"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«C'était l'hiver après celui de la mort de ma mère, c'est-à-dire mon deuxième hiver à Montréal. J'ai rencontré Noah et j'ai eu ce secret. Tout s'est produit pour moi hors du temps réglementaire de la perte de sens. Longtemps après les premières phases critiques du deuil, que j'ai bien étudiées sur Internet. Les événements se sont déroulés dans cet ordre, de cela je suis sûre. Pour le secret, je ne suis pas certaine, il était peut-être là avant, un secret sans personne dedans.» Dans ce roman vibrant d'émotion, Anna Zerbib fait l'autopsie d'une obsession amoureuse où le désir, les fantasmes et les petits arrangements avec le réel sont autant de ruses pour peupler l'absence, en attendant les beaux jours.
Alors qu'elle vient de perdre sa mère, la jeune protagoniste de ce roman part à Montréal. Son amoureux va l'y rejoindre. Là, un, puis deux hivers lui seront nécessaires pour faire son deuil.
Elle rencontre Noah, un artiste solitaire. Ils deviennent amants. Elle va cultiver ce secret qui lui permet de vivre, être, aimer.
Elle nous entraîne dans ses pensées. Dans la relation ambiguë et compliquée qu'elle a eu avec cette mère à demi folle qui ne supportait pas de vivre et menaçait chaque hiver d'en finir avec cette vie qui l'épuisait. Avec le père meurtri mais mutique, qui l'attend sans s'expliquer, sans espérer, sans se révolter. Avec Samuel l'amoureux indispensable dont elle se lasse, Samuel qui attend qu'elle dise enfin ce qui ne va plus.
Peu à peu la relation avec Noah prend toute la place. Le secret, le silence, les rendez-vous, les messages vite effacés, les souvenirs engrangés pour éclaircir les jours trop gris, Noah qui fuit la relation à deux et se veut éternellement célibataire. Car elle le sait, De lui je n’aurai rien de plus que son absence, et il faudra bien que cela lui suffise.
C'est un premier roman assez étonnant. Le lecteur entre dans son cœur, dans sa tête, à petit pas, tout doucement sans faire de bruit, comme si elle ne nous y avait pas invités mais qu'elle entrouvrait malgré tout la porte.
Elle mêle habilement le chagrin et la perte de la mère, l'incompréhension puis l'acceptation de sa différence, le besoin de s’éloigner pour enfin revivre après les épreuves. Mais aussi la fin d'un amour et la découverte d'un autre, le goût du secret, le bonheur de n'être que deux à savoir. Enfin, la présence de l'art, sa beauté, son langage, grâce à Noah. Et toujours ces carnets qu'elle noircit...
Chronique complète à lire sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/02/12/les-apres-midi-dhiver-anna-zerbib/
« Je voulais un secret pour avoir une peau. »
Le lecteur sera happé par la musicalité de cette prose.
Un état de vertige, la narratrice écrit des carnets, de retour en France après un séjour au Canada. Séjour pendant lequel sa maman est morte et où elle a aimé en secret Noah, une obsession.
« Ici, je ne peux pas croire que la seule vision de son vélo me suffisait les jours où je ne pouvais avoir accès à lui. »
Le lecteur doit accepter de se laisser bercer par ce mouvement imprimé par l’auteur à son récit. C’est particulier, mais en même temps une latence familière à ceux qui l’ont vécu.
« Ce n’est pas un texte sur moi, sur nous. C’est à propos de la vie secrète. Je voudrais écrire ce mouvement ; faire, en somme, l’histoire d’un passage secret. »
Samuel, son compagnon l’a rejoint au Canada, il est bien présent. Elle fait le deuil de sa mère. Cette jeune femme devrait être comblée d’avancer dans sa vie c’est elle qui a souhaité ce séjour au Canada.
Ecrire comme un repli pour exister.
Ecrire pour dire une histoire qui dans ses carnets a plus de place que dans la vraie vie.
Ecrire pour lutter contre la disparition des autres, mais aussi de soi-même, quand ceux qui nous entourent disparaissent c’est un peu de nous qui s’en va…
Elle évolue dans de la ouate et sans laisser de trace.
Car dans cette atmosphère l’auteur nous parle aussi de l’éveil, de la conscience d’être au-delà de l’image que l’on renvoie, c’est apprivoiser cet être aussi familier qu’inconnu qui est nous-même.
C’est ce voyage qui vous est proposé dans ce premier roman, qui parfois présente des maladresses ou des redites.
Mais j’ai aimé cette voix pour marcher sur sa voie.
Habituellement on parle du fil invisible qui relie deux personnes destinées à être ensemble, là l’originalité d’Anna Zerbib est de faire naître le fil invisible qui nous sous-tend, nous tient à être nous.
A suivre Anna Zerbib dans ce qu’elle nous proposera après.
©Chantal Lafon
Du deuil peut naître l'amour, à moins que le second ne soit qu'un subterfuge pour panser le premier. Elle a perdu sa mère, est française et passe l'hiver à Montréal. Il est artiste et vient de perdre son père. Elle dit à Samuel qu'elle passe ses après-midi à écrire, mais elle retrouve Noah. Ensemble, le temps d'un hiver ils noient leur chagrin dans la chaleur de leur corps. Que l'attente est longue en cette saison ! Alors pour combler ce vide, elle convoque ses souvenirs. Entre passé, réel et fiction, il y a l'écriture. Une manière comme une autre de se reconstruire puis, une fois les beaux jours revenus, de vivre de nouveau.
Les après-midi d'hiver est premier roman certes pas franchement original mais vibrant d’émotion et surtout servi par la belle plume d'Anna Zerbib. De plus, son écriture très visuelle nous transporte vers un ailleurs et place la neige et le froid au centre du roman. Pourtant, à l'instar d'un bon thé brûlant, ce roman réchauffe les cœurs. Et si finalement vivre une passion amoureuse était le remède à la mélancolie qui a tendance à nous envelopper Les après-midi d'hiver ?
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/06/mon-avis-sur-les-apres-midi-dhiver-de.html
Ce récit de la description d'une passion amoureuse au coeur de l'hiver canadien d'un femme au carrefour de sa vie personnelle entre Samuel, le compagnon historique qui a suivi la narratrice au Canada, l'histoire complexe qui lie sa mère à la narratrice dont le décés déclenche tant de sentiments antagonistes, le climat et l'ambiance de cette ville souterraine durant l'hiver et Noah, l'amant rencontré presque par hasard donne une matière d'une rare qualité à ce roman des émotions, pensées et des débats intérieurs de la sensibilité féminine.Une simple histoire de coup de foudre quasi accidentelle à la base et d'une histoire qui aurait pu rester une histoire de sexe d'un jour ; c'est en fait le récit tourmenté d'une véritable histoire d'amour qui s'installe et va devenir une relation quasi toxique tant la volonté de Noah de ne pas s'attacher ni d'instaurer une quasi routine va troubler au plus profond la narratrice et bouleverser sa vie. Seule Juliane, son amie la plus proche qui vit en parallèle des tourments et incertitudes semblables va tenter de la conseiller et de la comprendre.Des chapîtres courts et ciselés sur les tourments de la vie amoureuse d'une femme qui va remettre totalement en question ses assurances, repères et faire remonter à la surface toutes ses contradictions et un passé traumatique partiellement. Un pays et une ville si spéciale, si à part, la construction des êtres et des relations intimes.A la fin de cet hiver exceptionnel, plus rien n'est resté à l'identique.... On est plongé avec passion dans ce récit
Sélection 2021 des 68premièresfois.
La narratrice vient de s'installer, pour des études de littérature, à Montréal et va vivre ses premiers après midi d'hiver au Canada. Elle y est avec Samuel, son amoureux, qui a quitté le Sud de la France pour s'installer avec elle. Elle va rencontrer un autre homme, anglophone et va vivre avec lui un amour "clandestin", des après midis d'amour, des 5 à 7, sans autre perspective d'histoire.
Une histoire assez banale, un peu d'exotisme puisque c'est la découverte d'une française de la société québécoise, et de surtout des hivers.
Une belle écriture de la narratrice qui nous parle de ses ressentis, de ses sentiments, mais une banalité qui ne m'a pas transporté outre mesure.
Ce premier roman est empreint d’une petite musique gracieuse écrite par une plume pleine d’émotion.
C’est un roman très cinématographique, en ce sens que le décor est un acteur à part entière, puissamment évocateur, surtout Montréal, neigeuse, froide, brumeuse, ouatée...
La notion de secret, centrale, est finement explorée : ce qu’on dit à ses amoureux, ses ami.e.s, ses parents... ; parallèlement, ce qu’on ne dit pas est-il réel puisque cela n’existe que pour nous ?...
Au final, je dirais que l’atmosphère est souvent vertigineuse et troublante mais le perpétuel équilibre/déséquilibre de l’amour multiple vécu par les personnages ne m‘a pas totalement intéressée.
Et après avoir refermé ce livre, je sais que je le conseillerai, en ignorant si je le relirai.
Ce livre a été sélectionné par les 68 premières fois et voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
Ce premier roman intimiste nous offre une belle réflexion sur la création, l'attente et la perte d'une mère.
La narratrice s'est expatriée pour deux ans dans une université de Montréal, rejointe par son amoureux. Elle organise sa vie nouvelle au Canada quand survient au bout d'un an la mort de sa mère. Elle est profondément choquée par ce deuil et rencontre alors Noah, artiste peintre , vivant sans attaches. Cet amour secret, qu'elle révèle seulement à son amie d'enfance en France va durer un hiver et inspirer son désir d'écriture tout en sachant que cette relation restera éphémère.
Ce texte , tout en nuances, se lit par petites gorgées comme un the bien chaud . J'ai été touchée par cette écriture douce et subtile. le texte est marqué par des paragraphes courts tel un esprit qui raisonne avec des idées qui défilent. C'est un texte sur le ressenti, les états d'âme d'une jeune femme perdue dans ses pensées. Elle alterne entre ses souvenirs, le présent et ses essais d'ecriture.
Sa rencontre avec Noah lui aussi en deuil de son père, lui permet d'exprimer son desarroi et sa peine vis à vis de sa mère décédée depuis peu. Dans le même temps , elle essaie de se reconstruire, de trouver sa place. Mais je me suis lassée de cette relation hésitante, des sentiments en suspens, de ces attentes vaines .
Je garde néanmoins de beaux passages de lecture comme la rencontre entre Noah et la narratrice, l'évocation sensible du deuil, les promenades dans Montréal enneigé ou l'on ressent bien ce sentiment de luminosité , de douceur de la marche, du mordant du froid. Cet hiver est un personnage important du roman, difficile à appréhender pour une française qui se réfugie dans cet amour brûlant.
Je retiens un style enveloppant, au charme discret qui marque cette lecture, même si pas complètement séduite.
Merci les 68premieresfois et les Éditions Gallimard.
A défaut de pouvoir actuellement flâner dans les musées, c'est avec un grand plaisir que j'ai pu apprécier le travail d'Eugène DELACROIX au travers de ce roman graphique qui lui est consacré.
Catherine MEURISSE, par ses magnifiques illustrations a donné vie à certains moments et anecdotes de la vie de l'artiste évoqué par son très proche ami, l'écrivain Alexandre DUMAS à l'occasion de l'ouverture d'une exposition réunissant un très grand nombre d'oeuvres de DELACROIX, un an après sa mort.
Par ce travail, nous apprenons les difficultés rencontrées par ce grand maître précurseur de son époque, l'histoire de ces peintures et des influences artistiques et peintres de sa génération. Nous aurons nous aussi l'impression de côtoyer d'autres artistes comme GREVIN, GERICAULT ou encore Alfred et Tony JOHANNOT...
A la plume de son pinceau, Catherine MEURISSE a su reproduite à sa manière le travail de DELACROIX. On se délecte des dessins faits au fusain, à l'aquarelle, au stylo ou encore au crayon de cette dessinatrice.
Merci pour le travail réalisé qui rend un bel hommage à ce peintre.
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