Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Un bon roman sur une rencontre entre deux femmes aux vies cabossée. Beaucoup d émotions traversent leurs histoires respectives. Émouvant.
Elles vivent toutes les deux sur une île de désolation. Chacune a vécu l’enfer et lorsqu’elles se croisent dans les montagnes du Mercantour, rien ne semble pouvoir soulager leurs blessures. L’une, Astrid la parisienne, a perdu ses enfants et son mari et a tout quitté pour venir s’installer dans une maison isolée en pleine montagne. L’autre, Soraya la Syrienne a beaucoup trop souffert sur la route des Balkans qui la conduit enceinte, à passer cette frontière française, bien loin de son pays en guerre.
Marie Pavlenko nous immerge, avec beaucoup de sensibilité, dans cette planète de douleur que sont les sentiments de ces deux femmes isolées par les épreuves, au milieu des autres. Mais les espoirs de l’une redonnent de la force à l’autre et, imperceptiblement, elles avancent ensemble, à petit pas, sur la voie de la résilience.
Ce beau roman, où la poésie tient une grande place, nous touche droit au cœur tant l’autrice parvient à transmettre cette sensation profonde de la souffrance du cœur et de son enfermement.
Le dernier tiers du livre devient farfelu et c’est bien dommage. On se croirait tout d’un coup au Farwest, avec des policiers qui tirent sur les voitures de migrants, des enfants orphelins que l’on adopte à sa guise et d’autres invraisemblances peu crédibles. Cela m‘a un peu gâché l’impression générale que j’ai eu de ce roman, même si ça n’enlève pas l’intensité des sentiments de ces femmes blessées.
Un avis donc mitigé mais un roman qui parle de la vraie douleur de l’âme, celle que l’on vit de l’intérieur et non celle que les autres imaginent, et c’est très touchant.
Brisée par la perte de sa famille, Astrid quitte Pariset ses souvenirs insupportables et vend son cabinet de kiné. Elle s’est acheté une maison dans le Mercantour, isolée, en bout de chemin sans l’avoir vu ! Une région aimé par son mari et où elle pense pouvoir se retrouver.
Soraya, 17 ans, a fui la Syrie, a traversé l’Europe et petit à petit elle a tout perdu. Sa tante est morte dans cette montagne et cette tempête de neige qui va finir par l’engloutir sera leur tombeau. Elle est enceinte, d’un enfant qu’elle hait. Astrid va les sauver in extremis.
Deux femmes et deux vies brisées, deux femmes blessées qui vont se confronter, s’observer et s’apprivoiser jusqu’à construire une relation au coeur de cette montagne comme un écrin ou un creuset, personnage à part entière qui les mènera vers leur destin.
Un roman délicat malgré des passages très durs, où l’amour et l’entraide font obstacles à la haine et au rejet. Avec des retours en arrière, l’autrice nous conte petit à petit l’histoire de ces femmes, leurs deuils, leur solitude et le pouvoir de la vie qui reconstruit.
Un récit humain et bouleversant même si le traitement des personnages masculins est un peu trop manichéen, même si je comprends que c’était nécessaire dans ce cas.
#Traverserlesmontagnesetvenirnaîtreici #NetGalleyFrance
Ayant tout perdu, brisée par la vie, plus rien ne la retenant, Astrid, 37 ans, choisit de partir s’installer dans la région sauvage et montagneuse du Mercantour où son mari aimait tant arpenter les sommets. Elle vient d’y acheter une maison isolée sans même l’avoir visitée. Dans ses bagages, un carton marqué d’une croix rouge contient ce qu’il lui reste de sa vie passée.
Parallèlement, Soraya, 17 ans, après avoir fui avec sa famille sa Syrie natale en guerre, avoir parcouru plusieurs pays, s’est retrouvée seule avec sa tante. Se cachant de la police, traversant la montagne pour rejoindre la frontière française, elles marchent, marchent dans la neige, amaigries et affaiblies, ayant vécu l’enfer sur le chemin de l’exil. Soraya, victime d’un viol et sur le point d’accoucher voit sa tante épuisée s’affaisser et mourir, son corps aussitôt recouvert par la neige. Gelée, exténuée, Soraya tente de poursuivre son chemin à l’aveugle et seule la rencontre fortuite avec Astrid la sauve d’une mort certaine. Celle-ci la ramène non sans difficulté chez elle où elle accouche de « la chose », d’une petite fille, qu’elle ne veut pas voir, qu’elle rejette.
Je connaissais Marie Pavlenko en tant qu’autrice incontournable de la littérature jeunesse, ayant fort apprécié sa plume dans Et le désert disparaîtra et Un si petit oiseau. Je viens de la découvrir en littérature générale dans Traverser les montagnes et venir naître ici, bouleversée par ce roman engagé et terriblement poignant.
C’est le récit croisé de deux femmes en fuite, deux femmes tourmentées par des douleurs indicibles, deux âmes esseulées qui, bien qu’ayant traversé des épreuves différentes, vont se rapprocher, peu à peu se confier l’une à l’autre et s’apprivoiser.
Comme dans plusieurs autres romans de Marie Pavlenko, la nature est ici très présente puisque ce dernier se situe au cœur des montagnes et plus précisément dans ce massif du Mercantour, cette région frontalière avec l’Italie par laquelle sont arrivés et arrivent de nombreux exilés.
L’autrice met bien l’accent sur les pouvoirs de cette montagne qui peut tantôt se montrer menaçante et hostile et tantôt se révéler bienveillante et apaisante.
C’est avec une écriture douce et pudique, toute en finesse et délicatesse, d’une extrême sensibilité, un ton juste, sans aucune mièvrerie que Marie Pavlenko en racontant le destin tragique de ces deux femmes, traite de l’altérité et explore le lien de la sororité, comment le construire quand la vie vous a détruite, comment aller vers l’autre, faire confiance, retrouver l’envie de se lier, mais aussi l’amitié et l’amour.
Traverser les montagnes et venir naître ici est avant tout un roman de femmes, un récit plein d’humanité dans ce qu’elle a de meilleur comme de pire.
Je trouve qu’en donnant la voix à une femme pour évoquer les terribles souffrances endurées par les migrants, cette voix qu’on entend trop rarement, cela apporte encore davantage d’intérêt et d’intensité au roman.
Comme un ruban qui se déroule, la magie des mots, la poésie qu’elle soit de Claude Roy, d’Andrée Chedid ou encore de Marina Tsvétaïéna ou Mahmoud Darwich nourrit et apporte du baume au cœur de nos héroïnes et m’a personnellement charmée.
Traverser les montagnes et venir naître ici de Marie Pavlenko est un roman magnifique, captivant et émouvant, qui raconte le deuil, la solidarité et l’espoir, un roman qui ne peut laisser personne indifférent !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/12/marie-pavlenko-traverser-les-montagnes-et-venir-naitre-ici.html
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