Deux romans en lice pour le Prix des lecteurs du Livre de Poche
Tonitruant, comme un sol de terre sèche foulé par les sabots d'un criollo. Il reste la poussière est de ces livres qui ne vous promettent rien, et qui vous donnent beaucoup. D'une mine presque douce, mais néanmoins affutée, Sandrine Collette raconte la...
Deux romans en lice pour le Prix des lecteurs du Livre de Poche
Sous la poussière, la plume
Belle écriture, récit poignant
Personnages bien campésattachantq, récit bouleversant.
Liam est un chasseur et vendeur de peaux. Il vit isolé dans les montagnes avec Ava sa femme et son fils Aru âgé de 5 ans. La nature dans ces lieux est hostile et dangereuse. Alors qu'il rentre après avoir fait fuir un loup, il trouve sa femme inerte mortellement lacérée par un ours. Sous son corps recroquevillé il découvre Aru vivant. Liam est convaincu que ce monde sauvage n'est pas fait pour un enfant. Il décide alors d'amener l'enfant en ville. Le chemin effectué à cheval sera une épreuve pour le père et le fils. Une plongée dans la noirceur et la profondeur de l'âme humaine dans ce qu'il y a de plus pire et de plus beau.
C'est un énorme coup de cœur pour ce somptueux roman. Il est à la fois rude et tendre, noir et lumineux, menaçant et plein d'espoir.
C'est magnifiquement écrit. Sandrine Colette a réussi à rendre poétique ce texte avec le langage familier d'un homme taiseux. On est dans une écriture de l'oral et de la pensée. Dans certaines phrases il n'y a pas de ponctuation, les mots et les idées s'enchaînent. Cela donne quelque chose de brut, d'authentique. On est dans la tête de cette homme. Liam est un homme rustre qui a dû mal à exprimer sa pensée profonde et ses sentiments. On voit le monde à travers ses yeux. Un monde dur mais aussi merveilleux et d'une grande poésie à sa manière.
Le personnage du père Liam est d'une telle complexité. Il est à la fois odieux et touchant, bestial et tellement humain dans sa vulnérabilité. Il est assailli de pensées contradictoires. Les émotions sont à vif. Liam est en colère et fou de douleur. Il expie sa hargne et sa peur sur son fils. Sandrine Colette a travaillé la psychologie de ce personnage jusqu'à la moelle. C'est ce qui rend le roman si poignant. Elle aborde la question de la paternité sous le prisme d'un homme sauvage au passé difficile et qui apprend à devenir père subitement. C'est sa propre faiblesse que l'enfant met à nu et ça Liam ne le supporte pas. Une terrible scène sera le point culminant de cette violence sourde.
Aru, ce petit bonhomme, est bouleversant par sa maturité et par son admiration sans borne pour son père. Plus on avance dans le roman plus il est présent pour nous lecteur mais aussi pour Liam.
La tension est palpable tout au long de ce court récit. Elle atteint son paroxysme à la fin du roman où tout s'enchaîne et où le pire danger survient. J'ai eu la gorge nouée jusqu'au dénouement.
L'écriture est aussi remarquablement immersive. Je me suis très bien imaginée les paysages, la faune et la flore. J'ai été transportée dans les montagnes. Le lieu n'est pas cité. Cela pourrait se passer en France dans les Pyrénées, à l'étranger en Suisse ou dans le Grand Nord canadien. La relation père-fils étant universelle c'est d'autant plus insituable.
La lecture a été intense. Elle m'a touché profondément. Tout du long je me suis interrogée sur l'issue de cette histoire. Serait-elle brutale ou lumineuse ? Je vous laisse découvrir la réponse en vous invitant ardemment à le lire.
Je viens de découvrir toute l'intensité de la plume de Sandrine Collette qui m'a embarquée dans un monde à part où vivent encore des hommes loin de la civilisation, en contact avec la nature et sa loi.
Vivre avec la nature, pour cet homme, c’est partir chasser pour constituer des vivres et survivre dans ce lieu où le règne animal est encore bien présent.
Un jour quand il revient chez lui, il trouve sa femme tuée par un ours. Son fils vivant, petit homme de 5 ans, a survécu protégé par le corps de sa mère. Mais que faire d'un gosse quand justement la nature peut-être imprévisible et hostile ?
Aru, l’enfant, a une confiance aveugle au seul être humain qui lui reste, son père Liam et pour cause c'est toute l’insouciance et l'innocence liées à son âge.
Un dilemme va s’installer dans l’esprit de l’homme : se débarrasser de l’enfant ou continuer avec lui ?
Ils vont cheminer ensemble sur leurs chevaux et le destin de la nature et des rencontres va décider pour eux du choix de leur vie.
C’est une histoire sur un homme frustre et taiseux qui apprend la paternité, qui a aimé sa femme Ava mais il l'avait choisie.
Un homme qui, par la force des choses, devient père. Et on va le détester et apprendre à l’aimer.
Une histoire forte qui m’a émue aux larmes, par l’ambiance du lieu décrit que j’ai ressenti fascinant et angoissant et, d’un personnage fort et attachant dont on suit toutes les pensées, même les plus inavouables.
Où ? Au Pays Arrière. Quand ? Il y a bien bien longtemps, à une époque où les villages étaient encore soumis au bon vouloir de leurs seigneurs …
Aux Montées, il y a la vieille Rose que ses deux fils ont abandonnée depuis vingt ans. Elle a fini par « adopter » Bran, qui errait (en crevant de faim) sur la route. Bran, curieux narrateur des deux premières parties de l’intrigue … Aux Montées, il y a les (magnifiques) jumelles, Ambre (la femme de cet ivrogne de Léon) et Aelis (celle d’Eugène)
Mauvaise pioche pour Eugène, qui a hérité de la soeur au caractère exécrable … Mauvaise pioche pour la douce Ambre, qui a hérité du pire mâle du village … Ainsi, la nature est parfois particulièrement cruelle. Aelis, mère indigne pour ses trois fils : Germain, Artaud et Mayeul (elle a perdu deux autres bébés …) est féconde. Ce qui n’est hélas pas le cas de sa soeur Ambre (pourtant débordante d’amour) qui n’a toujours pas réussi à enfanter … Mais qui deviendra enfin mère, lorsque Rose décidera de lui confier la petite Madelaine, fillette sans famille, trouvée affamée sur sa propriété.
Une histoire profondément noire. Une intrigue où se mêlent – au fil du temps – douleur, résignation et espérance. Mais voilà, je suis souvent à contre-courant … Et, en dépit de (très) nombreuses critiques dithyrambiques (et de son prix Goncourt des Lycéens) je n’ai pas vraiment été emportée par ce récit « du fond des âges » … Un bon moment de lecture toutefois.
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