Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
C'est un endroit à l'abri du temps. Ce minuscule hameau, qu'on appelle Les Montées, est un pays à lui seul pour les jumelles Ambre et Aelis, et la vieille Rose.
Ici, l'existence n'a jamais été douce. Les familles travaillent une terre avare qui appartient à d'autres, endurent en serrant les dents l'injustice. Mais c'est ainsi depuis toujours.
Jusqu'au jour où surgit Madelaine. Une fillette affamée et sauvage, sortie des forêts. Adoptée par Les Montées, Madelaine les ravit, passionnée, courageuse, si vivante. Pourtant, il reste dans ses yeux cette petite flamme pas tout à fait droite. Une petite flamme qui fera un jour brûler le monde.
Avec Madelaine avant l'aube, Sandrine Collette questionne l'ordre des choses, sonde l'instinct de révolte, et nous offre, servie par une écriture éblouissante, une ode aux liens familiaux.
Quelque part au bout du monde...séparé du reste du monde par le fleuve Basilic...
Un hameau : les "Montées";
3 fermes : celle de la vieille Rose, mi-sorcière, mi-rebouteuse, mais référente, celle d'Aélis et Eugène et des trois garçons qui leur restent, celle d'Ambre, soeur jumelle d'Aelis et de Léon, couple en mal d'enfants.
A une époque indéterminée...mais dans un système totalement féodal, où les paysans enchaînés aux terres du seigneur "d'en-haut" sont responsables de la production des récoltes, à la merci des aléas climatiques.
C'est dans ce monde "sans promesses ni certitudes" que débarque un jour Madelaine, l'enfant-sauvage, qui fera le lien entre les différents personnages, lien affectif et fédérateur.
Elément perturbateur aussi, car Madelaine n'est pas comme les autres, les autres qui acceptent et se résignent, les autres dont le sentiment d'appartenance au seigneur et à ses terres, transmis de génération en génération a fini par créer une sorte d'identité collective, non remise en question. Il y aurait trop de risque à vouloir changer, car il convient avant tout de rester vivant...
Madelaine n'a pas ces codes, Madelaine porte la révolte en elle, elle lutte pour une émancipation, elle transgresse et n'accepte pas la fatalité qui maintient ses compagnons dans la crainte et la misère.
Sandrine Collette nous offre là une lumineuse figure féminine, admirable dans ses indignations, son combat contre l'adversité, mais aussi si attachante et émouvante sans ses failles et sa fragilité.
Ce roman vous prend aux tripes et au coeur et ne vous lâche plus. Il vous propulse en pleine misère paysanne, au coeur de la grande famine qui rend fou; mais aussi au coeur de ce clan formé par ceux des Montées, ceux-là qui sont forts de tant s'aimer, ceux-là qui se soutiendront en toutes circonstances.
Sandrine Collette nous fait le cadeau de ce roman qui oscille entre la tragédie, le noir, la mort et ces moments de grâce suspendus où les coeurs à tant se comprendre et s'aimer sont une étincelle dans la tourmente.
Le roman est noir, cruel, inscrit dans une nature âpre et rugueuse, dans le froid d'hivers implacables et dans la cruauté des maîtres-bourreaux sanguinaires. Là-bas, c'est "marche ou crève", Madelaine le sait qui en accepte l'augure.
Et puis, quel style ! Il me fait penser à celui de Franck Bouysse.
Incisif et acéré, terriblement réaliste, des mots d'une puissance évocatrice époustouflante qui nous emmènent au coeur du froid, de la faim, dans cette "vie à laquelle on ne peut pas faire confiance".
Mais également beaucoup de délicatesse, des émotions d'une élégante sobriété et la force de l'amour entre tous (ou presque) les membres de notre petite communauté.
Merci madame Collette pour cette petite Madelaine !
Dans ce roman, l'aube se fait souvent annonciatrice d'une vie de rien qui recommence encore et encore...mais elle est aussi ce moment fugace où la nuit qui cède la place au jour autorise encore l'espoir, celui porté par Madelaine.
Ce 3ème livre de Sandrine Collette que j'ai lu m'a laissé une impression mitigée car je l'ai trouvé très descriptif. L'ambiance est très morose, il ne se passe pas grand-chose, on subit le froid, la faim, la pauvreté, le mauvais temps, l'injustice et la violence du propriétaire des terres. On ne sait pas vraiment quand ni où l'action se passe, on reste dans le brouillard, je suis assez déçue.
Dans un village reculé vivent deux sœurs Ambre et Aelis. Jumelles, elles habitent des maisons voisines, l'une remplie d'enfants, l'autre stérile jusqu'au jour où Madelaine fait irruption.
Fillette affamée et qui vit à l'état sauvage, elle va être aussitôt adoptée et va trouver sa place dans la communauté. Elle va s'y distinguer par son tempérament de feu et son courage.
Ce qu'on retient surtout c'est que la vie est rude et n'épargne pas les plus démunis et c'est avec une plume acerbe que l'autrice fait défiler sous nos yeux le destin de Madelaine et sa nouvelle famille.
Ce roman a bousculé mon « classement » des romans de Sandrine Collette ( j’en ai lu 6 , quand même…) pour se placer directement en tête , juste devant « Et toujours les forêts » et « On était des loups »
Les romans de Sandrine Colette , ce sont des personnages forts , un univers , la nature, hostile, comme personnage à part entière.
Ajoutez y la famine., la résignation mais aussi de la résilience , l’injustice de « classe », le respect au maître, la terre qui nourrit peu et qui abime les corps.
La force de la nature
Et au milieu de tout cela , il y a Madelaine, fillette arrivée de nulle part , « comme soufflée d’une sarbacane »et libre parce qu’encore enfant, dans cet endroit résigné , où les hommes,prisonniers d’une terre qui ne leur appartient pas, survivent. On ne se rebelle pas , parce que ça a toujours été comme cela.Le travail est rude et l’avenir sombre .et si en plus la nature s’en mêle….
Madelaine, « bête sauvage » , adoptée par Ambre , mal mariée et sans enfant .Adoptée également par ses cousins et leurs jeux de garçon. Parce que Madeleine , n’a peur de rien et est dure à la douleur. Elle est libre dans sa tête parce qu’encore enfant. Elle a choisi sa famille et elle donne et se donne .
Madelaine, qui a compris qu’il fallait se méfier des hommes , « faibles avec les forts et forts avec les faibles »
Madelaine qui reçoit l’affection des femmes du hameau , parce que fille. Madelaine qu’on ne peut qu’aimer , tel « un feu où nous nous réchauffons les mains, un soleil qui embaume nos prés. »
Madelaine, enfin, révoltée et véritable étincelle , qui n’a pas envie de baisser la tête.
J’ai retrouvé dans ce roman tout ce que j’aime dans ses romans. Ce côté conte , ce côté sombre et dur. Ce doute sur l’âme humaine. L’ambiance , l’intemporalité et bien sûr son écriture.
Ce roman est un vrai bonheur de lecture , malgré les ténèbres.
Les seigneurs d'Amboisie règnent sur les paysans qui travaillent pour eux la terre austère autour du hameau Des Montées. Il y a là Aelis et Ambre les jumelles, belles et que tout le monde confond, leurs maris et les fils de l'une car l'autre n'a pu en avoir. Une petite fille arrive, exsangue, affamée dans le hameau. Elle est d'abord recueillie par Rose, la rebouteuse avant d'être adoptée par la jumelle qui n'avait pas d'enfant. En ces temps où il ne fait pas bon se rebeller mais ou accepter son sort ne permet pas de survivre, Madelaine a toujours dans l'oeil cette petite flamme qui ne s'éteindra jamais.
Un roman magnifique sur la ruralité, les duretés du Monde, le froid et la faim. Et la rébellion. Sublime de poésie et de beauté!
Belle écriture, récit poignant
Personnages bien campésattachantq, récit bouleversant.
Où ? Au Pays Arrière. Quand ? Il y a bien bien longtemps, à une époque où les villages étaient encore soumis au bon vouloir de leurs seigneurs …
Aux Montées, il y a la vieille Rose que ses deux fils ont abandonnée depuis vingt ans. Elle a fini par « adopter » Bran, qui errait (en crevant de faim) sur la route. Bran, curieux narrateur des deux premières parties de l’intrigue … Aux Montées, il y a les (magnifiques) jumelles, Ambre (la femme de cet ivrogne de Léon) et Aelis (celle d’Eugène)
Mauvaise pioche pour Eugène, qui a hérité de la soeur au caractère exécrable … Mauvaise pioche pour la douce Ambre, qui a hérité du pire mâle du village … Ainsi, la nature est parfois particulièrement cruelle. Aelis, mère indigne pour ses trois fils : Germain, Artaud et Mayeul (elle a perdu deux autres bébés …) est féconde. Ce qui n’est hélas pas le cas de sa soeur Ambre (pourtant débordante d’amour) qui n’a toujours pas réussi à enfanter … Mais qui deviendra enfin mère, lorsque Rose décidera de lui confier la petite Madelaine, fillette sans famille, trouvée affamée sur sa propriété.
Une histoire profondément noire. Une intrigue où se mêlent – au fil du temps – douleur, résignation et espérance. Mais voilà, je suis souvent à contre-courant … Et, en dépit de (très) nombreuses critiques dithyrambiques (et de son prix Goncourt des Lycéens) je n’ai pas vraiment été emportée par ce récit « du fond des âges » … Un bon moment de lecture toutefois.
Très différent des autres romans de Sandrine Collette, mais ô combien attachante cette petite Madelaine, sauvageonne libre et courageuse qui à elle seule porte ce magnifique ouvrage. Une autre époque, rude, douloureuse, une région sauvage et aride, une vie de misère et de courage, on entre sans se forcer dans cette histoire bouleversante qui nous fait traverser tout un panel d'émotions, entre amour, amitié, rébellion, force incroyable où l'instinct de survie donne toutes les audaces. Magnifique roman.
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