Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Quels secrets cache l'ombre du jacaranda, l'arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l'histoire terrible d'un pays qui s'essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l'humanité, paradoxale, aimante, vivante.
Sacré challenge ! J’avoue que j’étais dubitative quant à l’intérêt d’un nouveau roman sur le Rwanda, par le même auteur…
Et pourtant Gaël Faye m’a embarquée dès les premières pages, par ses mots sobres et saisissants de vérité. Poétiques aussi avec la présence rassurante du jacaranda : « Stella a grandi auprès de son arbre mystique, son ami et confident, une présence rassurante dans une époque tourmentée, une balise fixe dans les remous du temps qui passe. »
Il crée tout de suite, une forte relation de proximité avec son lecteur, grâce au personnage de Milan. Comme nous, il a besoin de comprendre.
Milan est le narrateur, un jeune versaillais, dont le père est français et la mère rwandaise. Sa mère est mutique quant à son passé : « Le passé de ma mère est une porte close. ».
Il a besoin de savoir et retourne à plusieurs reprises au Rwanda. « J’étais perturbé, écrasé par la densité de l’histoire, la petite et la grande, celle de Claude et celle du Rwanda. Leurs douleurs me semblaient incurables. Dans quel marécage intérieur les gens de ce pays pouvaient-ils bien vivre ? »
Un récit passionnant pour la compréhension historique, car il reprend sur quatre générations (avec l’histoire de Rosalie) le passé du Rwanda, les conséquences du colonialisme jusqu’au génocide, jusqu’à aujourd’hui. Sans oublier les responsabilités de l’Occident.
J’avoue aussi que j’ai compris combien, malgré la violence de la guerre civile, il était nécessaire, possible mais tellement douloureux de rapprocher les deux populations.
Un récit passionnant et bouleversant pour l’analyse des répercussions sur la population rwandaise :
- Tout d’abord, les dommages psychiques et physiques du passé, l’impossibilité de résilience car le silence emprisonne la douleur, le ressentiment. « Et puis, en 1994, en plus de nous massacrer, les tueurs ont détruit nos photos. Il fallait nous effacer à jamais, faire disparaître jusqu’au dernier souvenir de nos existences. (…) Tout a disparu, et parfois je crains d’oublier même leurs visages. »
- Puis, le besoin vital de comprendre pour les jeunes générations.
Dans ce magnifique roman, Gaël Faye parle à notre cerveau mais aussi à nos tripes. Comprendre par le cœur, un passé, un génocide, ses conséquences sur la population.
Une profonde et belle réflexion sur « l’après » : « L’indicible ce n’est pas la violence du génocide, c’est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout »
Jacaranda prolonge et approfondit « Petit pays » dans une langue simple, précise et émouvante. Chapeau l’artiste !
Merci à Imane Doineau ( Les belles lettres) et aux éditions Grasset pour cette belle lecture
https://commelaplume.blogspot.com/
Comment peut-on vivre après un génocide ? Comment les Tutsis ont-il pu réussir à vivre en bon entente avec les Hutus ? Alors qu’ils étaient frères, soeurs, oncles, tantes, voisins et amis ? Entre bourreaux et victimes ? Comment vivre avec l’indicible ?
Milan vit avec ses parents en banlieue versaillaise. Son père est français et sa mère d’origine rwandaise. Mais personne ne parle pas de cette famille lointaine jusqu’au jour où Claude débarque chez ses parents, comme un petit frère, un lien se crée entre les 2 garçons. Loin d’imaginer ce qui a pu lui arriver, il est blessé à la tête, Milan le protège et s’interroge. Mais Claude repart aussi vite qu’il est arrivé, laissant un vide.
Puis les parents divorcent et le premier été, Venancia, sa mère, propose à Milan de l’accompagner au Rwanda.
La découverte est importante tant du côté de sa famille, celle d’avoir une mamie, que du côté de la vie bouillonnante et brouillonne de Kigali. Il y retrouve Claude, et une bande de jeunes dans un lieu de partage de culture et de fête , le palais, crée par un dénommé Sartre.
Après ce voyage, il n’aura de cesse de revenir au Rwanda pour comprendre, apprendre et y vivre, entre 1994 et 2020, plusieurs années séparent parfois ses voyages jusqu’à un séjour plus long. Côtoyant une jeunesse insouciante et pourtant traumatisée, il tisse des liens avec l’amie de sa mère, Eusebie et son bébé, Stella qui s’attache à Milan et avec les années, se confie a lui du haut de son Jacaranda.
Plusieurs autres rencontres humaines ont lieu qui rendent compte du long cheminement des rwandais pris dans un conflit qui dépasse la raison. Est-ce que se venger sera réparateur ?
Gaël Faye réussit à nous raconter l’indicible, les chapitres sur les 2 témoignages des tutsis sont effroyables mais nécessaires pour comprendre.
C’est aussi un livre sur l’histoire d’une famille, une mère qui ne veut pas parler à son fils, de ses origines.
C’est un livre qui nous parle d’un pays qui a connu le pire des génocides et de la force de vivre qui en découle. Car la vie continue malgré tout et c’est à peine croyable.
Bravo à l’auteur !
J'ai adoré Petit Pays, j'adore ses chansons et j'ai aussi adoré Jacaranda !
Tous les soirs je retrouvais ce roman, comme un bonbon, et pourtant il aborde le traumatisme inter-générationnel d'un génocide affreux.
A la fois dans la romance et le réel, nous sommes plongés dans les traces que laissent un massacre dans une vie, dans la vie de quelqu'un que nous pourrions croiser, n'import'où, sans même nous douter que...
Je trouve ce roman très proche de Madame Ba (Erik Orsenna).
Jacaranda prolonge l’histoire de « Petit pays » et nous plonge dans l’histoire du Rwanda et le génocide des Tutsis.
Gaël Faye raconte avec le cœur une fiction mêlée d’histoires vraies qui appartiennent à sa famille, son entourage. Car pour comprendre, il faut savoir que l’auteur est né d'une mère rwandaise et d’un père français. Il a choisi de vivre au Rwanda avec son épouse. Il est également membre du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une association française qui poursuit les génocidaires réfugiés en France.
Jacaranda décrit sur vingt ans et quatre générations l’histoire d’un pays marqué par la colonisation et les tragédies qui ont débouché sur un génocide. Milan, le jeune héros du roman, est né en France. Il ne sait rien du pays natal de sa mère qui n’évoque jamais sa famille. Jusqu’à ce jour de 1994 où apparait Claude, un mystérieux cousin blessé à la tête.
Lorsque Milan accompagne sa mère au Rwanda où il fait la connaissance de sa grand-mère et retrouve Claude, il se sent étranger à ce pays dont il ne parle pas la langue, ne connait pas les coutumes. Mais, bientôt, son regard va changer et il décide de rester au Rwanda et partage la vie précaire de ses nouveaux amis.
Les yeux de Milan se dessillent tandis que le récit bascule vers l’histoire de la tragédie et des survivants. Le roman devient prétexte à mettre en scène des témoignages. A travers le narrateur, Gaël Faye tente d’expliquer les tentatives de réconciliation entre deux ethnies et la mise en place d’une justice du peuple. Il s’agit des tribunaux gacaca qui doivent permettre le pardon et la réconciliation.
« Jour de procès. Le tribunal Gacaca se tenait dans une clairière à l’herbe grasse, plantée d’eucalyptus, tout au bord de la route asphaltée, à quinze kilomètres de Kigali…Face à l’assemblée, une table centrale où devaient siéger les juges. A droite, le banc des plaignants sur lequel Claude était seul, concentré, les yeux fermés pour éviter le regard des deux prévenus qui lui faisaient face. »
A travers la fiction, Gaël Faye aborde de nombreux sujets comme la transmission familiale, les origines du génocide dans l’histoire coloniale du pays, la souffrance des survivants et les familles dispersées, les orphelins livrés à eux-mêmes. C’est cette histoire, souvent méconnue en France, que j’ai trouvé intéressante pour mieux comprendre le vécu de ces familles survivantes. Les différents témoignages sont effroyables et l’on comprend mieux pourquoi le pardon, la réconciliation et la résilience des victimes sont difficiles.
Par contre, j’ai beaucoup moins adhéré au parcours de Milan, ses rencontres. La candeur du narrateur peut parfois agacer, et les dialogues, nombreux, sont souvent verbeux.
J’ai le sentiment que Gaël Faye a écrit ce roman pour exorciser la haine et la souffrance. Il croit aux valeurs humaines, à la résilience et à la réconciliation d’un peuple et on a très envie d’y croire avec lui.
De ma lecture, plutôt que l’écriture qui n’a pas su me séduire, je retiens la force des témoignages qui m’ont touchée.
En 1994 les journaux télévisés rapportaient aux Français des nouvelles de l’épouvantable génocide rwandais mais à l’époque, je crois que le monde était loin d’imaginer l’horreur de la situation. Gaël Faye avait commencé à nous révéler dans Petit Pays ce qu’il a vécu, enfant, au début des massacres. Dans Jacaranda, il raconte son retour au Rwanda trente ans plus tard.
N’arrivant pas à briser le silence maternel Milan part en quête de réponses au cours de son séjour. Il en trouvera certaines auprès de Claude, son ami d’enfance, et surtout lorsque Stella rendra la parole à leur aïeule disparue avec le secret révélé du Jacaranda.
Pour les villageois, le temps a fait son effet. Après les procès les enfants arrivent à cohabiter. Dans un bar Milan et Claude saluent même des tueurs qui ont éliminé la famille de Claude. Avec les années, le pardon est envisageable, la cohabitation entre les ethnies est possible.
J’ai beaucoup aimé ce roman tout en le trouvant un peu moins intense que Petit Pays et pour moi les informations historiques comme le discours de Stella manquaient un peu de naturel.
Mais c’est un récit pudique, humaniste, sur la force de la transmission, le pardon malgré l’horreur et la survivance car « l’indicible est la force des survivants à poursuivre leur existence malgré tout « .
Un très bon roman sur la recherche de l histoire d une famille et le génocide au Rwanda.
Huit ans après "Petit Pays" écrit de nouveau sur le génocide rwandais dans "Jacaranda".
Cette fois, nous suivons le point de vue de Milan, jeune métis français dont l'énigmatique maman est rwandaise. Mais de ses origines rwandaises, le jeune garçon ignore tout. En 1994, sa famille va brièvement accueillir Claude, un petit garçon rwandais blessé et traumatisé mais sans en expliquer les causes à Milan.
Alors, quand plusieurs années après il se rend le temps d'un été au Rwanda avec sa mère et qu'il s'y découvre une famille, c'est le choc: choc émotionnel et choc des cultures.
Alors, année après année, Milan va en découvrir plus sur ce pays et son histoire traumatique.
Gabriel Faye, une nouvelle fois, parvient à faire revivre sous nos yeux cette période de l'histoire du Rwanda mais va plus loin en nous laissant voir également les conséquences sur le pays et ses habitants dans un roman puissant et poignant.
Après Petit pays, que j'avais beaucoup aimé, je retrouve la plume pleine de douceur du passeur de mots et d'émotions qu'est Gaël Faye. Il réussit dans le roman Jacaranda à nous raconter des scènes difficiles des massacres du Rwanda sans que ces personnages s'apitoient sur leur sort mais sans non plus nous cacher les faits. Un grand bravo à lui pour ce roman qui m'a embarquée aux côtés d'une femme avocate, d'une vieille dame, d'une petite fille et de jeunes hommes, tous éprouvés par ce génocide atroce et qui pourtant vont de l'avant. Mon personnage préféré reste Stella, petite fille, voix de la sagesse qui se ressource dans son Jacaranda , qui nous fait vivre à travers ses yeux et sa candeur la souffrance et la résilience d'un peuple.
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