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Ilaria a huit ans. Une fois par mois, la famille se retrouve au restaurant depuis la séparation des parents. Ce jour là, son papa lui dit qu'il y a un changement de programme, que sa soeur et sa mère les retrouveront directement là bas.
Le père s'enfuit avec la plus jeune de ses filles et c'est elle qui raconte cette cavale de près de deux ans à travers l'Italie.
Un roman dense qui raconte de manière époustouflante les ressentis d'une petite fille écartelée entre son père et sa mère. Un uppercut littéraire.
Prix Femina des lycéens, ce récit est un roman d’apprentissage, l'autrice nous permet de suivre le point de vue d'Ilaria une petite fille de 8 ans lors d'un road trip sans vrai but dans l'Italie. Une cavale insensée, poignante et bouleversante, une enfance volé. Les chapitres sont courts, un huis-clos forcé où aucune explication n’est donnée, un chaos émotionnelle entre un père et sa fille.
"Quand quelqu'un demande à Papa où nous allons, il indique une ville à l'autre bout de l'Italie. Quand on lui demande quelle est sa profession il dit entrepreneur, ingénieur, avocat... Un vrai homme-orchestre qui parle de tous les métiers, toutes les langues, tous les jargons. Papa ment avec naturel, très poliment, avec les yeux. Il donne un tas de détails comme s'il décrivait une image. Il fait ça si bien, il est si précis, que tout le monde le croit.
Mais tous ses mensonges ne changent rien à ce silence qui grandit entre nous. Un vrai sac de nœuds."
Le titre entier de ce roman est : Ilaria ou la conquête de la désobéissance. Mais la jeune Ilaria ne désobéit jamais dans ses pages. Elle se rebelle un peu, soit, mais ne désobéit jamais.
Elle ne peut pas, elle a trop peur des colères brusques de son père, qui en plus boit.
Nous suivons donc Ilaria, 8 ans au début du roman, enlevé à Genève par son père qui part en Italie avec elle. Commence alors de longs mois d’errance sur les routes puis la recherche d’argent avec des petites combines. L’occasion pour le lecteur de revoir sa géographie du pays.
J’ai eu de la peine pour cette petite fille qui ne comprend pas grand chose à ce qu’il se passe, avec un père menteur et affabulateur.
Une petite fille déscolarisé, évidemment, qui entend les nouvelles du pays à la radio : attentats, enlèvements.
Nous avons également les télégrammes que le père envoie pour saisir les raisons de son acte fou.
J’ai été étonnée que, lorsqu’elle peut enfin appeler sa mère, celle-ci ne réponde pas. Et j’ai trouvé extrêmement difficile le choix qu’on lui donne en fin de roman.
J’ai aimé qu’Ilaria trouve parfois un peu de joie auprès de certains adultes plus attentifs à son bien-être.
L’image que je retiendrai :
Celle de l’ours Birillo qui la suit partout et dans lequel elle cache ses trésors.
https://www.alexmotamots.fr/ilaria-gabriella-zalapi/
Tout au long du récit, on a le coeur brisé pour cette gamine Ilaria, ballottée, trimballée entre inconnus et grand-mère acariâtre. on est ému par le terrible conflit de loyauté dans lequel elle est plongée
Un texte bref à l'écriture simple, jamais larmoyante et pourtant d'une sensibilité extrême. Déchirant et beau !
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