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Ilaria ou la conquête de la désobéissance

Couverture du livre « Ilaria ou la conquête de la désobéissance » de Gabriella Zalapi aux éditions Zoe
  • Date de parution :
  • Editeur : Zoe
  • EAN : 9782889074112
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ilaria a huit ans quand son père l'embarque en cavale dans l'Italie du début des années quatre-vingt. Fulvio ressemble à « un guépard nerveux » pense l'enfant tout en chantant des tubes avec lui dans la voiture. Ilaria découvre Trieste, la mer en Toscane, l'internat à Rome. Elle apprend à... Voir plus

Ilaria a huit ans quand son père l'embarque en cavale dans l'Italie du début des années quatre-vingt. Fulvio ressemble à « un guépard nerveux » pense l'enfant tout en chantant des tubes avec lui dans la voiture. Ilaria découvre Trieste, la mer en Toscane, l'internat à Rome. Elle apprend à conduire et à mentir. Observe et ressent tout tandis que son père boit de plus en plus de whisky dans un nuage de fumée. De petits hôtels en aires d'autoroute, l'enfant perd peu à peu l'odeur et la douceur de sa mère. La campagne sicilienne et la vie de ses paysans la sauvent. Ça ressemble à une aventure, mais c'est un enlèvement. Les mots de ce texte sont à hauteur d'enfant, ce que comprend Ilaria, c'est à travers des sensations physiques, au-delà de tout jugement.

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Avis (4)

  • Gabriella Zalapi puise dans son histoire personnelle la matière de ses romans. Elle signe, en cette rentrée littéraire de l'automne 2024, son troisième opus.
    Printemps 1980. Ilaria, huit ans, attend sa sœur Ana lorsque son père surgit. « Viens, nous allons Chez Léon » ment-il avec sa promesse...
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    Gabriella Zalapi puise dans son histoire personnelle la matière de ses romans. Elle signe, en cette rentrée littéraire de l'automne 2024, son troisième opus.
    Printemps 1980. Ilaria, huit ans, attend sa sœur Ana lorsque son père surgit. « Viens, nous allons Chez Léon » ment-il avec sa promesse de rejoindre son aînée et sa mère au restaurant où, depuis la séparation des parents, ils ont l'habitude de se retrouver une fois par mois.
    Commencent alors une cavale et le vol de deux années d'une enfance qui a besoin de repères et de sécurité pour se construire.
    De la Suisse, le tandem, embarqué dans une BMW bleu marine modèle 320 coupé résonnant des tubes de l'époque, rejoint l'Italie, dort dans des chambres miteuses au-dessus de bars dont le père aura éclusé les stocks de whisky, s'arrête dans des Autogrills dont l'univers coloré fascine l'enfant.
    Après avoir posé des questions, Ilaria se tait, de plus en plus terrifiée par les réactions de son géniteur qui ne cesse de fabuler, de sauter d'une humeur à une autre et de lui faire du chantage affectif. Alors, elle se réfugie dans la peinture...
    Dans un style sec fait de courtes phrases, avec une économie de mots et un art de l'ellipse Gabriella Zalapi dessine le portrait d'une petite fille écartelée entre ses parents et confrontée à la solitude et aux délires de son père.
    Au-delà de ce tableau intime d'une finesse brutale, elle fait l'anatomie de la fin des années de plomb en Italie pendant lesquelles l'extrême droite et l'extrême gauche ont semé la terreur dans le pays.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-ilaria-ou-la-conquete-de-la-desobeissance-gabriella-zalapi-zoe/

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  • Un roman poignant, captivant
    Un texte court fort, sensible sur l'enlèvement, la cavale d'une petite filled e 8 ans par son père. Un texte intense, très beau, une enfant déchirée entre son père et sa mère et tout ce que l'adulte va imposer.C'est l'enfant qui parle ce qui donne plus de force.
    un...
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    Un roman poignant, captivant
    Un texte court fort, sensible sur l'enlèvement, la cavale d'une petite filled e 8 ans par son père. Un texte intense, très beau, une enfant déchirée entre son père et sa mère et tout ce que l'adulte va imposer.C'est l'enfant qui parle ce qui donne plus de force.
    un roman poignant captivant sur l'enfance, se lit d'une traite

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  • 1980, Genève. Ilaria a huit ans et ce qu’elle aime c’est faire le cochon pendu et rêver à être Nadia Comaneci, son idole. A huit ans, on a du mal à comprendre pourquoi papa ne vit plus à la maison, pourquoi on ne le voit plus que de temps en temps, au restaurant. Et encore moins pourquoi ce jour...
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    1980, Genève. Ilaria a huit ans et ce qu’elle aime c’est faire le cochon pendu et rêver à être Nadia Comaneci, son idole. A huit ans, on a du mal à comprendre pourquoi papa ne vit plus à la maison, pourquoi on ne le voit plus que de temps en temps, au restaurant. Et encore moins pourquoi ce jour il vient la chercher à l’école, sans Ana, sa grande sœur et sans maman. D’abord flattée par ce moment privilégié offert par ces heures volées, les interrogations surgissent quand la nervosité de papa s’accentue, et quand maman n’est pas au rendez-vous promis. Mais à huit ans, quand on est encore une petite fille, on ne rechigne pas à suivre son papa, et on apprécie même d’être sa princesse, de chanter à tue-tête et à découvrir de nouveaux endroits. On ne comprend pas pourquoi les heures de ce voyage deviennent des jours, puis des semaines et des mois. Quand ce périple semble sans but, quand le choix des destinations est anarchique et quand l’argent commence à manquer. Quand il les fait sillonner l’Italie du nord au sud, de villes en villages, de bars glauques en stations essences, dans les vapeurs de mauvais whisky et les nuages de nicotine, sur une route rythmée par les arrêts dans les cabines téléphoniques où papa déverse son agressivité, la poussant à se rendre invisible pour ne pas attiser sa colère. Récit d’un road trip tragique et sordide qui vrille le cœur et bouleverse.
    .
    Ce court roman, c’est le récit d’un enlèvement qui ne dit jamais son nom, conté à hauteur d’enfant. Une petite fille pour qui cette situation est inconcevable car à huit ans on aime ses deux parents et on ne peut imaginer l’incongruité de ces journées. A huit ans, on suit, on accepte tout ce que disent les adultes, sans remettre en question les décisions fussent-elles violentes ou inquiétantes. Tout au long du récit, on a le cœur brisé pour cette gamine. On est bouleversé par sa fragilité, on est ému par par le terrible conflit de loyauté dans lequel elle est plongée. Et on tremble pour elle de cette course sans fin, de chambres sordides en internats austères,de gares en chambres d’amis, ballottée, trimballée entre inconnus et grand-mère acariâtre. Il n’y a qu’à son ours en peluche, Birillo qu’elle confie son désarroi, sa solitude, son incompréhension face à l’abandon supposé de sa mère. Ce n’est aussi qu’auprès de cet ours qu’elle fait peu à peu l’apprentissage de la désobéissance, qu’elle ose enfin s’opposer, se révolter, face au comportement de plus en plus inquiétant de ce père défaillant. Et si finalement c’était cela grandir ?
    Un texte à l’écriture simple et factuelle, jamais larmoyante et pourtant d’une sensibilité extrême. Plus celle-ci est simple, moins elle est larmoyante et plus elle touche et émeut. Un roman dont la brièveté renforce l’intensité, qui nous dit combien l’innocence des enfants est dévastée dans les conflits familiaux, combien les enfants sont les premières victimes du désamour des parents. Déchirant et beau.

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  • Roman d’apprentissage délicat et percutant, d’une grande beauté.
     
    « Tu sais, ta mère et moi… on s’aime. Mais on ne se comprend pas, elle dit que je l’empêche de vivre. Je ne sais plus comment faire. La vie avec elle est devenue impossible. Tu te souviens comment elle change d’humeur ? Comment...
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    Roman d’apprentissage délicat et percutant, d’une grande beauté.
     
    « Tu sais, ta mère et moi… on s’aime. Mais on ne se comprend pas, elle dit que je l’empêche de vivre. Je ne sais plus comment faire. La vie avec elle est devenue impossible. Tu te souviens comment elle change d’humeur ? Comment elle change tout le temps d’avis ? Le soir c’est oui, et le lendemain matin, c’est non. »
     
    Ilaria est un texte court qui se lit d’une traite.
    C’est un texte bouleversant, fort.
    C’est un texte d’une beauté inattendue étant donné le sujet. Quel est-il justement ? Les parents d’Ilaria sont séparés. Lui habite en Italie à Turin, sa mère, elle et sa sœur Ana vivent à Genève. Les relations étant tendues entre adultes, les « retrouvailles » se déroulent au restaurant chez Léon.
    Mais ce jour-là, tout ne se déroule pas ainsi. La mère a changé d’avis, et le père embarque Ilaria avec lui pour le week-end… qui durera deux ans.
     
    « Je veux rentrer. Puis l’idée de quitter Papa me glace. Je ne peux pas le laisser seul. »
     
    Le père embarque Ilaria dans un road trip sur les routes italiennes. Bars, hôtels, stations-service, l’alcool coule à flot, le nuage de fumée obstrue habitacle ou chambre. Et à chaque fois la recherche d’une cabine téléphonique par le père. Sauf qu’Ilaria ne peut jamais parler à sa mère, son père trouve toujours une explication, un mensonge…
    Il y a l’internat, puis la maison de grand-mère et enfin celle d’Isabella, l’amie de cette dernière.
     
    « Je dois me débrouiller seule. Papa dit que je suis grande, que je n’ai plus besoin de lui. C’est comme ça. Moi, avec mes neufs ans presque et demi, je me sens vieille. »
     
    Ilaria apprend seule, Ilaria se construit à chaque rencontre, à chaque discussion, à chaque abandon de son père.
     
    Les paragraphes sont courts, certaines pages majoritairement recouvertes de blanc. Cette construction traduit le vide, les silences auxquels est confrontée Ilaria, son incompréhension, ses doutes mais aussi sa naïveté de jeune fille de 8 ans. Elle pointe également la sobriété, la concision. Le choix de la narration est également magistral : c’est l’enfant qui vit, qui voit, qui ressent et qui s’exprime. Humain, déchirant, émouvant, bouleversant.
    Des télégrammes s’insèrent, s’intercalent entre les différentes aventures, augmentant tension et questions.
     
    Ilaria ou la conquête de la désobéissance est un roman d’apprentissage qui marque durablement.

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