Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique
Au début de juin 1941, Max Jacob rencontra chez un de ses amis, à Montargis, ville voisine, J. E., 18 ans, étudiant en médecine. Le père de ce jeune homme, au cours d'un dîner auquel il avait convié l'auteur du Cornet à dés lui posait cette question:Qu'est-ce qu'un vers lyrique? Son interlocuteur réserva sa réponse par une boutade, puis se tournant vers J. E.:On ne peut pas parler de poésie devant des parents!... Mais rentré à Saint-Benoît, il achetait un cahier d'écolier chez l'épicière, inscrivait sur la couverture rose:Cahier appartenant à J. E. et rédigeait sur le papier quadrillé pour l'adresser à son nouvel ami le traité d'esthétique que nous présentons aujourd'hui. Quelques semaines plus tard, l'étudiant, retardé sans doute par la préparation de ses examens, remerciait l'auteur de ce merveilleux présent en lui demandant une définition du sentiment. Max Jacob s'attendait à plus d'enthousiasme. Il répondit poliment et, au cours d'une nouvelle rencontre avec J. E., due comme la première au hasard d'une visite chez un ami commun, ajouta quelques pages au cahier. Là cessèrent leurs relations.
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