"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Du Jean Teulé comme on peut l'aimer et/ou être surpris à travers 40 petites histoires (2 pages bien souvent). Certaines sont difficiles à comprendre ou plutôt je me suis interrogée pourquoi "celle-ci ? Qu'a t'il voulu dire ? " Ma préférée : joyeux Noël. Un livre court et suffisant.
Connu autant pour sa plume poétique que sa langue gouailleuse, j'avoue avoir été ces quelques années fâchée avec Jean Teulé. Pourtant, notre histoire d'amour littéraire a démarré sur les chapeaux de roue ! Découvert avec "Le magasin des suicides" puis "Le Montespan", j'ai été envoûté par son humour noir, cette langue limite familière mais jamais grossière porté par un sens de la poésie fascinant. Il n'est pas exagéré de dire que j'attends ses romans avec impatience, me délectant d'avance de ses prochaines facéties. Jusqu'au jour où paru "Eloise, ouille !". Quelle déception, tromperie ! Mais j'ai décidé de récidiver. Pour ne pas rester sur un échec. Pour lui redonner une chance. Parce que l'auteur aime les petites anecdotes, ce qui donne souvent, de belles histoires. C'est parti pour quarante nouvelles légères, absurdes ou tendres, mais pas que.
De la nouvelle légère à celle plus profonde, Jean Teulé nous distrait avec de très courtes histoires (de une à trois pages seulement). Un sens du condensé extrême pour une lecture rapide mais non dénué d'intérêt. Celle de "Petite fleur" par exemple est d'une tendresse et mélancolie absolue, me laissant la gorge serrée, touchée par tant d'amour.
Alors que des musiciens de rue tentent de dérider les passants, une vieille dame et son cabas s'approche du quatuor pour se laisser bercer par la musique de "Petite Fleur" de Sidney Bechet. Entamant une danse toute personnel, ivre de nostalgie, elle explique à l'auteur avoir rencontré son mari sur cet air au café de Flore alors qu'elle n'était qu'une toute jeune femme en 1949. Alors, de ces propres paroles : "Quand je danse ce standard, c'est comme si je retrouvais mon époux."
Cette anecdote me rappelle un séjour à Paris il y a quelques années où, me baladant du côté de Saint-Germain des Prés, j'entends tout d'abord un groupe jouer un morceau de jazz sur le bord de l'asphalte. J'écoute, hypnotisé, quand j'aperçois un vieux monsieur pleurer à l'écoute de la mélodie. Quel souvenir lui revenait en mémoire ? Était-il nostalgique, heureux ou simplement triste ? Sa réaction m'a laissée coite, voleuse d'un intime instant que je retrouve grâce à Jean Teulé.
Alors que le romancier se balade dans les villes et les villages de France, il photographie une drôlerie : des panneaux de rues aux noms particuliers... Alors qu'il rentre dans la Rue de Coupe Gorge, il poursuit son chemin par la Rue Sauve qui peut pour enfin trouver Rue d'amour ! Original.
Autre nouvelle, nouvel humour, noir celui-ci ! Intitulé "Joyeux Noel", cette courte histoire met en scène un couple de seniors qui ne sait, mais alors pas du tout, ce qu'ils vont bien pouvoir s'offrir pour les fêtes de fin d'année. Ils décident donc de s'offrir...des urnes funéraires ! Biodégradables, bleus ou roses, elles semblent le cadeau idéal pour ce vieux couple à l'humour bien tranché. La scène aux pompes funèbre est hilarante et la suite encore plus. Drôle mais profond, comme un pied de nez à la mort.
Dernière nouvelle et non du moindre, "Sophiiie..." . Sensible et poétique, elle rappelle que les mauvais instants partagés peuvent s'avérer de bons souvenirs.
Sylvie et Sophie sont sœurs. Alors que cette dernière récupère la chambre de son frère parti s'engager dans l'armée, Sylvie n'arrive pas à s'habituer à dormir seule. Tous les soirs, la même litanie : "Sophiiie..., j'ai peur. Tu viens dormir avec moi ?". Ne supportant plus ces demandes nocturnes, Sophie décide d'entrer en internat. Désormais adultes, les enfants se sont éparpillés en France et y ont construit une vie. Mais Sylvie développe un cancer. Un soir, elle téléphone à sa sœur : "Sophiiie..., j'ai peur...". La cadette partie retrouver sa sœur enlace tendrement, peut-être pour la dernière fois, celle qui lui a gâché tant de nuits pour le faire, cette fois-ci, avec plaisir.
Surprenantes et fraîches, ces pastilles sont d'une simplicité à toutes épreuves. Pourtant, il serait réducteur d'en faire de vulgaires anecdotes sans perspectives. Oui, certaines sont très (trop) simples, contrairement à d'autres beaucoup plus puissantes. Les chutes sont parfois inégales, mais en fait, on s'en fout un peu !
Pourquoi ? Parce que ces nouvelles sont innocentes, délicates et faussement anodines. En croquant ces destins ordinaires, l'auteur en fait, malgré eux des gens extraordinaires et c'est exactement ce qu'il me fallait. J'ai presque retrouvé mon Jean Teulé, ne me manque qu'un peu plus d’espièglerie et je serais comblé. Jean Teulé, si vous me lisez, je veux boire votre poésie et votre nonchalance jusqu'à plus soif !
Que boire et manger au son des pages tournées ? Une verrine à la mousse de fraises devrait ravir les papilles, tout comme un thé glacé au citron et à la menthe. Respirez, c'est l'été ! (Enfin pour ceux qui vivent à la Réunion...gnark, gnark, gnark !)
http://bookncook.over-blog.com/
Comme une respiration... bien trouvé comme titre pour un livre plein de vent ! Pffff... comme une respiration
Inspirez ! Expirez ! Respirez ! Et lisez !
Dans cet exercice respiratoire que nous propose Jean Teulé tout est douceur et poésie.
Dans la première nouvelle, ma préférée, l’auteur nous invite à découvrir une maison, qui n’est ni bleue, ni adossée à la colline, mais qui fait « cui-cui » grâce aux dizaines de petits oiseaux y ont élu domicile.
Les histoires se suivent, belles, simples, optimistes et se posent sur nous comme un souffle de brise printanière.
Me voilà réconciliée avec Jean Teulé, que j’avais décidé de ne plus lire, lasse de ces faits divers revisités toujours plus glauques et sanguinolents.
J’ai adoré !
Nouvelles agréables à lire comme de petites respirations mais qui se souvient de ses inspirations/expirations (déjà une dizaine le temps de taper cela)? La seule vraiment qui vaille la peine est celle d'inspiration autobiographique où Teulé raconte les cours de dessin d'un prof qui lui ont permis d'échapper à la filière technique à laquelle il était destiné à la fin de sa scolarité...
Quand les actualités nous enferment dans un monde sombre, violent, égoïste, Jean Teulé prend sa plume et nous conte une quarantaine de petites histoires, des histoires vraies qui donnent une bouffée d’air pur. Comme sa dernière héroïne, il faut savoir trouver le petit triangle de ciel bleu dans le monde gris et contraignant.
L’auteur a voyagé partout en France et ailleurs pour trouver ces gens qui, comme cette vieille dame danse dans la rue sur Petite Fleur, comme cette troupe de musiciens s’entraide pour porter un excédent de bagages, comme cette éducatrice d’un centre de loisirs s’intéresse à un enfant de la DDASS qui ne connaît même pas son prénom à force d’être ignoré.
Ce sont des sauvetages d’une biche, d’une jeune fille moche, des moments de solidarité, d’entraide, de regard sur les autres, de têtes qui se tournent vers le bon côté de la vie, de conneries qui parfois ont du bon.
Là ou on s’attend à de la violence, le monde n’est pas toujours celui qu’on nous raconte, et des jeunes gens tonitruants peuvent aussi faire preuve de gentillesse.
Là où on parle de mort, un couple de personnes âgées peut en sourire en s’offrant pour Noël des urnes funéraires solubles et entrevoir un moment de poésie et d’humour.
« Du train de la vie, penser à des cendres en décembre… »
Bien entendu, on retrouve la verve de Jean Teulé qui nous fait sourire, nous interpelle.
Même si la nouvelle très courte n’est pas ce que je préfère, ces quelques respirations sont des petites bouffées d’air pur, d’optimisme. Et la respiration est essentielle.
Peut-être en panne d’idées ou voulant publier une série de courts récits, certains difficiles à nommer nouvelles, Jean Teulé qui m’a régalé avec "Le Montespan", "Mangez-le si vous voulez", "Charly 9" et "Fleur de tonnerre", offre une respiration avec quarante petits morceaux assez inégaux.
Impossible, bien sûr, de tout passer en revue mais il faut citer "Le petit compagnon de madame Verbesque" avec ce taxidermiste qui vend aussi des appâts pour la pêche. C’est excellent car l’on y retrouve la verve de l’auteur.
Dans "Chevreuil à tribord", il nous livre une belle histoire. "Le viaduc de Dinan", c’est pas mal. Dans "Lui", c’est la belle histoire d’Arthur et de l’animatrice qui réussit à sortir un enfant de la DDASS du puits de l’anonymat dans lequel il est maintenu.
"Joli-Thorax aux commandes" nous plonge dans le monde des sous-marins où « un connard à barrettes » est incompétent et dangereux. Éric, 18 ans, bon mécanicien naval, va demander sa mutation car il ne veut plus « de ce destin de sardine en boîte dirigé par un taré comme Joli-Thorax. »
"Vive la mariée" fait bien sourire… sauf Jean-Pierre qui devait épouser Sylvie. Il est suivi de "Joyeux Noël", un petit conte sur les urnes funéraires puis d’"Une préface" où l’auteur constate : « D’une religion l’autre, oh les empêcheurs d’aimer en rond. C’est la revanche des cons. »
Enfin, "Canard +" se passe « à l’intérieur d’un monde de vapeur tiède aux parfums de sel, de chlore », dans cette piscine où l’auteur a bien du mal à comprendre toutes les subtilités de l’organisation des cours afin de « copatauger en bonne intelligence. »
"Comme une respiration…" mérite bien son titre car cela permet de passer de bons moments de détente mais il faudra attendre pour que Jean Teulé nous livre un nouveau livre méritant vraiment le détour.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Déroutant, ce nouveau Jean Teulé, impossible à résumer en tous cas, et même presque impossible à qualifier. On pourrait peut-être dire qu’il s’agit d’un recueil de nouvelles mais ce serait exagéré puisque les petites « respirations » de ce livre, ces petites histoires qui se succèdent ne dépassent jamais 3 pages, et parfois tienne en quelques paragraphes. Impossible en si peu de temps de construire un personnage ni même une ébauche d’intrigue. Ces 40 histoires très courtes partent un peu dans tous les sens mais on un seul point commun, elle respire doucement et délicatement le petit bonheur, la petite joie toute simple. Le problème de ce recueil c’est qu’un final, on n’en aura retenu que quelques unes et oublié beaucoup (lire 40 histoires en quelques heures est une expérience un peu étrange) et qu’on n’arrivera pas à déterminer ce que ce livre nous aura apporté, sinon en effet une petite bouffée d’air frais au milieu de la grisaille : c’est toujours ça de pris me dires-vous. Mais je préfère quand même quand Teulé nous raconte une vraie histoire sur la longueur ave son style inimitable, son humour noir et absurde à la fois et ses personnages si hauts en couleur. Un peu déçue donc, par la forme et même par le fond. Ce livre succède à « Héloïse, ouille… ! » et peut-être après une expérience aussi forte et intense, Teulé a–t-il eu envie de légèreté ?
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