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« Depuis un premier livre paru aux éditions Le Castor Astral, Bocaux, bonbonnes, carafes et bouteilles (comme), en 1986, déjà accompagné de photographies de Bernard Abadie, j'avais le désir de poursuivre ma rêverie / réflexion dans la proximité des formes et des couleurs des photographies. J'avais aussi le désir de revenir sur le motif du «linge», modulé ici en «tissus». Et Bernard m'ayant montré une série de photos, l'ensemble Tissus mis par terre et dans le vent fut le produit de cette nouvelle rencontre. C'était aussi pour moi la possibilité de prolonger un travail d'interrogation sur les rapports possibles entre le poème et la photographie continué, après Bocaux, bonbonnes, carafes et bouteilles (comme), avec des photographes tels que Jacques Clauzel, Lorand Gaspar et quelques autres. Le fait que les photos de Bernard Abadie ont été prises en divers pays m'a conduit à promener mes poèmes en France et ailleurs qu'en France ; et le sujet de ces photos faisait signe à la fois du fond de l'enfance et du fond de voyages vécus : un long tissu de vie aussi insaisissable que l'insaisissable soie d'une eau qui paraît dans les dernières photos - Le poème s'est demandé quel tissu lui-même était, et si le photographe ne l'avait pas par avance photographié plutôt que lui n'aurait écrit les photos. Que fait le poème devant le tissu du monde, devant des photos qui ont vu ce monde ? » James Sacré
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