D'abord étudiant en médecine, puis romancier comme son père alphonse, léon daudet (1867-1942), tout en liant son destin à celui de maurras et de l'action française, trouva rapidement sa propre voie : journaliste, essayiste, critique, mémorialiste, il ne cessera, dans chacune de ces disciplines, d'être avant tout un extraordinaire polémiste.
D'une violence verbale aujourd'hui inimaginable, il se montre aussi l'un des plus passionnés. c'est que pour lui, "il n'y a d'intéressant que le jugement tranché, la syntaxe forte, le terme expressif ou l'image hardie".
Certes, il a mis son talent au service de mauvaises causes - nationalisme absolu, antisémitisme, xénophobie, haine de la démocratie -, lancé des affirmations à l'emporte-pièce, tenu des propos injustes et calomnieux.
Reste que nul n'aura su comme lui faire le portrait "au vitriol" de ses contemporains, esquisser une silhouette en quelques traits mordants, trouver la formule assassine qui étend l'adversaire, décrire avec une verve jubilatoire les ridicules d'un salon, d'une académie, d'une assemblée parlementaire, d'un tribunal, évoquer l'ambiance hallucinante des hôpitaux de sa jeunesse. toute une époque ressurgit de sa plume avec les couleurs de la vie même.
Bref, et c'est finalement l'essentiel, ce fut un grand écrivain. bernard oudin.
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