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Considéré comme l'un des derniers grands post-cubistes français, Pierre Loeb appartient à la seconde génération de la figuration dite «de synthèse ». L'expression regroupe les tenants d'une esthétique née de la synthèse des deux principaux courants picturaux français du début du vingtième siècle que furent le cubisme et le fauvisme. Les figures historiques du mouvement ont pour nom Georges Dayez, Camille Hilaire, Jean Marzelle, Marcel Mouly, Jean Cluseau- Lanauve, Claude Schürr, Jean Chevolleau ... Leurs points communs: un goût marqué pour la géométrisation des formes et une palette le plus souvent flamboyante . Trop jeune pour être des leurs, Pierre Loeb attendra la fin des années soixante et le véritable lancement de sa carrière pour rejoindre ces aînés qu'il admire et dont il partage depuis longtemps les préoccupations plastiques.
Situer son oeuvre dans l'Histoire de l'art moderne nous fait rappeler que Pierre Loeb fut tour à tour élève à l'École des Arts Appliqués de Metz, à l'École Paul Colin, à l'Académie André Lhote et à l'Académie Henri Goetz . Longue d'une quinzaine d'années, cette formation lui a permis d'acquérir un métier solide, entre attachement à la tradition d'une part et prise en compte des avancées informelles par ailleurs. Les Chocolatures, ces délicieuses petites composit ions abstraites réalisées sur cartonnage de chocolat qui jalonnent son travail depuis de si nombreuses années, révèlent à ce sujet l'intérêt profond qu' il a toujours porté aux recherches du mouvement non figuratif issu de la Seconde École de Paris et dont Estève, Bazaine, Manessier et Bissière sont les plus beaux représentants. Complétant cet enseignement par la contemplation et l'analyse des oeuvres de ses confrères, Pierre Loeb n'a eu de cesse de chercher à percer les arcanes de la création. Ce lent cheminement qui le poussait il n'y a pas si longtemps encore à participer chaque semaine à des ateliers de dessin libre avec modèle vivant lui a permis d'atteindre dans ses recherches cet équilibre si français où le plaisir a toujours sa part. Fidèle à la leçon de Cézanne, Bonnard et Matisse, maîtres situés au sommet de son panthéon personnel, il sait mieux que quiconque que l'art ne peut se suffir d'un bel ordre si sa fin n'est pas la délectation. Ainsi l'austérité apparente de certains de ses travaux finit-elle toujours par s'effacer devant la grâce des arabesques et la sensualité des couleurs.
Alors que la mode actuelle pousse un nombre croissant de plasticiens à vouloir faire table rase du passé, Pierre Loeb n'a d'autre prétention que d'ajouter modestement sa pierre à l'édifice, c'est-à-dire d'imposer sa vision personnelle tout en marchant sur les traces laissées par d'autres. À l'instar d'André Lhote dont l'enseignement a beaucoup influencé son travail, il cherche à inscrire la modernité non pas dans la rupture, mais comme je l'ai déjà mentionné dans la continuité et le respect de la tradition .
Bruno-Pascal Lajoinie
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 13 heures
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