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Le monde de Joseph Kaplan s'étire de la mairie de Montreuil au pont de Sèvres, en s'arrêtant à chacune des stations de cette ligne du métro parisien.
Hier, aujourd'hui, à chaque arrêt tout se mêle : l'enfance, dans un quartier populaire entre Nation et porte de Montreuil. Eddy et Rosa, les parents de Joseph, se débrouillaient, entre la machine à coudre et les schmates à vendre, sur le marché de Montreuil. Étrangers, juifs et sans le sou, ils étaient communistes.
La vie, il la voyait comme ça, Joseph, toute rouge, comme lorsqu'il accompagna la dépouille de Maurice Thorez jusqu'au Père-Lachaise, de l'Huma, où il est alors journaliste, métro Bonne Nouvelle, en passant par République. Plus tard, ça s'est gâté, à la mairie de Montreuil. Alors, ex-dirigeant communiste, Joseph Kaplan se retrouve joueur professionnel.
La politique revient visiter Joseph le 14 juillet 1983 : le voici seul invité de la garden party de Mitterrand à venir par le métro Miromesnil. Elle a bien changé, la politique. C'est dans les locaux d'une agence de com à Alma-Marceau que se conçoivent les campagnes. Joseph reprend du service, en mercenaire, en compagnie d'un ancien terroriste italien devenu graphiste publicitaire. Et à force de fréquenter la bourgeoisie rose, dans les beaux quartiers, La Muette, Michel-Ange Molitor, il rencontre une socialiste à particule, Sébastienne de Montguyon, wonder woman bardée de diplômes. Difficile de vivre dans cette nouvelle histoire, quand on a la tête pleine de souvenirs rouges, d'anciens rêves qui surgissent de chaque pavé de Paris. Joseph attendait l'histoire, elle a raté le métro. Il faudra vivre dans ce monde, où l'église Saint-Philippe du Roule s'orne de slogans en faveur de l'école privée. Vivre avec Sébastienne, les affaires dont elle se mêle, et sa manière de militer pour des idées gentilles et généreuses, qui vous filent une irrépressible envie de descendre à Michel-Ange Auteuil, pour filer à l'hippodrome tout proche.
Inadapté de la modernité, la tête dans l'histoire, parigot vissé au bitume, Joseph traverse et retraverse le Paris des années 80. Et le monde se fait et se défait le long d'une ligne de métro.
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