"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une nouvelle revue hebdomadaire, The New Weekly, paraît à Londres le 21 mars 1914. Par l'intermédiaire du romancier Arnold Bennett, elle s'est assurée la collaboration d'un correspondant parisien, Valery Larbaud. Stimulé par un salaire honnête, Larbaud va envoyer, directement en anglais, des comptes rendus de la vie parisienne. Quelques années plus tard, il se souvient des sujets qu'il traitait : «Le dernier roman d'Anatole France, de récentes entrées de tableaux modernes au Louvre, une des premières auditions du Sacre du Printemps, les poèmes de Léon-Paul Fargue, l'oeuvre de Charles Péguy, les Éloges de Saint-John Perse, quelques revues telles que La Nouvelle Revue Française et La Revue Critique, une exposition d'insectes et d'oiseaux tropicaux au Jardin d'Acclimatation etc.» D'un concert à une exposition, d'un livre à un personnage, il relate les nombreux conflits qui déchirent les milieux culturels à l'époque et il prend parti. Il est résolument «rive gauche». Il faut confesser que ces Lettres de Paris ont parfois été écrites à Londres, où Larbaud a séjourné alors à plusieurs reprises. Mais qu'importe, c'est vraiment l'air de Paris à la veille de la Grande Guerre - elles s'interrompent le 1?? août 1914 - qui revit de façon savoureuse.
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