« Pas un souffle. Une chaleur de haut-fourneau. Tout geste semblait figé par la fournaise qui coiffait d'une vapeur grise la capitale léthargique. Et c'est ce jour de 1922 que je choisis pour naître, prématurément, loin du Périgord de mes ancêtres. Marthe Giraud, ma mère, dont l'accouchement était prévu au début du mois de juillet, rendait une courte visite à la tante Victorine, renégate qui, après avoir bazardé le bien qu'elle possédait au pays, régnait présentement sur un bistrot de la rue des Plantes. Appel irrésistible de la nature : la vie ! Ma vie, curieuse et pressée, frappait de toute sa vigoureuse fragilité à la porte du temple maternel. » Un texte autobiographique absolument savoureux ! L'auteur traverse le vingtième siècle en prenant part à tous ses grands virages, de la Résistance à Mai 68, avec toujours une volonté farouche d'aider son prochain. La prose délicate et racée de J.-M. Pop-Cheber permet des passages d'une poésie universelle magnifiques, alors qu'une franchise toujours revendiquée assure au récit une vibrante authenticité. Sans jamais verser dans la vantardise ou la fausse modestie, cette biographie admirablement menée nous présente ce qu'il faut bien appeler un héros ordinaire.
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