"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le cheval roux commence alors que la bombe, les bombes atomiques, ont presque totalement détruit la vie sur la terre, et l'auteur reprend connaissance seule, dans ce monde brûlé, elle-même brûlée, défigurée. C'est d'abord un soldat américain, un aviateur, Henry, lui aussi ayant pris cet aspect terrible, qui sera son compagnon à la recherche des survivants. Et c'est pourquoi, parce que d'abord elle était la seule femme qui demeurât, pour lui elle portera le nom d'Ève. Mais il n'y a pas dans ce roman que l'enfer, l'apocalypse. Le sous-titre ou Les intentions humaines implique une autre anticipation. «C'est l'avenir au bien, comme il y avait dans la première partie un avenir au mal», disait Elsa Triolet. C'est l'homme en devenir, à l'heure où il prend en main sa destinée, où il va dompter les fatalités anciennes, et dans le monde extérieur et dans lui-même, que l'écrivain ici a l'ambition fantastique d'exprimer, d'incarner, de tirer d'elle-même.
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