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Le 25 mars 1993, Élisabeth Wagner, bientôt majeure, entre dans le cabinet d'une psychiatre renommée. Elle vient y poser un carnet violet, sachant qu'il y aura des retombées. À son histoire s'ajoutent celles de trois autres femmes dont les vies sont en lien avec la sienne. Les voix de sa mère, de sa psychiatre et de sa meilleure amie s'entremêlent, de 1958 à 2006, racontant l'après-guerre, les hommes, les lâches, les fourbes, les héros, décrivant des femmes, blessées, fortes, rebelles. Il est question ici d'incidences, de folie, de pouvoir, d'un parcours de vie sans cesse détourné. Ce roman, construit comme un puzzle, dresse le portrait de femmes dont les sensibilités exacerbées donnent au monde une lumière presque magique
Quand Elisabeth Wagner, jeune fille pas encore majeure, débarque dans le bureau de Marion Salin, psychiatre, en ce jour de mars 1993, elle y dépose trois « bombes » qui vont transformer la vie du médecin. Les deux carnets et le paquet qu’elle laisse sont des portes ouvertes vers un passé et des secrets familiaux volontairement tus.
Ce roman raconte à quatre voix une histoire et des destins entremêlés. On y retrouve Elisabeth et Marion mais aussi Josette Louise, la mère d’Elisabeth et Mélanie, la meilleure amie d’Elisabeth, celle qui sert de lien entre toutes, témoin et dépositaire des secrets.
J’avoue avoir eu du mal à m’y retrouver et à comprendre le fil narratif durant les 100 premières pages. Les années se mêlent à travers les lectures des journaux intimes de Jo Louise et d’Elisabeth et les récits de Marion et de Mélanie. Les sous-entendus se multiplient mais sans paraître constituer une véritable trame.
Puis, une fois ce cap un peu laborieux passé, les pièces du puzzle commencent à s’assembler et les éléments à prendre leur place pour tisser une histoire assez intense autour des secrets familiaux qui prennent leur source au cœur d’un conflit mondial, d’actes lourds de conséquences, de destins qui se retrouvent inextricablement liés les uns aux autres et de la transmission. De ce qu’on laisse en héritage même, et peut-être surtout, lorsqu’on essaie de protéger ses enfants ou de ne pas leur imposer un poids trop lourd. Les réalités tues ne sont-elles finalement pas plus lourdes que les vérités exprimées ?
C’est un récit riche, autant par le style que par le contenu. Les personnages sont tous intéressants dans leurs forces comme dans leurs faiblesses. Elisabeth est le catalyseur de toutes ces histoires, celle qui déclenche les choses, détruit peut-être mais reconstruit autrement. La plus fragile aussi.
Un très beau florilège de portraits de femmes et une réflexion intéressante sur des parcours de vie et les conséquences des choix sur le destin de chacun.
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