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Dick Wilson a quitté ce bout de terre misérable au Nord-Ouest de l'Oklahoma avec sa mère alors qu'il était tout juste adolescent. Quinze ans plus tard, le voici de retour avec chapeau et fine moustache, dans une belle voiture aux pare-chocs chromés. Retrouver la petite ferme familiale ne va pas de soi, d'autant que des événements déconcertants se sont produits en son absence. Annie Mae, son amie d'enfance, vit à présent avec le vieux George, le père de Dick, un homme rustre et violent dont elle a un enfant. Dick étouffe sa rancoeur derrière des manières affables et des projets ambitieux pour lesquels il embauche Jasper, un pauvre hère du comté. Qu'espère-t-il trouver dans ce pays désolé ? Peut-être l'or noir dont tout le monde parle. Peut-être l'or jaune - l'alcool - dont il connaît toutes les routes secrètes et qui dans cet état où la prohibition est maintenue, pourrait rapporter gros. Peut-être quelques réponses à ses propres démons.
Lionel Salaün renoue avec les paysages de l'Amérique profonde. Celle du début des années 30, de la Grande Dépression et des « dust bowl », ces tornades de poussière qui ont mis à genoux les agriculteurs pendant près d'une décennie. Un monde féroce où seule la fraternité est rédemptrice.
D'emblée l'incipit donne la saveur et la senteur de cette histoire âpre comme peut l'être la vie et les hommes...Votre gorge se dessèche, vos yeux piquent et la sueur poisse.
L'Oklahoma fait parti de ces états du Nord-Ouest américain touché par le "Dust Bowl", bassin de poussière, où la sécheresse et l'érosion des sols règnent en maître et impactent la vie et les caractères.
1935 Dick revient dans sa maison natale, au volant d'une belle voiture, costumé et chapeauté comme la réussite qui est la sienne le lui permet.
Que vient-il faire dans ce coin paumé?
Sa voiture stoppe dans un énorme nuage de poussière et il découvre devant la maison de son père, l'amour de sa vie : Annie Mae. Maison qu'il a fui après s'être interposé entre son père, brute épaisse, et la mule Jessie dans un sursaut de courage alors qu'il n'avait que douze ans. Car le père il cogne, cogne,cogne il ne connait que ce langage.
Annie Mae est devenue la femme de ce père haï et ils ont eu une petite fille Maggie. Le pourquoi est surprenant...
Samuel (le père) est un taiseux, qu'a-t-il dans sa tête de pioche? L'abjection est-elle dans ses gènes, dans le sol qu'il se détruit à essayer de rentabiliser? Les autres fermiers ont fui pas lui...
Les nuits de Dick sont hantés et ses journées très chargées.
Avec son retour sur la terre natale, le lecteur découvre ce qu'a été l'Amérique des années 20 aux années 35. La prospérité est pour les citadins, l'agriculture est en chute libre.
A la lisière de la prospérité des uns, toute une faune ravagée par la misère, la famine et la maladie est là prête à tout pour une journée de travail. Parmi eux Jasper, jeune géomètre qui va être engagé par Dick.
La grande dépression et la prohibition sont pour les mâlins le moyen de s'enrichir et Dick n'est plus un enfant encore moins un enfant de chœur c'est un "bootlegger".
Il revient pour racheter toutes les terres qui entourent celle de son père.
Sa vengeance ressemble à du fil de fer barbelé et sera déchirante comme les épissures de celui-ci.
Le lecteur ne peut deviner le final de cette histoire sauvage, des personnages indomptés et indomptables, aussi dangereux pour les autres que pour eux-mêmes, qui emportent tout sur leur passage comme le "Dust Bowl" lors du "Black Sunday".
Un coup de maître pour un auteur Français pas seulement passionné par les Etats-Unis mais habité, totalement, par ce pays.
"La terre n'appartient pas à l'homme. C'est l'homme qui appartient à la terre. Tout ce qui arrivera à la terre arrivera aux fils de la terre." Propos attribués à Sitting Bull.
Le style m’a dérouté dès les premières pages : beaucoup de virgules, des phrases hachées. J’ai bien cru que ce procédé allait être rédhibitoire. Mais finalement, cela créer un rythme et une atmosphère plutôt envoûtante.
L’histoire est intéressante, qui raconte la revanche d’un fils sur son père. Père qui m’a fait pitié : il s’acharne à cultiver une terre qui ne donne plus rien depuis le début de la Grande Sécheresse. Un homme qui refuse de partir vers des terres plus vertes et qui s’accroche à son bout de désert. Il défoule sa rage sur la pauvre mule ; on prend les palliatifs que l’on peut.
Je ne connaissais pas les « dust bowl », ces tornades de poussières qui ravagèrent des états entiers aux Etats-Unis pendant la crise de 29 et après. L’auteur a très bien mis en scène cette catastrophe créée par l’homme.
L’image que je retiendrai :
Celle de la poupée qu’offre Dick à la fille d’Annie Mae, si délicate, si blanche dans cet univers de poussière.
http://alexmotamots.fr/?p=1882
La terre des Wilson.
L'Oklahoma , dans les années 30. Un endroit paradisiaque pour les tornades. Pas loin d'une quarantaine par an et même plus dans le pire des cas .
Le fameux phénomène " Dust Bowl", ces tornades de poussière qui provoqueront une catastrophe écologique, due aussi en partie à la grande crise de 1929.L'exploitation intensive ayant rendu impropre la culture.La sécheresse et l'acharnement des banques engendreront de nombreuses victimes .Elles mettront à genoux les agriculteurs pendant une longue décennie.
Dick, qui avait fui la région enfant avec sa mère, revient seul, mais enrichi et entouré de mystères . Que veut-il retrouver? Annie Mae , son amour de jeunesse ? L'or noir , le pétrole ? Ou l'or jaune, l'alcool? Car ici la prohibition est toujours en place .
Lionel Salaün nous emmène dans cette Amérique profonde, contant une histoire féroce .Un roman court , poignant, qui a 50 pages du final m'a mené vers une fin complètement inattendue. Un roman qui nous fait découvrir une période de l'histoire Américaine avec une plume digne de Faulkner. Aux personnages attachants. Oú la rédemption est inexistante mais la poussière et la misère bien présentes, jusqu'au fameux " Black Sunday".
Je me prends à rêver que ces tornades relèvent de la colère des indiens et que leurs fantômes, devenus poussière, se réveillent et hantent à jamais leurs terres volées .... Un magnifique roman , une très belle plume à découvrir absolument.
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