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« À Budapest, le jour du cinquantième anniversaire de l'insurrection, je ramasse le premier mot que j'entends : Köszönöm. Dans la plastique d'une langue et ses consonnes armées, se barricade : merci. Une intercession secrète. Il faudrait vivre jusqu'à la finale d'envol, jusqu'au délice d'un chant
doux, mais j'en suis encore à l'attaque. Quelques semaines plus tard, à Besançon, un poète me montre une rondelle de métal qu'il garde en poche, première chose trouvée au sol, à Budapest. Kiskapu est gravé hâtivement dessus : petite porte. Kékséksa ? Une invitation au conte, c'est sûr.
Mais le conte s'émiette dans la polyphonie, dévorée par sa propre faim et la mort de trop d'enfants sous la mitraille. Reste un brassage d'images et de mots, une langue magyare extrêmement étrangère, l'attente des métamorphoses. Quand on a pas d'histoires, il faut un peu de géographie. Une partie plus ou moins autobiographique passe de la peinture à l'écriture, dit la métaphore à
l'épreuve. Les lexiques jouent les personnages fictionnels du petit drame d'ici : la langue d'homme. Et la marche têtue sur la crête rocheuse syntaxe l'espoir fabuleux d'un poème premier. Mais il y a beaucoup d'épreuves jusqu'à l'estuaire de l'y. On se perdra d'ailleurs dans l'épreuve. » CSD
Caroline Sagot Duvauroux publie son quatrième volume sous le nom de Köszönöm, vocable presque imprononçable comme le nom de l'aimé dans les contes, comme le mot merci. [CSD a été invitée à lire son oeuvre, déjà très remarquée, tant par des libraires (Sandales d'Empédocle, Sauramps, Vent d'Ouest, l'Odeur du temps, etc) que dans des maisons et festivals de
poésie (de Nantes à Naples)] A propos du dernier volume Vol-ce-l'est.On n'en finirait pas de rêver sur ce livre, de s'y trouver et de s'y perdre, d'y chercher "dans l'immense une mesure". Car c'est bien de cela qu'il s'agit quand écrire revient, si on n'emprunte pas des chemins trop connus, à parcourir un océan sans étais ni repères, pour tout à coup trouver justement la mesure, non celle
de toute chose mais celle qui convient à son propos à soi et qui le rend audible.Marie Étienne, La Quinzaine littéraire, 15-31 janvier 2005. D'emblée, s'impose et se reconnaît un style, se confirme la singularité - l'étrangéité ? - d'une écriture. Caroline Sagot Duvauroux écrit pour prendre la mesure de toutes les compromissions qui nous aident à vivre. Elle le fait au bord de la déroute, au bord des limites où toute compréhension se décompose.
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