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Kidnapping

Couverture du livre « Kidnapping » de Gaspard Koenig aux éditions Grasset
  • Date de parution :
  • Editeur : Grasset
  • EAN : 9782246858249
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

En débarquant à Londres, Ruxandra est devenue « Roxy », une nanny roumaine parmi des milliers d'autres, au service exclusif du petit George, deux ans.
Tout semble séparer David, le père, angoissé par sa carrière à la City, et cette jeune femme qui observe le mode de vie de ses employeurs avec... Voir plus

En débarquant à Londres, Ruxandra est devenue « Roxy », une nanny roumaine parmi des milliers d'autres, au service exclusif du petit George, deux ans.
Tout semble séparer David, le père, angoissé par sa carrière à la City, et cette jeune femme qui observe le mode de vie de ses employeurs avec un mélange de convoitise et de mépris. Jusqu'au jour où un important projet d'autoroute transeuropéenne met la Roumanie au coeur des préoccupations de David. Et si Roxy détenait désormais la clé de ses ambitions ?
L'Est et l'Ouest, le village et la mégalopole, la tradition et la raison : qui finira par kidnapper l'autre ?
Des beaux quartiers londoniens aux monastères des Carpates en passant par les bureaux de Bruxelles et le détroit de Gibraltar, Gaspard Koenig nous offre un roman trépidant, une satire lucide et documentée des rêves européens.

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Avis (3)

  • Le choc des cultures
    *
    Une bien belle découverte que ce roman qui à la fois distrait et informe.
    Une histoire qui prend place à Londres, dans un quartier chic , Primrose Hill (vous savez, cet endroit avec des façades colorées dont une maison coûte un bras). Alors, oui, là je commence déjà à...
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    Le choc des cultures
    *
    Une bien belle découverte que ce roman qui à la fois distrait et informe.
    Une histoire qui prend place à Londres, dans un quartier chic , Primrose Hill (vous savez, cet endroit avec des façades colorées dont une maison coûte un bras). Alors, oui, là je commence déjà à parler "argent", "valeur immobilière". Effectivement, ce récit est truffé de références économiques et financières. La preuve, la nanny roumaine , Roxy, adopte un langage monétaire relatif à ses heures de travail pour valoriser un bien (exemple: une coupe de cheveux = 2 heures de garde d'enfants).
    Roxy, cette jeune Roumaine immigrée, babysitter mal payée par ses employeurs (Ivana et David) nous raconte son quotidien auprès de cette famille aisée. George, le petit garçon dont elle a la garde est choyé par cette maman de substitution.
    En parallèle, David, banquier et porteur d'un grand projet européen bien-pensant, celui de désenclaver la Roumanie grâce à une autoroute, va finalement tomber de son piédestal d'ambitieux.
    *
    On observe ici deux classes sociales qui s'entrechoquent, s'observent, se méprisent. Deux univers différents qui n'arriveront pas à se comprendre.
    J'ai bien aimé aussi la vie dans la campagne roumaine traditionnelle avec l'économie post-Ceaucescu aux antipodes de la nôtre.
    Comment Roxy peut-elle accéder à un poste londonien à la hauteur de ses compétences de soignante?
    Vous le saurez en lisant cette tranche de vie où l'épanouissement personnel n'est pas forcément synonyme de "vie moderne aisée".
    L'auteur maîtrise parfaitement son sujet et nous apporte un éclaircissement sur les rêves européens. Une satire intelligente dont le mot "kidnapping" prend tout son sens à la toute fin du roman.

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  • A Londres, de nombreuses familles embauchent des nannys arrivant des pays de l’Est. Ruxandra sera l’une d’elle. Elle arrive de Roumanie. Impossible d’y exercer son métier d’infirmière, malgré les sacrifices qu’elle a fait pour passer son diplôme. Trop mal payée, trop peu d’avenir. Poussée par...
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    A Londres, de nombreuses familles embauchent des nannys arrivant des pays de l’Est. Ruxandra sera l’une d’elle. Elle arrive de Roumanie. Impossible d’y exercer son métier d’infirmière, malgré les sacrifices qu’elle a fait pour passer son diplôme. Trop mal payée, trop peu d’avenir. Poussée par ses « amis Facebook », elle tente l’aventure et part travailler en Angleterre. Désormais prénommée Roxy, elle devient la nanny du petit George. Enfant mal aimé par David, un père d’avantage préoccupé par sa carrière que par sa famille et par Ivana, une mère plus intéressée par le paraitre et les apparences que par l’éducation de son fils qu’elle confie à une autre, Roxy va s’attacher chaque jour au petit garçon qu’elle façonne comme son propre fils. Jusqu’au moment où l’amour de cette mère de substitution la pousse à l’irrémédiable, provoquant un étonnant retournement de situation.
    Il y a deux facettes qui m’ont parues très intéressantes dans ce roman. D’une part l’évocation de la vie des émigrés, qu’ils soient roumains ou issus d’autres pays de l’Est ou d’ailleurs. Avec en filigrane ce que cela implique de choc et d’incompréhension dus aux différences sociales, traditionnelles ou culturelles, et au statut que l’on attribue à chacun, ou que chacun se donne ou se refuse dans la société. Car lorsque Roxy apprend qu’elle peut exercer son métier d’infirmière à Londres, tout un monde s’ouvre à elle qu’elle a du mal à accepter, comme si était la seule possibilité envisageable était une position d’immigré subalterne.
    D’autre part, l’action bienpensante mais pas toujours opportune des banquiers et investisseurs européens. En Roumanie, ils s’agit de construire une autoroute pour désenclaver le pays du nord au sud. Désir de bien faire ? Désir de briller sur l’échiquier européen des affaires et des banques ? Désir d’être réellement utile, ou de plaire aux investisseurs et aux politiques ? Car il n’est pas sûr que le but recherché soit réellement le bien de la population et du pays.
    J’ai apprécié cette plongée dans ces deux univers si contradictoires, mais qui sont pourtant bien observés de l’intérieur à chaque fois. David, ce banquier londonien bientôt quadra qui aspire tant à changer de poste pour enfin atteindre le statut de ses rêves, et qui au départ n’envisage sa mission que par ce prisme-là. Et Roxy, qui a beaucoup de mal à imaginer qu’elle peut sortir de sa condition d’émigrée et obtenir un poste à hauteur de ses compétences, mais qui aura la finesse de manipuler et orienter les décisions prises dans son pays. Belle description aussi de la vie en Roumanie, que ce soit à Bucarest ou dans la campagne reculée, tant pendant cette époque post dictature ou par l’évocation de la vie avant la chute de Ceausescu. De quoi se poser quelques questions intéressantes, et peut-être perturbantes mais salutaires, sur nos ambitions et sur le fonctionnement des institutions européennes.

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  • Roxy est une nounou roumaine qui s'est établie à Londres ; elle s'occupe du petit Georges, dont le père, David, travaillant à la City, est amené à travailler sur un projet de réseaux routiers et ferroviaires passant justement par la Roumanie.

    L’histoire n’apporte en elle-même que peu...
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    Roxy est une nounou roumaine qui s'est établie à Londres ; elle s'occupe du petit Georges, dont le père, David, travaillant à la City, est amené à travailler sur un projet de réseaux routiers et ferroviaires passant justement par la Roumanie.

    L’histoire n’apporte en elle-même que peu d’originalité à mon sens. On y suit avec plaisir Roxy, son évolution, sa mutation. Le livre vaut surtout par le portrait qu’il dresse de deux pays européens que sont l’Angleterre via Londres (très inégalitaire) et la Roumanie (marquée par la corruption), et du fonctionnement de l’Europe en général. En conclusion, une lecture agréable et de nombreuses interrogations posées.

    Je vous livre ci-dessous quelques extraits révélateurs :

    p 57 (sur les bus arrivant à la gare routière de Londres)
    "Les cars ont mordu le sol des pays. Ils traversent les montagnes, les fleuves, les villes. Ils s’arrêtent aux frontières et serpentent au hasard des routes et de leurs tracés. Ils rapportent des histoires de stations-services et de péages, comme on discutait autrefois des auberges et des cochers. Quand on sort d’un bus, on a fait du chemin. D’un avion ? On a juste essayé de passer le temps."

    p 157 "Les Roumains restent parfaitement dociles quand le FMI diminue par deux leurs retraites ; en revanche, dès qu’on touche à leur campagnes, ils deviennent féroces. Leur fatalisme s’arrête là où commencent leur culture, leurs souvenirs millénaires des travaux agricoles et des fêtes villageoises."

    p 211 (NB : c’est un chef d’entreprise roumain qui parle)
    "Je pourrais faire de la politique, vous savez. C’est cent mille euros le siège au Parlement (…). Chez nous, on paye de sa poche pour obtenir des voix. Chez vous, on les achète avec l’argent des autres, en promettant toujours plus d’argent public. En un sens, notre système est plus honnête"

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