À partir d'un observatoire à Tunis, les textes de cet ouvrage tentent l'expérience d'une percée en direction de la base de la société musulmane, afin de saisir les individus et leurs rapports au politique. Les sujets abordés répondent principalement à deux préoccupations : d'un côté celles qui posent le problème des rapports de l'individu à l'Etat d'un point de vue théorique ; de l'autre côté, celles qui ont présenté des études de cas constitués d'« individus ordinaires », ou de personnalités se démarquant de leurs homologues. Ces études obéissent à la classique division chronologique entre une période médiévale, une moderne et une contemporaine. L'espace géographique balayé par les contributions est tunisien, égyptien, grand-maghrébin et ottoman-turc.
Le principal problème abordé est celui de la dichotomie instaurée par les eurocentristes impénitents entre sociétés converties à l'individualisme, celles du monde occidental, et celles du holisme triomphant, le reste du monde dont l'aire islamique. Corollairement à ce problème, se pose celui de l'échelle d'observation : celle des adeptes des grandes fresques à la braudélienne ou celle du champ limité au local, au particulier, à l'individu. Sous un autre angle, on pourrait distinguer, dans ce livre, des études qui envisagent l'individu en tant qu'acteur du pouvoir et celles qui l'observent comme objet du pouvoir.
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