"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est formidable, un granfrère, il vous protège, vous aide, mais peut aussi être étouffant.
Skorri est un philosophe du droit brillant, mais il semble traîner cette mélancolie qu'une de ses relations définit comme la « souffrance des pays nordiques », à savoir la souffrance de celui qui ne souffre pas assez. Ou peut-être de celui qui veut protéger un secret. Ce serait une belle idée de roman pour Hanna, qui cherche l'inspiration et a été amoureuse au lycée de Tinna, la petite soeur de Skorri. Une fille belle et brillante elle aussi, poète.
Tinna a disparu, elle a fui l'Islande, vit à Berlin et est injoignable. Skorri se lance pourtant à sa recherche. Pourquoi ?
Ces deux êtres qui ont tout pour eux, l'intelligence, la culture, la beauté, vont s'affronter et tenter de se détruire. Mais déjouant jusqu'au bout toutes les attentes du lecteur, cette histoire nous prend à contre-pied avec talent...
Une histoire sur l'horreur et la violence de l'amour, et sur ce qu'on est prêt à sacrifier pour la vérité.
L’intrigue débute en 2016, à Nice, alors que Skorri retrouve l’un de ses anciens amis pour un match opposant la France et l’Islande. Mais l’attitude de Skorri intrigue son camarade et notamment sa longue disparition d’après match. Est-ce que son comportement est lié à la disparition de sa sœur, Tinna, à Berlin ? Son camarade sent, en tous les cas, que quelque chose n’est pas clair dans la vie de Skorri. A partir de là, l’auteur va remonter le fil de l’histoire et de la relation entre Skorri et sa sœur. Une relation fusionnelle entre un grand frère protecteur et une petite sœur admirative mais qui, à un moment, va vouloir s’émanciper de la surveillance un peu trop oppressante de son frère.
Il faut dire que depuis la mort de leur mère, les deux enfants ont tissé des liens très étroits. Parfois même au détriment de leur relation avec leur père. Mais un drame va peu à peu compromettre la relation entre Skorri et Tinna. La jeune femme cherche alors à prendre ses distances avec un frère qui veut la contrôler. Au point de décider de partir s’installer à Berlin où elle fera la connaissance d’un homme dont elle tombe amoureuse avant de découvrir qu’il lui a menti sur son identité.
Ce roman met du temps à démarrer et les débuts sont un peu chaotiques avec des temporalités qui s’entremêlent. Mais ensuite, la chronologie se met en place, le lecteur se familiarise avec le style de l’auteur et sa manière lente de mettre les choses en place ou au contraire de les accélérer puis de poser ici ou là quelques ellipses.
Halldór Armand décortique alors les relations familiales, entre le frère et la sœur mais aussi entre les enfants et leurs parents et entre les parents eux-mêmes. Car il y a aussi un secret au sein du couple que formait les parents de Skorri et Tinna avant que leur mère décède. Un secret que leur père a conservé pour ne pas abîmer l’image de la mère auprès des enfants. L’auteur égratigne au passage la société Islandaise et les classes moyennes représentées ici par le père, convaincue que rien ne peut ébranler le modèle social et économique du pays.
A mi-chemin entre le thriller et le roman social, ce récit nous mène au cœur d’une tragédie dont les leviers sont la culpabilité, la rédemption, le deuil et l'amour. Il nous pose aussi bon nombre de questions philosophiques sur notre place dans le monde et notre responsabilité sur notre propre destin.
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