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La fortune mythique de Don Juan, égal d'un Don Quichotte ou d'un Faust, lui vient-elle du fait qu'il est perçu comme l'éternel amoureux, le frivole tombeur de femmes ? Ou son comportement nous offre-t-il une raison plus profonde d'alerter notre conscience ?Depuis son apparition sous l'aspect du Don Juan Tenorio (1630), le " Trompeur de Séville ", sous son masque de gentilhomme, n'a de cesse de se moquer des croyances et des lois de son temps, persuadé que son orgueil lui confère une liberté absolue. Honneur et tromperie se mêlent dans une comédie de moeurs dominée par le blasphème et la révolte. La fameuse statue du Commandeur auquel il tend la main représente aussi bien l'Église, la morale, le mariage que sa propre conscience. Il se nie en tant qu'homme pour se hausser à la hauteur supposée du surhomme, supérieur à Dieu Lui-même.Cet essai, un regard sur l'imaginaire occidental dans sa quête paradoxale d'une volonté de liberté qui l'enchaîne à ses instincts de mort, se veut une réponse à L'Homme révolté et au Caligula de Camus. Le Commandeur, symbole du Père qu'il faut tuer afin de s'assumer en tant que fils, est aussi le Destin qu'il faut nier pour recouvrer une libre responsabilité.À travers le Dom Juan de Molière, le Don Giovanni de Mozart, Casanova, le Valmont des Liaisons dangereuses ou le marquis de Sade, mais aussi ces incarnations contemporaines de la révolte que sont Camus, Bataille ou la Mariée de Marcel Duchamp, Frédérick Tristan pose la question de l'idée occidentale de transgression et de progrès.
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