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Clémentine travaille dans une usine de parfum. Elle attend un enfant.
Au volant de sa voiture en direction de la maternité, elle percute quelqu'un sans pouvoir s'arrêter.
De retour à la maison seule avec son bébé, elle apprend la mort à Paris, deux jours plus tôt, de la chorégraphe Pina Bausch. Clémentine se souvient : une silhouette maigre, de longs cheveux gris - c'est Pina qu'elle a fauchée.
Elle a tué un génie en mettant au monde son enfant.
La maternité, la danse, la vie, la mort se côtoient dans le nouveau roman de Julien Dufresne-Lamy, qui trouble et bouscule par son intelligence et son originalité.
En allant à la maternité, alors qu'elle a des contractions, Clémentine renverse une femme aux cheveux gris.
Quelques jours après la naissance de son fils Barnabé, elle apprend la mort de Pina Bausch, une danseuse et chorégraphe connue . Elle fait immédiatement le rapprochement et se persuade que c'est elle qui l'a tué.
Commence alors une réelle obsession pour Pina Bausch.
Un roman entre la vie, la mort, la maternité et la danse où l’on jongle entre la vie de Clémentine et celle de la célèbre chorégraphe.
J'ai beaucoup aimé le mélange danse et maternité.
Un roman sombre et original qui m’a permis de découvrir Pina Baush. Un bon moment de lecture.
Clémentine est seule au moment où les premières contractions lui déchirent les entrailles. Elle n'appelle personne, part au volant de sa voiture et en chemin, elle percute une silhouette à peine aperçue : des cheveux gris, la lueur d'une cigarette dans la nuit. En apprenant quelques jours plus tard que la chorégraphe Pina Bausch est décédée la nuit même où elle a donné la vie, Clémentine en est persuadée : elle a tué la grande Pina. Et cette figure de la danse va devenir pour Clémentine une nouvelle compagne. Par curiosité d'abord, elle se penche sur le travail de la célèbre chorégraphe. Clémentine en ressort groggy. A la bibliothèque, sur internet, elle fouine, cherche, découvre, dévore jusqu'à l'obsession les créations de Pina Bausch, tout en élevant son petit Barnabé - qu'elle décide d'ailleurs d'appeler Pina. En même temps qu'elle découvre la maternité, cet amour dévorant, Clémentine se nourrit aussi de l'âme de Pina, de sa force créatrice, de sa force de femme libre.
La réunion de la littérature et de la danse avait forcément tout pour me séduire et le pari est réussi. Dans un roman au personnage touchant par sa fragilité, ses tâtonnements pour être au monde, son léger décalage, Julien Dufresne-Lamy rend également un magnifique hommage à cette grande dame de la danse que fut (et restera à jamais) Pina Bausch. A travers Clémentine, c'est la propre passion de l'auteur pour la chorégraphe que l'on touche du doigt. Une passion qu'il sait faire partager, attisant, aiguisant notre curiosité, invitant avec élégance le lecteur à aller, lui aussi, à l'instar de son héroïne, plonger ou replonger dans l'oeuvre percutante de Pina Bausch. On ressort de ce roman, comme d'une danse, grisé et heureux. Une très très belle découverte à partager !
Clémentine va accoucher, elle prend sa voiture, file vers la maternité, est prise de contractions. Elle renverse une femme, voit ses cheveux gris étalés sur le macadam mais poursuit sa route. Elle accouche d’un petit Barnabé, rentre chez elle et commence une relation fusionnelle avec son bébé. Elle ne reprendra son travail à l’usine que dans quatre mois.
Quelques jours après la naissance, elle apprend la mort de Pina Bausch et se persuade que c’est la femme qu’elle a renversée. Elle cherche alors tous les documents, toutes les vidéos de la danseuse et passe des heures à les regarder, Barnabé dans les bras.
Commencent alors des chapitres alternés sur la vie de Clémentine et sur celle de Pina Bausch.
Du destin de Clémentine, une femme un peu paumée, l’auteur a fait une histoire magique.
Je pensais que Pina Bausch était un personnage de fiction jusqu’à ce que je découvre son existence réelle. J’ai alors moi aussi visionnée certains de ses ballets.
Clémentine est passionnée, fascinée, happée par la chorégraphe qui prend de plus en plus de place dans sa vie.
C’est un roman fort, puissant, d’une grande originalité. La sensibilité, la musicalité qui en émane nous enveloppe.
Les deux personnages sont parfaitement traités, rien ne manque, tout s’imbrique.
La maternité et la danse se mêlent avec une rare élégance.
Au commencement de ce roman, on pense que l’on va lire l’histoire d’une jeune femme un peu désespérée d’accoucher seule. Mais elle renverse quelqu’un sur la route en se rendant à la maternité. Entrent alors dans sa vie et son fils et Pina Bausch.
Son fils Barnabé avec lequel elle a une relation fusionnelle : bon bébé calme, il laisse à sa mère le temps de découvrir la chorégraphe allemande. En effet, Clémentine est persuadée que c’est elle qu’elle a écrasé.
En alternant les chapitres, en décrivant certains des spectacles de Pina, l’auteur nous invite à découvrir la chorégraphe et sa passion effrénée de la danse.
En parallèle, le lecteur s’inquiète avec la mère de Clémentine car son bébé ne grandit plus ni ne parle.
Lier la maternité et la danse dans un roman, quelle gageure. Et pourtant, l’auteur a su me passionner pour cette mère un peu à part.
Le style n’y est pas pour rien : on commence à se couler doucement dans la narration quand, au détour d’une phrase, l’auteur place un adjectif inusité mais qui sonne juste, réveillant son lecteur.
Une lecture qui me restera longtemps en mémoire.
L’image que je retiendrai :
Celle de Clémentine dans les rues pluvieuses de Wuppertal.
http://alexmotamots.fr/deux-cigarettes-dans-le-noir-julien-dufresne-lamy/
Clémentine s’apprête à accoucher. Elle est en train de conduire pour se rendre à l’hôpital, assaillie par de douloureuses contractions, lorsqu’elle fauche un piéton et le laisse pour mort. Dans son rétroviseur, elle aperçoit la chevelure argentée d’une femme allongée au bord de la route. Plus tard, elle apprend que la grande danseuse Pina Bausch est décédée au même moment. Elle se persuade de sa culpabilité et développe une obsession pour Pina.
Cette employée d’une usine de parfum raconte son expérience traumatisante de l’enfantement et de l’assassinat simultanés. Elle raconte la façon dont cette expérience l’a plongée dans une psychose morbide qui l’empêchait de prendre du recul sur ce qu’il s’était réellement passé cette nuit là et sur les conséquences de son état d’esprit sur son bébé.
J’ai du mal à exprimer mon avis sur ce roman car je n’ai pas réussi à me mettre à la place de Clémentine, à la comprendre. Qu’elle me soit plutôt antipathique n’est pas un problème en soi. J’ai beaucoup plus été gênée par le fait de ne pas arriver à comprendre comment elle peut laisser cette situation s’envenimer au point d’en arriver à maltraiter son nourrisson (involontairement certes, mais tout de même). Certaines choses ne m’ont pas semblées cohérentes : Clémentine écrit très bien son récit (le roman est écrit à la première personne), elle semble être une femme plutôt cultivée et pourtant elle a arrêté le lycée avant le bac, occupe un poste inintéressant et ne semble pas avoir de vie sociale. Les éléments qui la caractérisent ne sont pas logiques et m’ont vraiment empêchée de croire à ce personnage.
Quatrième de couverture :
Clémentine travaille dans une usine de parfum. Elle attend un enfant.
Au moment d'accoucher elle prend sa voiture, et dans la douleur de son corps sur le point d'en faire naître un autre, elle en percute un troisième. Sur la chaussée. La douleur fait fermer les yeux. Pas le temps de s'arrêter. Quelques minutes plus tard, elle est déjà en salle de travail.
De retour à la maison seule avec son bébé, elle apprend la mort deux jours plus tôt, à Paris, de la chorégraphe Pina Bausch. Clémentine se souvient : une silhouette maigre, de longs cheveux gris – c'est Pina qu'elle a fauchée. Elle a tué un génie en mettant au monde son enfant. Dépression post-partum ou véritable accident ? Clémentine, sidérée, se laisse happer par l'univers de la danseuse disparue. Elle emprunte les films de ses ballets à la médiathèque du quartier, les visionne inlassablement tout en allaitant Barnabé. Bientôt, il faudra reprendre le chemin de l'usine.
Tandis que Barnabé vit ses premières semaines contre le sein de sa mère, privé de tout contact extérieur, Clémentine vit ses premières heures devant Pina qui va l'éveiller à quelque chose. Mais quoi ? La maternité et la danse, la vie, la mort se côtoient dans le troisième roman du jeune Julien Dufresne-Lamy.
Mon résumé et mon avis :
Il y a des livres qu’on lit avec un sentiment d’urgence. Pas parce qu’on est pressé de le finir… NON !!! C’est plutôt parce que cette urgence « transpire » du texte (excusez-moi, je n’aime pas cette expression mais je n’arrive pas à trouver comment l’exprimer autrement).
L’écriture de Mr Dufresne confère ce sentiment : les phrases sont courtes, simples (mais pas simplistes), percutantes. Le style en est presque haletant !
Il y a aussi l’histoire qui pousse à cette urgence. Dès les premières pages, on veut savoir. Comment l’héroïne va-t-elle élever son enfant ? A-t-elle vraiment renversé et tué cette danseuse célèbre ? Va-t-elle être retrouvée par la police ? incarcérée ? Ce livre a presque des airs de polar surtout quand à un moment…
Et puis il y a aussi les personnages qui donnent envie de ne plus lâcher ce livre. D’emblée, dès les premières lignes on s’attache au personnage principal. Clémentine semble un peu étrange pourtant. Elle fait un peu hors-norme, extraterrestre… On a l’impression qu’elle se donne dès les premières lignes, qu’elle assume parfaitement ce qu’elle et ses choix. Et pourtant, paradoxalement on sent une sorte de souffrance en filigrane. Et il faudra en fait tout le livre pour la connaître, pour qu’elle se révèle vraiment et nous livre la « vraie vérité » sur son passé (l’expression peu française est choisie à dessein), pas celle qu’elle s’est racontée pour tenir debout, pour se construire. Mais finalement, si elle n’était pas prête à nous la dire d’emblée, c’est peut-être parce qu’il fallait qu’elle l’accepte d’abord elle-même, qu’elle se « l’avoue » avant de pouvoir l’énoncer. Et les deux évènements que sont la naissance de son fils et son « meurtre » la pousse à accoucher d’elle-même.
L’auteur nous donne une vision assez originale de la maternité, de la façon dont la relation entre un enfant et sa mère se construit. En fait, elle montre que cette relation est une construction. Est-ce à cause de son passé ? En tout cas, entre Clémentine et son fils, tout n’est pas évident. Elle doit tout apprendre. Elle a beau s’être documentée sur comment prendre soin de lui, le nourrir, elle est quand même démunie. Car sur aucun site web il n’est expliqué comment aimer et créer une relation d’attachement avec son enfant. On la sent à la fois pleine de convictions, de certitudes et pourtant si fragile cette Clémentine. Comment ne pas s’attacher à elle ?
J’ai apprécié aussi de découvrir, en parallèle, la vie de la danseuse Pinta Bausch. Les deux femmes ont en fait beaucoup de points communs :la même exigence vis-à-vis d’elles-mêmes et d’autrui, la même âpreté au travail. Elles sont toutes les deux très rigoureuses voir parfois rigides, entêtées.
Ce roman troublant est un coup de cœur j’avoue.
Un grand merci à Mr Gilles Paris et à Elodie Romiguière pour cet envoi !
Citations :
« Lorsque j’étais petite, il m’arrivait de m’imaginer en bonne mère. Mais quand cela m’arrive je rate. »
« J’ai la trouille de rater. De pas saisir. De monter les failles et le manque de force de mes bras. J’ai peur de montrer à tous ceux que m’entourent que pour le petit bonhomme à mes côtés, je ne sais pas comment m’y prendre. »
« J’aime ma mère pour ce qu’elle pourrait être. Et pour tout le reste, l’aimer est plus fort que moi. »
« Chez lui, c’était touchant, cet homme bourgeois abonné aux fautes d’orthographe. Les erreurs devenaient belles, on aurait dit des bosses, des couleurs qui égayaient mes yeux. Je les lisais, ses mots mal écrits sortaient de leur trou, ils glissaient, se déguisaient, ils inventaient des formes, enfilaient des chaussures trop grandes pour aller se pavaner ailleurs, là où les gens s’en foutent. »
« Elle me dit toujours, Clémentine, tu es un liquide. Tu t’adaptes, tu fais selon les gens, à force ça te triture l’esprit. Tu dois être un plastique. Les plastiques, ça ne se plie pas, ça s’impose, ça pollue l’extérieur comme tout le monde. »
« Avant je m’imaginais qu’être mère, c’était la somptuosité, la confiance, la satisfaction. Je voyais la maternité comme une porte d’entrée. Sans dalle fissurée, sans trou de souris. Un état meilleur révélé. Je me suis trompée. Enfanter c’est le début de la tombée. »
« On ne lui dit rien en face, on ose pas parce qu’elle parait fragile. Une si petite femme, ça ne se réprimande pas. »
« Mais aujourd’hui, l’ouvrier vise haut. EN voyant de près les 4x4 des cadres sur le parking il se dit que lui aussi, il a le droit de polluer la planète trois fois plus qu’un autre abruti. »
« Je ne présenta pas d’excuse. J’ai commis l’inexcusable en donnant naissance. Donner la vie ça ne se plaide pas. La vie n’est pas une raison valable. On le sait, ça se défend très mal. »
« Personne ne savait que c’était la dernière fois qu’ils pouvaient médire. Peut-être que je leur manquerai : les gens sur qui on s’acharne, on le les oublie jamais. »
« Peut-être qu’on se retrouvera tous les deux, parce que l’amour ça rebondit, ça s’infiltre, ça ne disparaît pas comme ça. »
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