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De l'art de conduire sa machine

Couverture du livre « De l'art de conduire sa machine » de Steven Carroll aux éditions Phebus
  • Date de parution :
  • Editeur : Phebus
  • EAN : 9782752901040
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

De l'art d'évoquer les grandes et petites tragédies de la vie en usant des mots les plus simples, les plus nus... Un faubourg de Melbourne dans les années 50. Un couple se rend à une party de fiançailles chez des voisins, par un beau soir d'été. Lui est conducteur de loco et fier de son métier... Voir plus

De l'art d'évoquer les grandes et petites tragédies de la vie en usant des mots les plus simples, les plus nus... Un faubourg de Melbourne dans les années 50. Un couple se rend à une party de fiançailles chez des voisins, par un beau soir d'été. Lui est conducteur de loco et fier de son métier (on est au temps des dernières machines à vapeur). Elle pense qu'elle est mal mariée et songe à une autre vie. Le gamin qui les accompagne (12 ans) se dit que ses parents décidément ont bien changé... La soirée de fête est plutôt réussie, et pourtant la fiancée n'a pas l'air enchantée de convoler avec le brave type que son père lui a choisi - un autre prétendant, éconduit quelques jours plus tôt par la belle, fera une apparition inattendue. On boit " un peu trop " on rit, on danse. Tard dans la nuit chacun s'en retourne chez soi, remuant de drôles de pensées. Le lendemain la radio annonce que l'express de Sydney a méchamment déraillé...
Tout cela ne serait rien, ou pas grand-chose, sans l'art de Steven Carroll (un romancier australien - pas encore traduit en français - qui commence à faire sérieusement parler de lui). Il lui faut vraiment très peu de mots pour suggérer une atmosphère, et beaucoup plus que cela. On songe à une sorte de William Trevor des antipodes, qui déchirerait en douceur le masque des apparences.
Son livre, qui n'élève jamais la voix, donne l'impression d'avoir été écrit dans un souffle : l'un de ces livres qui parlent à mi-voix mais pour nous murmurer des choses terribles. Les personnages sont d'une banalité que l'on dira touchante, et pourtant à chaque instant on a l'impression qu'ils vont se noyer (on ne peut s'empêcher de penser que s'il vivait aujourd'hui, Tchekohv écrirait un peu comme ça). Dur métier que de vivre, oui : lequel d'entre nous pourrait assurer qu'il possède vraiment l'art de conduire sa machine ?

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