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Ce n'est pas la barrière de la langue qui empêchera l'humanité de s'exprimer... Un vieil homme est occupé à pêcher dans les eaux d'un grand fleuve qui coule au creux d'une vallée visiblement déserte. De temps en temps des papillons viennent le visiter et se posent un instant sur l'extrémité de sa gaule. Il les suit d'un regard distrait qui précède sa demi-somnolence interrompue. Un bruit inhabituel l'en tire de nouveau. Il est causé par l'intrusion au tableau d'un jeune inconnu aux longues jambes dégouttant d'eau. À sa vue, le vieux arme son fusil et le met en joue. En vain le garçon tente de s'expliquer : ni lui ni le pêcheur qui lui fait face ne parlent la même langue. Sans doute vient-il de loin comme arrivaient au fil du courant les corps de ceux que la ruine - un cataclysme planétaire ? - n'avait pas épargnés. Cependant celui-ci est vivant, bien vivant. Des jours, des saisons verront naître entre ces deux-là un semblant d'amitié à la faveur de communs travaux qui pour leur survie les réclament. Jusqu'à un autre jour où paraît et se mêle à eux un mystérieux étranger... Marcel Séguier nous fait voyager grâce à sa plume poétique. Un roman empli de surprises, à la fois touchant et émouvant EXTRAIT Ça devrait faire un bon moment qu'il était là, installé jambes pendantes, godasses délacées, à tremper du fil. Maintenant on dirait que le manège des papillons commence à l'intéresser un peu moins. Il y avait peut-être une raison à ça, mais peut-être aussi qu'il ne le savait pas encore. En tout cas il s'est arrêté de ramener d'un côté l'hameçon constamment entraîné de l'autre et, entre-temps, de l'accompagner dans sa dérive, puis de changer de main. Ainsi de suite, machinalement, un peu endormi qu'il est par la chaleur et par le bruit régulier du courant. Plus tard il a dû s'expliquer ce qui clochait quelque part : une infime modification dans l'immuable décor, comme lorsque se lève le vent sur le soir et que descendent les oiseaux vers les îles. Mais là, non, ça ne lui paraissait pas naturel. A PROPOS DE L'AUTEUR Dans les années 1970-1990, Marcel Séguier a joui d'une très belle réputation. Salué par les plus grands de l'époque, notamment pour son titre La Reddition, publié chez Fayard. L'auteur joue avec les mots, les doubles sens et les phrases elles-mêmes, avec une dextérité que l'on ne trouve plus guère dans la littérature contemporaine. Marcel Séguier, aime à se faire appeler Marcello par ses intimes. Franco-suisse, il aime à dire aussi, que son coeur est en deçà et au-delà des Alpes. Ses références littéraires, musicales ou artistiques nous font traverser les époques ainsi que le néo-romantisme. Les fantômes d'Anatole France, Valéry, Flaubert, Proust, Claude Simon ou Gracq, nous accompagnent à travers ses lignes.
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