"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand nous découvrons Geoffroy, le héros navrant de ce roman, il est coincé dans un ascenseur triste métaphore d'une existence placée sous le signe de l'échec malgré des tentatives pour sortir du cadre. Doté d'un jumeau expansif à qui tout a réussi, il végète dans une entreprise de commerce aberrante dont il va claquer la porte pour trier des pommes. Abandonné par la femme aimée, repéré par une metteuse en scène d'avant-garde dont il va subir les (hilarantes) idées modernes, il subit les autres sans cesser de se questionner, tant sur son absurde parcours que sur sa capacité à tout supporter. Il faudra un ficus compatissant, celui de son psy, pour qu'il ose enfin envoyer chier ceux qui le méritent.
Un coup de tonnerre éditorial !
Un premier roman qui dépasse largement ses grands frères !
« Confessions à un ficus » est vif, drôle et subtil.
Puissamment intelligent, l’humour au garde à vous, ce roman est une pure délectation !
Sachez que vous ne verrez plus jamais un ficus de la même façon. C’est un protagoniste dans ce livre pétillant que vous le vouliez ou pas.
Geoffroy a un jumeau, Alexandre, son double inversé. « Nos physiques diffèrent, et il en va de même dans tous les domaines depuis toujours. »
Geoffroy est en quelque sorte un anti-héros. Terne et maladroit, lucide et réaliste, il est en quelque sorte à l’instar du Complexe de l’albatros. Il se prend toujours les pieds dans le tapis. Conscient de ses doutes et faiblesses, l’évènementiel est une pancarte accrochée dans son dos. Sa femme le quitte subrepticement. «Il claque la porte » de son entreprise de packaging.
« J’ai sué sang et eau chez New Packaging, mais personne n’a jamais été aussi content que moi que Sophie sans que je comprenne pourquoi. »
Geoffroy change de métier. Du tout au tout, le voici pomme parmi les pommes, Pom d’Or pour vous servir !
« Et Martine m’a formé au tri des pommes. »
La trame est virevoltante, maline et intuitive. Le récit se situe en Suisse, clin d’œil quand tu nous tiens ! Les tiroirs s’ouvrent un à un. L’histoire est à double langage et bien au-delà l’idiosyncrasie d’un mal-être mis à mal, en dérision. L’orgueil de ceux qui détiennent les vérités sont ici mis en exergue. Geoffroy va consulter un psychiatre, le docteur Somme. La caricature est à peine voilée, puis-je faire confiance au docteur Somme, à sa supposée sagacité, à la vertu thérapeutique des confessions à un ficus ? Peut-il m’indiquer une issue de secours?Votre enfant intérieur a été insuffisamment nourri. Une robe de chambre à fleurs bleues : c’est mon souvenir le plus ancien . La robe de chambre à fleurs bleues me tend une tartine, et je la laisse tomber, sur la robe de chambre, et elle me gronde, non elle ne me gronde pas, elle s’adresse à elle-même « il est peut jamais rien faire correctement. »
La loi de Murphy !
Le ficus accueille les confidences sans paravent aucun. Les paroles de Geoffroy l’amenuise. Le voici, frêle, rabougri, agonisant. La dépression en transmutation ou bien la capacité hors norme de Catherine Logean qui glisse un message subliminal. Ce roman est un cadeau déposé au pied de l’arc-en-ciel. Sociologique, psychologique, sous ses faux-airs de clown rouge, la gravité des cheminements existentialistes. Le ficus est une sublime parabole.
Comme le dit si bien Prosper Mérimée « apprendre à toujours se méfier » en l’occurrence, ici, des donneurs de leçons.
A noter un fil rouge d’une profondeur inouïe, une lecture filigrane : Le Pavillon des cancéreux d’Alexandre Soljenitsyne.
« Va ! Vis ! »
Va Vis !
Haut les cœurs !
Ce roman thérapeutique, surdoué et vengeur est un éclat de rire en devenir. Bien au-delà des dires de renom, la tragédie humaine. Publié par les majeurs éditions de l’Arbre vengeur.
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