L'alimentation est une composante modifiable de notre comportement mais son rôle dans l'étiologie du cancer n'est pas encore établi avec certitude. En épidémiologie nutritionnelle, les enquêtes de cohorte prospective, consistant à mesurer l'exposition de sujets sains puis à les suivre pendant plusieurs années pour la survenue de cancer, permettent de s'affranchir du biais de mémoire. Dans ces études, la variable à modéliser est l'âge de survenue de maladie. Toutefois, on utilise souvent le temps de suivi. Nous avons montré qu'une telle approche peut être biaisée, surtout quand l'exposition d'intérêt est fortement liée à l'âge ou dépendante du temps. Lorsque cette exposition est précisément l'apport en un nutriment, son association avec le risque de maladie peut être confondue par l'effet de l'apport calorique. Nous avons évalué les méthodes possibles pour ajuster sur l'apport calorique. Les résultats de ces travaux méthodologiques ont servi à l'analyse de la relation entre apport lipidique et risque de cancer du sein et pourront, plus généralement, guider le choix d'une approche optimale pour l'analyse statistique d'expositions nutritionnelles dans les cohortes épidémiologiques.
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