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Un jour de printemps, trois prisonniers sont libres : un lutteur de cirque, un voleur de chevaux, un oiseau. Les grilles s'ouvrent et ils sortent. Dans la capitale, ils déambulent, évitant les patrouilles de salubrité frondiste. Malgré la douceur de l'après-midi qui incite à l'optimisme, ils voient mal ce que l'avenir leur réserve. Ils s'asseyent au bord du trottoir.
Ce soir là, un écrivain se rend au concert. En compagnie d'une amie très chère il compte écouter un quatuor pour cordes. Devant le théâtre, les sections frondistes accrochent des banderoles. Elles ont organisé un meeting. Les frondistes n'apprécient pas les livres de l'écrivain et la musique de chambre leur déplaît. Dans le roman ils interviennent et ils le cassent. À l'intérieur de la musique ils pénètrent et la brisent.
C'est l'altiste qui est la meilleure interprète du quatuor. Avec art, elle mêle ses chants à ceux des autres instrumentistes, mais parfois, elle joue en solo. Elle joue seule au nom de tous. Ses cordes vibrent, et soudain le monde du frondisme ordinaire s'estompe, se transfigure. L'air devient bleu. Avant de partir pour l'exil, goûtons avec elle cet air.
Alto solo est paru en 1991.
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