"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans l'Irlande des années 1940 écrasée par la religion et les traditions familiales, la jeune Tess perd sa mère à l'âge de 7 ans. Ce deuil terrible fera d'elle une enfant puis une femme solitaire et silencieuse. Incapable de se lier à quiconque d'autre qu'à un membre de sa famille, elle choisit de suivre sa soeur Claire à New York après avoir terminé ses études d'infirmière. Mais Tess, qui pensait mettre un océan entre elle et la tristesse, n'arrive toujours pas à trouver le bonheur.
Sa solitude, elle la soignera petit à petit grâce à ses nombreuses lectures, puis à son fils qu'elle élèvera seule, et enfin car son envahissante voisine Willa ne lui en laissera pas trop le choix.
Mon avis sur ce livre est très partagé, voire paradoxal.
Tout au long de ma lecture, j’ai ressentie une profonde tristesse, une grande sensation de solitude aussi, comme si Tess déteignait sur moi.
Sa vie est une succession de mauvaises nouvelles, de recherche de reconnaissance, de coups durs. Elle semble entourée de la maladie, la mort plane ou s’abat sur son entourage, les épreuves se succèdent. C’est un ciel de plomb, une épée de Damoclès qui la suit continuellement.
Cependant, paradoxalement, ce roman se lit avec plaisir. Est-ce un plaisir macabre de suivre les malheurs des autres ? Est-ce parce que finalement nous avons envie d’aider Tess pour qu’elle se sente moins seule, pour que le sort arrête de s’acharner contre elle ?
Ce récit est très bien écrit, il nous emporte avec grâce sur le chemin de la vie de son héroïne.
C’est un plaisir de lecture stylistiquement parlant mais le sujet si gris et si triste ne nous laisse pas sereins en fermant le livre…..
un gros coup de cœur. J'ai terminé le livre en larmes... Tess perd sa mère très tôt et son père n'est plus très attentif à ses besoins et à ceux de ses frères et sœurs. Claire décide d'aller tenter sa chance en Amérique quelques temps après Tess décide de la rejoindre. Le bonheur sera-t-il au rendez vous de l'autre coté de l'océan ? un livre bouleversant et terriblement humain.
"Academy Street" est de ces livres qui vous prennent aux tripes, l'air de rien, tout en finesse et en légèreté. Peut-être parce que l'histoire de Tess a quelque chose d'universel et fait écho à des sentiments enfouis chez la plupart des individus, ces anonymes qui mènent leur vie du mieux possible sans que personne ne s'y intéresse. Tess n'est pas une héroïne mais elle est exceptionnelle, comme l'est chacun d'entre nous.
Tess a sept ans lorsque le décès de sa mère lui fait découvrir la solitude, un sentiment et un état qui ne la quitteront pas pendant le reste de sa vie. Le silence de son père s'impose à l'ensemble de la maisonnée, une ambiance que ses nombreux frères et sœurs supportent chacun à sa manière. Les années passent. L'école, puis l'internat. Tess se découvre une vocation d'infirmière et parvient à trouver une formation dans un hôpital de Dublin. L'occasion de quitter la demeure familiale et d'oublier que Claire, la sœur adorée part aux Etats-Unis rejoindre l'une de leurs tantes, Molly, installée à New York. Claire se marie, fonde une famille et Tess la rejoint. L'Amérique ! L'ouverture sur un monde nouveau, bien loin de sa campagne irlandaise, bien loin même des quelques années passées à Dublin. Tess poursuit son apprentissage de la vie et de la solitude. Elle observe, elle tente de comprendre ce qui se joue autour d'elle, ces liens sociaux qui se tissent et dont elle se sent exclue, presque persuadée de son manque d'intérêt pour autrui. Peu de gens entrent dans sa vie, elle dit elle-même que "peu font l'affaire" non par arrogance mais par souci de relations vraies dans lesquelles deux individus se reconnaissent. C'est ce qu'elle croit trouver avec David. Il y aura une nuit. Et puis un enfant. Mère célibataire, Tess assume avec courage et avec l'aide de Willa, sa voisine et sa seule amie. Théo grandit, se détache de sa mère comme tout adolescent, prend son envol et fonde à son tour une famille... Jusqu'au drame.
Ce que raconte Mary Costello à travers l'histoire de Tess c'est tout simplement la vie dans ce qu'elle a de plus banal, non pas au sens de sans intérêt mais au contraire, dans celui de commun à tous. Elle parvient à saisir ces moments où l'individu est seul face aux questions posées par un monde si vaste qu'on a dû oublier d'en fournir le mode d'emploi. Elle nous offre un personnage magnifique, fidèle à ses valeurs, avide de comprendre et de s'améliorer mais peut-être un peu trop plombée par son désir de ne pas déranger.
Sa solitude, Tess la soigne avec les livres. "Ce à quoi elle avait toujours aspiré - connaître la beauté, l'amour, le sacré -, elle le trouvait dans les livres. Elle se dérobait au laid, au vulgaire, mais jamais à la souffrance ou à la douleur de la honte, devinant dans l'âme de l'auteur des efforts colossaux qui visaient à transcender ces dispositions, à extirper de la blessure ou de l'angoisse une révélation, un aperçu, qui élèveraient le personnage comme le lecteur vers un nouvel état de grâce." Ces livres qui font tellement écho à ses propres sensations. Même s'il faut bien rester ancré dans le réel qui la rattrape une fois le livre refermé et qu'elle s'astreint à affronter sans jamais se plaindre..
De quoi est faite une vie ? A-t-on seulement le temps de le comprendre avant qu'elle ne se termine ? Ce livre merveilleux pose la question avec une délicatesse poignante qui m'a plusieurs fois menée au bord des larmes. C'est peut-être ça, le talent.
Academy Street est un très beau livre sur la solitude. Mary Costello raconte la vie de Tess, née en Irlande qui émigrera une fois adulte à New-York. Une héroïne ordinaire et un livre charmant et mélancolique.
A 7 ans Tess perd sa mère et les mots, elle est muette mais elle ressent doublement dans son corps l’effet de la perte, deuil qu’elle connaîtra à plusieurs reprises au cours de sa vie de solitude. Tess quitte l’Irlande pour New York. Elle est enceinte d’un premier amant qui disparaît, encore un deuil, elle élève son fils dans le petit appartement d’Academy Street. Elle lui donne tout, tant d’amour pour ce fils qui devient sa raison de vivre. Et elle a tant d’amour en elle … En parallèle défile l’histoire des Etats Unis, Kennedy et le 11 septembre, entre autres.
C’est un très beau portrait de femme, certains diront de femme résignée, j’ai envie de dire de femme courageuse. Rayonnante dans sa relation avec son fils, digne face à la mort, sensuelle mais pudique, fidèle en amitié, un portrait délicat et touchant. Une écriture magnifique comme souvent pour les écrivains irlandais, l’élégance d’un premier roman. Et au détour des mots qui racontent la vie de Tess, l’éloge du livre et de la lecture qui peuvent changer une vie.
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