Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Carole Martinez

Carole Martinez

Carole Martinez a d’abord tenté de devenir comédienne. Elle a dirigé une troupe de théâtre avant d’admettre qu’elle manquait de talent et de reprendre des études de lettres tout en rédigeant des piges pour des journaux d’entreprises. Elle a ensuite enseigné les lettres en banlieue parisienne dura...

Voir plus

Carole Martinez a d’abord tenté de devenir comédienne. Elle a dirigé une troupe de théâtre avant d’admettre qu’elle manquait de talent et de reprendre des études de lettres tout en rédigeant des piges pour des journaux d’entreprises. Elle a ensuite enseigné les lettres en banlieue parisienne durant dix ans en écrivant les premières pages d’un roman « Le Cœur cousu », sorti chez Gallimard en 2007 (14 prix littéraires). Son deuxième roman, « Du domaine des Murmures » (Gallimard) a remporté le Prix Goncourt des lycéens en 2011. Le troisième « La Terre qui penche » (Gallimard) est sorti à la rentrée 2015. Elle est aussi l’auteur d’un roman jeunesse « L’œil du témoin » (Edition Rageot), d’un album jeunesse « La Belle et la Bête » (Gallimard) et d’une bande dessinée, « Bouche d’ombre » (Casterman, 2014/2015/2017).

Vidéos relatives à l'auteur

Articles en lien avec Carole Martinez (4)

Avis sur cet auteur (159)

  • add_box
    Couverture du livre « Dors ton sommeil de brute » de Carole Martinez aux éditions Gallimard

    Regine Zephirine sur Dors ton sommeil de brute de Carole Martinez

    Carole Martinez a emprunté son titre au poème de Baudelaire « Le goût du néant ». On peut imaginer que Serge, ce géant étrange et taiseux, est ce « morne esprit, autrefois amoureux de la lutte ». Solitaire et malheureux, il vit dans la nature sauvage Camarguaise. C’est là qu’il croise Eva et sa...
    Voir plus

    Carole Martinez a emprunté son titre au poème de Baudelaire « Le goût du néant ». On peut imaginer que Serge, ce géant étrange et taiseux, est ce « morne esprit, autrefois amoureux de la lutte ». Solitaire et malheureux, il vit dans la nature sauvage Camarguaise. C’est là qu’il croise Eva et sa fille Lucie, venues se réfugier dans ce coin perdu pour fuir la violence d’un mari et d’un père.
    Ce roman aurait pu s’intituler « Du domaine de l’enfance » car ce sont eux, les enfants, qui sont au cœur de ces fléaux qui secouent le monde.
    Ce pourrait être une énième histoire d’amour, de famille et de deuil, mais voilà que le surnaturel surgit lorsque les enfants du monde entier poussent un cri gigantesque au milieu de leur sommeil, et ce cri se propage « à la ¬vitesse de la rotation terrestre ». Quel mystère se cache derrière ce phénomène étrange ? Eva, neurologue spécialiste du sommeil, ne comprend pas. Tout ce qu’elle veut, c’est protéger sa fille de la violence du père et du monde. La petite Lucie, qui a apprivoisé le géant solitaire, vit au rythme de la nature, élève trois oisons, tandis que d’autres phénomènes étranges surviennent durant le sommeil des enfants qui font d’étranges rêves racontés avec beaucoup de poésie.

    « Nous n’errons pas en traînant nos vieux corps amaigris dans le labyrinthe de nos vies, notre peau est lumineuse et, par ce cordon qui nous lie à la Terre, les sensations affluent durant notre sommeil. Dans nos rêves, la Terre nous alimente de ses humeurs, nous ressentons ce qu’elle ressent. »

    Quel est donc ce monde parallèle dans lequel s’engouffrent les enfants durant leur sommeil, provoquant d’étranges comportements. Aucun n’est épargné. Les éléments se déchainent, provoquant la panique à bord des avions en vol.

    « La planète est de nouveau traversée par un rêve collectif. Cette fois, le songe des enfants souffle la tempête »

    Le lecteur avance à tâtons, rien ne lui est épargné. Chaque évènement est plus terrible que le précédent, et, malgré toutes les hypothèses, personne ne sait comment mettre fin à ces catastrophes climatiques.
    Carole Martinez nous plonge dans l’inconnu et l’effroi. Seule la lumineuse Lucie semble suivre son destin avec confiance. Elle communie avec la nature, saura-t-elle vaincre tous ces dangers qui menacent sa vie et celle de milliers d’enfants ?
    L’auteure joue avec nos nerfs, mêlant la réalité brute au surnaturel. Est-on dans un conte, avons -nous franchis la ligne invisible d’un monde surnaturel ? Nous avançons à tâtons, rien ne nous est épargné des cataclysmes qui ressemblent à ceux des dix plaies d’Egypte décrites dans l’Ancien testament.
    Ce roman onirique et mystique nous balade entre monde réel et rêves. L’enfance y est très présente, comme si l’enfant seul pouvait transmettre un message aux hommes oublieux de la nature.
    On retrouve avec plaisir la plume poétique et sensuelle de Carole Martinez dans ce roman déconcertant et fascinant.

  • add_box
    Couverture du livre « Dors ton sommeil de brute » de Carole Martinez aux éditions Gallimard

    silencieuse sur Dors ton sommeil de brute de Carole Martinez

    Un titre magnifique qui laissait présager un univers de poésie et de rêveries audacieuses. Et c'est bien ce que l'on ressent en lisant le dernier roman de Carole Martinez, se laisser aller comme l'enfant qui imagine son petit monde et s'y aventure. J'ai parfois été bousculée par un souffle...
    Voir plus

    Un titre magnifique qui laissait présager un univers de poésie et de rêveries audacieuses. Et c'est bien ce que l'on ressent en lisant le dernier roman de Carole Martinez, se laisser aller comme l'enfant qui imagine son petit monde et s'y aventure. J'ai parfois été bousculée par un souffle romanesque trop intense, ou même par ce foisonnement d'idées propre à l'auteure. Ce roman se mérite, il exige de nous une réelle attention mais également le courage de ne pas voir les choses de manière étroite, de ne pas se limiter à ce qui est visible. Se permettre d'aller un peu plus loin, dans un onirique à notre portée, à condition d'oser être soi.

  • add_box
    Couverture du livre « Dors ton sommeil de brute » de Carole Martinez aux éditions Gallimard

    Jackylebook sur Dors ton sommeil de brute de Carole Martinez

    Je découvre Carole Martinez par le biais de son dernier roman de la rentrée littéraire « Dors ton sommeil de brute ». Gros coup de cœur pour ce roman, que l’on pourrait définir comme un conte écologique, teinté d’onirisme et de merveilleux.

    Dame Nature est à bout, l’humain la méprise, la...
    Voir plus

    Je découvre Carole Martinez par le biais de son dernier roman de la rentrée littéraire « Dors ton sommeil de brute ». Gros coup de cœur pour ce roman, que l’on pourrait définir comme un conte écologique, teinté d’onirisme et de merveilleux.

    Dame Nature est à bout, l’humain la méprise, la souille, la tue à petit feu. Elle veut se rebeller, se faire entendre, elle va prendre comme cible les enfants, des âmes pures, quel meilleur vecteur pour peser sur les parents et les faire réfléchir. Les esprits de la nature profitent de la nuit pour infiltrer les rêves des enfants, interagir avec eux, voire les instrumentaliser.

    Eva et la petite Lucie, 8 ans, ont fui Paris pour échapper à la violence de Pierre. Ce dernier n’admet pas la déliquescence de son couple et se venge sur Lucie. Elles trouvent refuge, dans une maison de gardian au bord de l’étang de Vaccarès en Camargue. Un petit paradis pour se reconstruire, d’autant plus qu’elles font la connaissance de Serge, un géant roux, un dur au cœur d’ange, au passé douloureux. Si attachant, qu’il n’a aucun mal à devenir un père et un mari de substitution.

    Mais, une nuit, Lucie pousse un long cri pendant son sommeil, repris par tous les enfants de la planète. Comme une onde se propageant d’est en ouest à partir d’une longitude sur laquelle se situe le petit nid de nos fugitives. D’autres nuits suivront où le sommeil des enfants provoquera divers événements qui semblent correspondre et dans la même chronologie aux « dix plaies d’Egypte », dix châtiments que Dieu inflige à l’Egypte en exigeant que Pharaon laisse partir les Hébreux qu’il maintient en captivité.

    Un roman très bien articulé, entre un récit à plusieurs voix et les rêves des enfants qui maintiennent le suspense jusqu’au bout. J’ai particulièrement aimé la description des rêves qui permet à Carole Martinez d’exprimer toute la virtuosité de sa plume, du soyeux, du velours. Laissons Kevin, 8 ans de Houston aux USA, nous en raconter un :
    « Nous comptons les moutons et nous nous endormons. Mauvais petits bergers ! Nous sommes tellement heureux, assoupis dans l’étable ou dans la bergerie, que nous rêvons dans notre rêve… Nous nous rêvons vaches, nous sommes du troupeau. La Terre est un grand tout… Tranquilles, nous broutons, Nos yeux paisibles ont une douceur de soie. Nous broutons. Longtemps, nos bergers, nos vachers ont été des enfants. Le soir ils nous comptent toujours, mais ça n’aide pas à s’endormir, de nous compter dans le noir, de nous compter sans nous voir …Nous sommes des milliers, des dizaines de milliers, serrées les unes contre les autres dans des fermes automates à ne plus connaître ni le goût ni le parfum de l’herbe. Nous broutons dans nos têtes sans bergers, ni vachers. Nous absorbons ce que l’on nous donne, des corn flakes, des fonds de cuves de brasserie, des rebuts de frites industrielles ou de confiserie. Pourtant, nous sommes des ruminants, nous aimons l’herbe fraiche. Nous sommes toujours paisibles et d’une douceur de soie et nous rêvons de nos prés perdus. Sans trop pouvoir bouger, nous engraissons, comme engraissent les enfants humains enfermés dans le ciel de leur écran. Plus d’horizon ni pour eux, ni pour nous. Bientôt, la vache ne sera plus au pré que dans leurs livres d’images. Pauvres petits bergers coupés de leur troupeau ! »

    Bien sûr, le monde réagira, entre les bons qui chercheront une solution pour endiguer cette suite infernale et les méchants qui n’auront de cesse de trouver le « porte rêve », l’enfant par qui tout se déclenche, pour l’exterminer. Car la dernière prophétie effraye, elle entrainera la mort de tous les premiers nés de chaque famille.

    Vraiment de la belle ouvrage, je ne serai pas étonné que ce livre soit couronné d’un prix littéraire.

    Chaleureux remerciements aux Editions Gallimard pour cette lecture prenante.

  • add_box
    Couverture du livre « Dors ton sommeil de brute » de Carole Martinez aux éditions Gallimard

    Les Lectures de Cannetille sur Dors ton sommeil de brute de Carole Martinez

    Pour protéger sa fille Lucie de son mari violent, Eva a choisi pour refuge secret une maison totalement coupée du monde, nichée au plus creux des marais camarguais. Leur voisin le plus proche, Serge, mène lui aussi une vie retirée, sa solitude seulement rompue par l’écoute en continu de la...
    Voir plus

    Pour protéger sa fille Lucie de son mari violent, Eva a choisi pour refuge secret une maison totalement coupée du monde, nichée au plus creux des marais camarguais. Leur voisin le plus proche, Serge, mène lui aussi une vie retirée, sa solitude seulement rompue par l’écoute en continu de la radio. Le trio vient à peine de faire connaissance que commence à travers la planète une série d’étranges et bientôt calamiteux phénomènes, un cycle de rêves collectifs touchant tous les enfants de la Terre à mesure de l’avancement des fuseaux horaires et qui, semblant singer les dix plaies d’Egypte, s’avère le moyen qu’a trouvé la nature en colère pour communiquer avec l’humanité et lui faire comprendre qu’elle court à sa perte.

    « Je » pour Eva, « tu » pour Serge habitué à soliloquer, « il » pour le père rendu fou furieux par la fuite de sa femme avec leur fille, « nous » pour le collectif des enfants et enfin un texte en italique pour la radio : ce sont cinq fils narratifs qui, entrecroisant les points de vue dissociés d’acteurs convergeant pourtant tous vers le même sombre destin planétaire, forment avec audace et originalité la trame de ce roman, comme les précédents de l’auteur un conte plein d’imagination et de poésie, qui, entre songe et réalité, use du réalisme magique pour évoquer symboliquement, d’un côté, l’inconséquence et la violence des hommes à l’égard de leur environnement aussi bien que des plus faibles, de l’autre, le désabusement et la colère des esprits de la nature. Plus question pour ces derniers, en référence à un vers de Baudelaire, de laisser ces diables d’hommes dormir leur sommeil de brutes : il n’est que temps de les rappeler, par quelque cruelle leçon, à la conscience de leur vulnérabilité, pour les contraindre à réagir avant qu’il ne soit trop tard.

    Plus déconcertant et d’une beauté de langue moins saisissante que l’envoûtant La terre qui penche, ce nouvel ouvrage de Carole Martinez n’en finit pas moins, le temps pour le lecteur de s’abandonner à sa fantaisie surnaturelle, par imposer le charme d’une narration définitivement addictive, à la fois poétique, effrayante et cruelle, et comme traditionnellement les contes, porteuse d’un sens allégorique. Tandis que les nouvelles craintes apocalyptiques contemporaines y ravivent les grandes peurs ancestrales et leurs échos bibliques, le roman semble d’une certaine façon tremper ses lignes dans le courant très actuel du nouvel animisme, quand, après avoir longtemps méprisé les lois du vivant si centrales dans d’autres cultures pour lui préférer le modernisme occidental, l’homme se retrouve à devoir remiser son hubris pour reconsidérer ses liens avec la nature. Abordant tous ces thèmes sous l’angle du rêve chamanique, l’auteur ouvre les portes de l’enfance pour, à travers Julia et ses efforts de reprise de contrôle sur ses songes, une représentation des plus originales, rehaussée par l’écrin de nature sauvage de la Camargue, de la ligne de crête où l’humanité vacille aujourd’hui, consciente que la bascule sera bientôt irrémédiable.

    Fabuleusement onirique, ce dernier ouvrage s’inscrit pleinement dans la veine de ces contes imagés et flamboyants dont Carole Martinez a le secret et qui, pour vous désarçonner possiblement, ne vous en charment pas moins de leur magie poétique et addictive.