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Les âmes féroces

Couverture du livre « Les âmes féroces » de Marie Vingtras aux éditions Editions De L'olivier
Résumé:

« Ici, la nuit est belle. (...) Leo avance de tache de lumière en tache de lumière et entre les deux, elle disparaît presque entièrement. Elle est alors exactement ce qu'elle paraît être : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s'efface, la fille qu'on oublie.... Voir plus

« Ici, la nuit est belle. (...) Leo avance de tache de lumière en tache de lumière et entre les deux, elle disparaît presque entièrement. Elle est alors exactement ce qu'elle paraît être : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s'efface, la fille qu'on oublie. »



Leo n'est pas rentrée et le printemps s'entête dans sa douceur. Leo ne reviendra pas. La shérif Lauren Hobler découvre son corps au milieu des iris sauvages. Autour de la mort soudaine d'une jeune fille, Les Âmes féroces tisse plusieurs destinées. Pour élucider un mystère, mais lequel?? Celui de Leo, peut-être, et de ses silences. Celui de Lauren, coincée dans une petite ville qui ne la prend pas au sérieux. Il y a aussi Benjamin, Seth et les autres... Les gens de Mercy, qui pensent tous se connaître et en savent si peu sur eux-mêmes.



Envoûtant, surprenant et d'une grande ampleur romanesque, Les Âmes féroces traque la part d'ombre de chacun.

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Avis (14)

  • Après mon coup de cœur pour Blizzard, j’attendais beaucoup de ce deuxième roman de Marie Vingtras qui n’a pourtant pas réussi à me passionner.

    Avec 3974 habitants, la petite ville américaine de Mercy n’a de secrets pour personne. Alors, lorsque l’on retrouve dans la rivière le cadavre de Leo,...
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    Après mon coup de cœur pour Blizzard, j’attendais beaucoup de ce deuxième roman de Marie Vingtras qui n’a pourtant pas réussi à me passionner.

    Avec 3974 habitants, la petite ville américaine de Mercy n’a de secrets pour personne. Alors, lorsque l’on retrouve dans la rivière le cadavre de Leo, une lycéenne de 17 ans, la petite ville désignera à l’unanimité le coupable idéal. Et l’on se demandera, tout au long de ce roman, qui sont réellement les « âmes féroces » dans cette communauté.

    On retrouve le style de narration chorale de l’autrice qui donne la parole à 4 personnes proches de la jeune fille, leur offrant à chacune une saison.

    C’est d’abord Lauren, la sheriff taciturne de Mercy dont l’homosexualité a du mal à être acceptée, puis c’est le tour de Benjamin, le prof new-yorkais de bonne famille venu s’enterrer ici car trop attiré par les jeunes filles. C’est ensuite Emmy, la meilleure amie de Leo qui jalouse la beauté et l’intelligence de sa camarade et c’est finalement Seth, le père de Leo, abandonné par sa femme et totalement dévoué à sa fille.

    Et durant une année, du printemps à l’hiver, on va suivre ces personnages qui continuent à vivre malgré cette douloureuse perte, tout en racontant la vie qui les a conduits au jour du drame.

    A part le père plutôt émouvant, aucun des autres personnages ne m’a vraiment convaincue et je n’ai rien vu d’original à cette histoire assez entendue qui laisse peu de place à la surprise. Les caractères sont bien approfondis mais trop caricaturaux et j’ai eu du mal à m’y intéresser.

    Si ma déception est à la hauteur de mes attentes, elle me confirme que l’alchimie ne fonctionne pas à chaque fois. Mais je lirai le prochain roman de Marie Vingtras, avec un peu moins d’espoir mais tout autant de curiosité.

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  • Marie Vingtras fait partie de ces rares auteurs européens qui écrivent comme les américains. Un excellent roman noir où le shérif est ... une femme !

    L'auteure, le livre (272 pages, août 2024) :
    Son précédent roman, Blizzard (2021) avait lui aussi été couronné de plusieurs prix.
    Marie...
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    Marie Vingtras fait partie de ces rares auteurs européens qui écrivent comme les américains. Un excellent roman noir où le shérif est ... une femme !

    L'auteure, le livre (272 pages, août 2024) :
    Son précédent roman, Blizzard (2021) avait lui aussi été couronné de plusieurs prix.
    Marie Vingtras est le nom de plume (inspiré du pseudo d'une féministe du XIX°) d'une avocate bretonne, amoureuse de la littérature américaine à laquelle elle emprunte codes et références : enfant déjà elle préférait Ben-Hur et les histoires de pirates aux livres de la bibliothèque rose, nous dit-elle.

    On aime :
    • À quoi tiendrait le style de cette littérature américaine de terroir que l'on reconnaît dès les premières pages ? Une ambiance rurale, un regard naturaliste, une simplicité rustique mais soigneusement travaillée ?
    Une mystérieuse alchimie entre un environnement naturel et la communauté qui s'est implantée là depuis quelques générations seulement, à l'écart du bruit du monde ?
    Marie Vingtras fait partie de ces auteurs européens dont on s'étonne qu'ils réussissent à se couler à la perfection dans ce moule étasunien, comme le britannique R. J. Ellory ou le français Raphaël Malkin pour n'en citer qu'un ou deux. Ou même le suisse Joël Dicker et sa fameuse Affaire Quebert à laquelle ce bouquin pourra peut-être faire penser puisqu'il sera question ici aussi, de trop jeunes filles et de mystification littéraire.

    • Et puis il y a ces petites digressions qui en quelques coups de crayon dessinent tout un personnage avec son passé, trop lourd à porter, et ses failles, toujours béantes. Ces personnages, ce sont eux qui font le roman. Quatre personnages qui prendront la parole tour à tour mais qui sont en réalité étouffés par le poids des non-dits, des secrets et des mensonges. L'un d'eux fera même voeu de silence !

    • Des personnages que Marie Vingtras soigne tout particulièrement, avec beaucoup d'empathie et d'humanité même si certains frisent parfois la caricature comme cette pièce rapportée de New-York qui dénote un peu et rompt l'harmonie du choeur.

    • Et puis il y a cette shérif - oui, le shérif est une femme, lesbienne de surcroît ! - un rôle superbe dans lequel on imagine bien une actrice comme Frances McDormand !

    • L'auteure se paie même le chic de ne pas nous laisser suivre en détails l'enquête de cette fameuse shérif et de dérouler son film sur quatre saisons, depuis ce mois d'avril printanier jusqu'à l'hiver suivant, où quatre personnages prennent la parole tour à tour pour nous raconter quatre histoires bien différentes.
    Alors qui aura le dernier mot, le fin mot de l'histoire ?

    Le canevas :
    Mercy, un petit village étasunien, peut-être du côté du Kentucky, un bled où il ne se passait jamais rien jusqu'à ce soir d'avril 2017.
    Dans ce village, une jeune fille est retrouvée morte.
    Il y a donc là, Lauren Hobler, 35 ans, la shérif qui préfère les femmes et son amie Janis, qui souffrent toujours des brûlures infligées par son ancien mari.
    Les adjoints, Donegan, le gars trop émotif, et Sean, celui qui voit des coupables partout.
    Le maire de Mercy qui n'attend qu'une occasion pour faire élire Sean à la place de Lauren.
    Leonora, dite Leo, la jeune fille assassinée, Seth son père garagiste et son amie inconsolable, Emmy.
    Benjamin Chapman, le beau prof de français et d'italien, que les mères jugent un peu trop "présent" auprès des jeunes filles du comté.

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  • Rentrée littéraire 2024

    Mercy est une petite ville des États-Unis, d’à peine quatre mille habitants, une bourgade tranquille dans laquelle il ne se passe jamais rien, où les gens pensent tous se connaître mais en savent si peu sur eux-mêmes et où ce calme pourrait cacher des accommodements...
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    Rentrée littéraire 2024

    Mercy est une petite ville des États-Unis, d’à peine quatre mille habitants, une bourgade tranquille dans laquelle il ne se passe jamais rien, où les gens pensent tous se connaître mais en savent si peu sur eux-mêmes et où ce calme pourrait cacher des accommodements avec le passé…
    2017, par une belle journée de printemps, le corps de Leo, Leonora son vrai prénom, est découvert sur la berge de la rivière, au milieu des iris sauvages.
    Le meurtre de la petite Jenkis, cette jeune fille de dix-sept ans déconcerte la shérif Lauren Hobler.
    C’est d’abord l’éclairage des doutes de cette femme shérif que Marie Vingtras expose dans un premier chapitre intitulé Printemps. Être une femme shérif, c’est déjà compliqué, et une femme shérif qui vit avec une autre femme, ça fait beaucoup pour une si petite ville et Lauren sait que c’est un sacré morceau à faire avaler à des gens de la campagne pour qui seul un homme est compétent pour faire respecter la loi et résoudre une enquête.
    Quatre saisons composent donc ce roman, quatre monologues, quatre chapitres écrits chacun avec un style approprié au personnage auquel l’autrice donne la parole. Chacun va apporter un éclairage et une vérité à ce meurtre.
    Si Printemps nous révèle le drame et nous donne à entendre la voix de l’enquêtrice Lauren, nous faisant partager en toute lucidité ses doutes, ses incertitudes et ses fragilités, les trois autres épisodes vont nous faire écouter successivement celle de Benjamin, cet ex-écrivain à succès devenu rapidement le suspect n° 1, puis celle de Emmy, la jeune amie de Leo et enfin celle de Seth, le père de Leo.
    Contrairement à un polar classique, ce n’est pas vraiment l’enquête policière qui va résoudre l’énigme mais l’exploration des pensées de chaque personnage, chacun s’exprimant à la première personne et confiant ses réflexions les plus intimes. En effet, au fil des propos, le lecteur découvre l’esprit qui règne dans cette petite ville américaine rurale et prend peu à peu conscience de la vérité glaçante dévoilée par chacun jusqu’au terrible dénouement final.
    Roman psychologique s’il en est, Les âmes féroces nous offre une plongée saisissante dans les complexités de la nature humaine, nous en dévoilant les recoins noirs, traquant la part d’ombre de chacun de nous. Il est aussi un roman social qui, par le biais d’une fiction réaliste, montre bien les inégalités entre les classes sociales.
    Comme j’avais été happée par le huis-clos des grands espaces, que Marie Vingtras maîtrisait avec talent dans son excellent premier roman Blizzard, je l’ai été de la même manière et dès les premières pages par le huis-clos de cette ville américaine trop tranquille, très machiste et homophobe qui ne peut hélas que nous faire penser à cette Amérique proche de Trump.
    J’ai apprécié la construction habile de ce roman, comment Marie Vingtras, à partir d’un meurtre, a su construire un roman polyphonique dont l’intensité va crescendo, féroce pour l’âme humaine et pourtant non dépourvu de sensibilité, un roman qui interroge sur les responsabilités de chacun.
    Récipiendaire déjà du Prix du roman FNAC 2024, ce roman est également nominé pour d’autres prix littéraires et gageons qu’il en obtiendra !

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/10/marie-vingtras-les-ames-feroces.html

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  • Quelles sont les âmes féroces dont Marie Vingtras nous raconte l’histoire dans sa nouvelle publication, déjà couronnée du fameux Prix Fnac 2024. Encore une fois, l’écrivaine décrit un univers, une petite ville dans l’Amérique profonde, sans histoire, juste un crime sordide qu’il faut...
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    Quelles sont les âmes féroces dont Marie Vingtras nous raconte l’histoire dans sa nouvelle publication, déjà couronnée du fameux Prix Fnac 2024. Encore une fois, l’écrivaine décrit un univers, une petite ville dans l’Amérique profonde, sans histoire, juste un crime sordide qu’il faut résoudre.

    Quatre saisons sur la petite ville de Mercy avec ses 3974 habitants un jour et seulement 3973 le lendemain. Leo, à l’état civil Leonora, est retrouvée morte, dix-sept ans, sur une berge complètement détrempée, d’un coup derrière la tête.

    Laureen Hobler a beau être femme shérif et lesbienne, ce n’est pas sa finesse qui la caractérise. Au début, plantée dans la ville grâce à son mentor, Victor, le shérif précédent, elle jouit du pouvoir de sa charge pour maintenir l’ordre dans sa ville. Seulement, résoudre un crime, ce n’est pas les quelques jours pendant lesquels une autre fillette avait disparu et était revenue sans qu’on puisse expliquer cette fugue ou cet enlèvement, où elle a appris à résoudre des affaires complexes. Laureen va devoir résoudre cette enquête avec témérité et réflexion.

    Seulement, le parti pris littéraire de l’écrivaine ne s’arrête pas là. En faisant courir son intrigue sur une année racontée par un protagoniste différent par saison, Marie Vingtras analyse en profondeur les ressorts psychologiques de ses personnages. Seulement, le lecteur doit se détacher du récit de Laureen, auquel il s’est attaché, pour s’investir dans quatre autres points de vue. Malgré tout, ce procédé littéraire augmente l’intérêt de l’intrigue, transformant les parties suivantes en page-turner.

    Bien sûr, le professeur de français, arrivé depuis peu, est désigné comme un coupable idéal.
    Il faudra toute la ténacité de la shérif pour que la vérité éclate, dérangeant complètement l’équilibre d’une bourgade si tranquille, aux secrets bien enfouis.

    Chaque saison porte son type d’écriture mélangeant réflexions du présent et traumatismes du passé. Mais, Marie Vingtras pose cette petite ville en personnage principal, réussissant à immerger son lecteur au cœur d’une Amérique renommée comme tranquille et sans histoire. Seulement l’horreur que fera ressortir le drame glace y compris le lecteur.

    Déjà un grand succès !
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/09/29/marie-vingtras-les-ames-feroces/

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  • Le titre "Les âmes féroces" promettait un roman intense, avec des personnages aux vies marquées par la violence ou des passions dévorantes.
    Pourtant, l'intrigue peine à convaincre.
    La shérif, premier personnage que l’on rencontre, semble là sans que sa vie personnelle complexe n’apporte quoi...
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    Le titre "Les âmes féroces" promettait un roman intense, avec des personnages aux vies marquées par la violence ou des passions dévorantes.
    Pourtant, l'intrigue peine à convaincre.
    La shérif, premier personnage que l’on rencontre, semble là sans que sa vie personnelle complexe n’apporte quoi que ce soit à l’histoire.
    Vient ensuite le présumé coupable, un personnage dont le comportement dérangeant n’est jamais véritablement expliqué ni intégré à l'intrigue.
    Ce n’est qu’avec l’arrivée de la meilleure amie de la victime que le récit prend un peu de hauteur, mais il ne va jamais assez loin pour captiver pleinement.
    Une déception globale pour un roman choral qui n’exploite pas la richesse de son format.
    Un avis ussi mitigé que pour Blizzard.

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  • Après le succès de blizzard, deuxième roman attendu de cette nouvelle venue sur la scène de l’édition française.

    Tout autre ambiance, pour ce roman à la frontière des genres. Certes, on a une peinture sociale d’un milieu bien précis, une petite ville des Etats-unis, où tout le monde se...
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    Après le succès de blizzard, deuxième roman attendu de cette nouvelle venue sur la scène de l’édition française.

    Tout autre ambiance, pour ce roman à la frontière des genres. Certes, on a une peinture sociale d’un milieu bien précis, une petite ville des Etats-unis, où tout le monde se connaît et où l’élection du shérif est le jeu de discussions enlevées, surtout lorsque ce ce shérif est une jeune femme, qui partage son quotidien avec une autre femme ! Mais justement on a aussi un meurtre, une jeune fille retrouvée noyée, et une enquêtrice obstinée, déterminée à comprendre ce qui s’est passé.

    Peu importe finalement, puisque l’on parcourt avec plaisir ces lignes, rendues addictives par la découverte successives des confidences chorales de quelques personnages, le puzzle se complétant peu à peu .


    Un deuxième roman réussi, peut-être moins original que ne le fut Blizzard mais qui démontre le don de l’autrice pour captiver un lectorat.

    272 pages L’Olivier 19 août 2024
    Lu pour le jury des lecteurs FNAC 2024
    Prix FNAC 2024

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  • Le deuxième roman de Marie Vingtras est dans la continuité du précédent. Une histoire américaine, plusieurs narrateurs et un enfant disparu au coeur des préoccupations. Toutefois, l’époque a changé. Ce sont les États-Unis d’aujourd’hui qui sont le lieu du drame. Parce que tout commence par un...
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    Le deuxième roman de Marie Vingtras est dans la continuité du précédent. Une histoire américaine, plusieurs narrateurs et un enfant disparu au coeur des préoccupations. Toutefois, l’époque a changé. Ce sont les États-Unis d’aujourd’hui qui sont le lieu du drame. Parce que tout commence par un drame que quatre narrateurs vont nous raconter. La shérif, un des enseignants, une amie de la victime puis le père de la victime. En tirant le fil de l’enquête, Marie Vingtras s’intéresse surtout aux personnages. Chaque chapitre est à la première personne, prenant la forme d’un récit très intime où la description des faits, des gens et de la situation nous apprend beaucoup sur le narrateur ou la narratrice. Car les quatre personnages ne semblent pas vouloir se révéler. Ils ont leurs secrets et leur part d’ombre. Le vernis craque très progressivement. On avance peu à peu dans l’enquête et dans le passé de ces êtres qui sont tous reliés par le titre. Dans son précédent roman, Blizzard, Marie Vingtras utilisait le titre pour définir le contexte violent du récit. Ici, elle nous met en quête de la férocité des personnages. Derrière la tranquillité, sommeille quelque chose. C’est cette force endormie aux multiples facettes qui donne son pouls au récit. Toujours dans la construction, l’autrice s’amuse avec la temporalité. Les quatre parties du roman sont les saisons donnant l’illusion d’une continuité et d’une fluidité. Or, certains chapitres sont des flash-backs brisant le fil chronologique. Là encore on se rapproche de ce qui se dissimule chez ces êtres, leur passé douloureux, honteux, tortueux. Le roman remue tout ce que les gens voulaient enterrer en eux. La romancière explore donc la part d’ombre au coeur de cette ville où tout le monde s’oppose. Le livre met en scène une confrontation de générations. Les adultes n’aiment pas véritablement leurs enfants qui le leur rendent bien. Les relations sont teintées d’illusions et celles-ci en se brisant révèlent d’autres fêlures.
    Ce roman, efficace et très incarné, est un tableau des nombreuses brisures des êtres et de la violence qu’ils tentent de retenir en eux. Tout cela pour faire bonne figure.

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  • Après "Blizzard" qui m'avait totalement séduite, j'attendais avec impatience et un peu de curiosité ce deuxième roman de Marie Vingtras. Et la magie a à nouveau opéré.
    Dans une bourgade américaine de 3974 âmes, d'où la délinquance est pratiquement absente, le corps de Leo, 17 ans, la fille de...
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    Après "Blizzard" qui m'avait totalement séduite, j'attendais avec impatience et un peu de curiosité ce deuxième roman de Marie Vingtras. Et la magie a à nouveau opéré.
    Dans une bourgade américaine de 3974 âmes, d'où la délinquance est pratiquement absente, le corps de Leo, 17 ans, la fille de Seth, est découvert. C'est la shérif, Lauren, homosexuelle qui est chargée de l'enquête.
    La construction de ce roman est originale et astucieuse; l'enquête se déroule sur une année et le roman est divisée en 4 parties correspondant chacune à une saison; à chaque saison, l'auteure attribue un narrateur : Lauren, la shérif, Benjamin, le professeur de Leo au passé trouble, Emmy, la soit-disant meilleure amie de Leo et Seth, le père de Leo, qu'il élève seul.
    Chaque narrateur livre, par petites touches, un tableau de plus en plus précis des mensonges qui ont pourri la vie des personnages mais aussi de la façon dont le drame s'est noué. Les points de vue s'enchaînent parfaitement en ce qui concerne l'enquête mais aussi pour dévoiler petit à petit "les âmes féroces" de cette bourgade faussement paisible de Mercy.
    Mais ce livre n'est pas qu'un très bon roman noir, c'est aussi une description de la société américaine, plus particulièrement de ces bleds paumés, où règnent ennui, jalousie, commérage en un vase clos dont il est difficile, voire dangereux de vouloir s'échapper.
    C'est aussi un roman où sont abordées des thématiques très actuelles comme l'homosexualité, la difficulté des femmes à faire leur place dans un métier considéré comme réservé aux "mâles", le féminicide, les pulsions sexuelles à l'égard d'adolescentes.
    Enfin, c'est une galerie de portraits finement décrits; les 4 narrateurs se débattent chacun dans leurs problèmes, leur noirceur, prennent les mauvaises décisions qui directement ou indirectement conduiront au drame.
    Un excellent moment de lecture et la certitude de continuer à suivre l'actualité littéraire de cette auteure.

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