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J'ai eu le sida pendant trois mois.
Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida. or je ne me faisais pas d'idées, j'étais réellement atteint, le test qui s'était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite. mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l'assurance que je pourrais échapper à cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable.
De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable.
Une auto fiction âpre, un livre coup de poing, parfois difficile à lire, livre que l'auteur considère comme son dernier ami à qui il peut tout dire sur la maladie qui le ronge et que l'on connait mal à cette époque, le sida. Et effectivement, Hervé Guibert ne cache rien de son quotidien. Ses visites chez les médecins, le comportement du personnel médical, l'évolution des rapports avec ses amis, ses proches, les effets secondaires des traitements...
Petit extrait:
" Et c'est vrai que je découvrais quelque chose de suave et d'ébloui dans son atrocité, c'était certes une maladie inexorable, mais elle n'était pas foudroyante, c'était une maladie à paliers, un très long escalier qui menait assurément à la mort mais dont chaque marche représentait un apprentissage sans pareil, c'était une maladie qui donnait le temps de mourir, et qui donnait à la mort le temps de vivre, le temps de découvrir le temps et de découvrir enfin la vie, c'était en quelque sorte une géniale invention moderne que nous avaient transmis ces singes verts d'Afrique."
Quelle lecture difficile ! C’est angoissant, déprimant, triste, dur.
Hervé Guibert, atteint du sida, écrit ce livre qu’il considère comme son dernier compagnon de vie, celui à qui on dit tout.
Effectivement, il dit tout. Les premiers symptômes, les diagnostiques, les explications sur la maladie, les médicaments. Et aussi les rapports avec les autres, avec les amis. Et même les relations sexuelles, avec tous les détails.
Un livre que j’ai eu envie d’interrompre en permanence sans le pouvoir.
La première partie surtout, faite de phrases longues, interminables, comme pour en dire le plus possible avant qu’il ne soit trop tard.
Ensuite les chapitres sont plus courts, plus aérés, plus clairs, mais tout aussi désespérés.
Surtout quand on sait qu’il s’est suicidé quelques temps après.
Décidément lecture très difficile
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