"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Genre : Roman contemporain
Avis : VÉNÉNEUX
Un roman qui dérange malgré la beauté des hommes et des lieux…
Après « Destins interdits » qui fait partie des livres qui bousculent, le tome 2 nommé « Immoral » est venu relancer mes interrogations. Nathalie Thomas-Verney a l’art d’écrire, de faire naître des soubresauts à chaque lecture.
Julian vit à Paris, travaille sur une péniche ; il a réussi à devenir champion de France de muay thaï. Kentin, comte de Givry, est parti à New-York et s’est imposé dans la parfumerie de luxe grâce au succès planétaire du parfum qu’il a créé. Ils ne se sont pas revus depuis quatre ans. Mais le château familial va voir le retour de son propriétaire auprès de sa mère, la belle Lani. Tout peut-il recommencer ? Que doivent vivre ensemble ces deux jeunes hommes ?
Le mariage de la couverture et du titre m’avait interpellée, après lecture je pense que les deux conviennent parfaitement à ce roman malaisant. Son ambiguïté n’est que l’écho des mots et des évènements que l’auteure nous donne à voir. Il y a une sorte de mélange hypocrite entre des relations nommées sereinement aujourd’hui et des actes innommables présentés comme des secrets de riches. Là réside le malaise persistant de ma lecture et la force de cette histoire.
Les mondes du parfum et de la boxe thaïlandaise ont éveillé un intérêt très fort en moi et je suis toujours très perméable à ces sources de découvertes habilement exploitées. L’ambiance dramatique qui les enveloppe les rend encore plus attirants. Le suspense installé autour de la prochaine création de Kentin pour le centenaire des Parfums de Paris est parfaitement maîtrisé, tout autant que celui qui enveloppe Julian et son désir profond de devenir champion du monde.
L’écriture est rigoureuse, pratique, au service d’un récit âpre, dérangeant parce que non clarifié, addictif pour les mêmes raisons. Il n’y a pas la force de l’évocation, seulement la cruauté des faits ; jamais je n’ai pu entrer dans l’univers serein de la beauté que pourtant l’univers des senteurs et de l’exceptionnel aurait dû me garantir. Les saisons scandent et encadrent fureurs et passions. Vous l’aurez compris, j’ai voulu susciter votre curiosité car ce roman ne peut avoir un avis argumenté : il résonnera en bien ou en mal en vous. L’auteure est à suivre, elle est capable d’emmener très loin dans le beau comme dans le laid. Je vous conseille de vous laisser tenter afin de vous faire votre opinion.
Je remercie Nathalie Thomas-Verney pour sa confiance et je répondrais à la question de sa dédicace en disant : j’étais prête mais pas à tout mélanger.
C’est un peu par hasard que j’ai reçu ce livre ; un échange sur un réseau social, un bon feeling avec une autrice et Destins interdits est arrivé pour un service presse. Il a attendu un peu trop longtemps, je l’avoue, surtout qu’une fois ouvert, il est devenu l’un de ces romans que l’on ne peut refermer avant la lecture du dernier mot. Pourquoi ? me suis-je dit alors que j’avais été quelquefois mal à l’aise et d’autres fois en accord total avec l’écriture incisive. Eh bien, je crois que c’est le mariage constant du bien et du mal en zones grises qui m’a tenu en haleine.
Julian est un adolescent déscolarisé de seize ans, beau garçon qui le sait et qui en use, vivant dans un mobil-home vétuste avec sa mère et sa sœur. Kentin a seize ans aussi et il devrait devenir le vingtième comte de Givry, à la tête d’une fortune colossale héritée de ses deux parents. Comment un viol va-t-il changer la vie des nombreux personnages qui gravitent autour de Julian ? Grâce à sa mère Lani, complice et protectrice de tous les instants, Kentin peut espérer suivre une voie que son père Alexandre rejette, souhaitant qu’il devienne un chirurgien émérite digne de représenter le nom qu’il porte. Julian qui vit de rien et surtout de combats sauvages et risqués, va se retrouver à chercher un pardon que Kentin, ange ou démon, lui laissera espérer mais...
L’addiction permettant de lire 458 pages sans s’arrêter se met en place insidieusement, sans grandes actions, juste la richesse intime des personnages et les questionnements qui jalonnent la lecture de pages que l’on tourne pour avancer et tenter de comprendre. Les différences entre les classes sociales sont marquées au travers des descriptions très parlantes et des activités des deux ados qui se cherchent. Les dialogues sont vifs et directs, toujours dans le cœur du sujet. Les environnements particuliers tels que la faune, la botanique, le monde du parfum sont mentionnés comme des écrins pour les connaissances de Kentin.
Il y a des ados perdus, des adultes riches et très occupés, des taudis et des châteaux : deux mondes qui n’auraient pas dû se rencontrer. Et les destins de chacun... Il y a une autrice qui sait lire dans les âmes, qui donne sans filtre, qui écrit comme une amoureuse des différences.
Je remercie Nathalie Thomas-Verney pour sa confiance et l’assure de mon envie de lire le prochain.
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