"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après Mort à bout de course et Rhum amer, le commissaire Rochard est de retour dans le nouveau polar de Jean-Marie Biette, Spi d’enfer, et ce, pour notre plus grand plaisir.
À la veille du week-end de Pâques 2024, week-end durant lequel a lieu le traditionnel Spi Ouest-France, la plus importante régate en équipage d’Europe, la surprise est grande de retrouver ce bon vivant, ce jeudi 28 mars, en cure de thalasso dans la baie de Quiberon à Plouharnel en mauvaise posture. Convoqué par le médecin-chef pour explications, suite à un retour de virée nocturne avec son ami Michel Nanteuil pour le moins bruyant et avoir ainsi à la fois, enfreint le règlement et manqué de respect envers les autres curistes, il reçoit fort à propos un coup de fil du procureur qui lui enjoint de se rendre au plus vite à La Trinité-sur-Mer. Le chanteur célèbre, Laurent Souchan, qui participe au Spi Ouest-France à bord du voilier Âmes seventies a été enlevé et une rançon de cinq millions d’euros est réclamée.
Trop heureux de ce coup du sort qui lui permet de retrouver la vraie vie et de « ne plus revoir ce troupeau de peignoirs blancs déprimant », Rochard monte en voiture en chantonnant « Houles sentimentales, vagues idéales.. ; » et se rend au port pour rencontrer le patron du Spi.
Il reçoit alors une notification du procureur lui demandant d’accepter l’aide d’un vieux gendarme expérimenté Maxime Deschanel. Rendez-vous est donné avec celui-ci à la gendarmerie de Carnac, et la capitaine Vézin se joindra à eux.
Rochard, pensif s’interroge sur qui peut bien en vouloir à une âme poétique.
Mais voilà que le lendemain, premier jour de régate, le Spi est secoué par le meurtre en pleine mer d’une navigatrice connue et redoutée dans ses activités professionnelles et proche d’une élue d’extrême-droite célèbre. Puis c’est la macabre découverte du cadavre d’un célèbre et controversé chroniqueur télé dans les parcs à huîtres le long du chenal de La Trinité-sur-mer.
Un enlèvement et deux cadavres, le commissaire Rochard et son équipe sont sur le pont !
À la différence de ses deux précédents polars où les intrigues avaient pour cadre la course au large, dans Spi d’enfer, c’est dans celui de la régate que le commissaire Rochard va devoir intervenir.
L’improbable série d’évènements nous permet de découvrir le site sublime de la baie de Quiberon, dans son ensemble. La presqu’île de Quiberon, avec sa côte sauvage, Carnac et ses alignements, La Trinité-sur-Mer, le golfe du Morbihan, les îles, Hoëdic, Houat, l’île de Gavrinis et son cairn, « la chapelle Sixtine » du Néolithique, sans oublier Belle-Île-en-Mer…
L’auteur que l’on devine amoureux de cette région n’hésite pas à entraîner ses personnages, tous, aussi hauts en couleur les uns que les autres , dans des lieux remarquables d’authenticité, dont le fameux Bar Tab’ de La Trinité, avec sa superbe vue sur le port ou l’emblématique Stirwen, véritable légende dans le milieu de la fête morbihannaise au cœur de la forêt de Carnac tout près des mégalithes, créée par Louis Bellec, alias Alain Barrière ou encore la maison des douaniers Ty Guard qui se dresse à la toute fin de la pointe de Kerbihan...
Toujours avec autant d’humour, Jean-Marie Biette, ce navigateur, journaliste, auteur, ancien directeur du magazine Voiles et voiliers, croque de manière savoureuse et tout à fait originale, des personnages très typés, certains avec des noms d’emprunt mais faisant référence à des personnalités bien connues, des personnages non dénués de sentiments, crée des dialogues de oufs, attise notre gourmandise avec des mets hauts en saveur et des crus bien gouleyants, le tout enrobé par la poésie de chansons revisitées, une playlist est d’ailleurs insérée en fin d’ouvrage.
En choisissant le cadre du Spi Ouest-France qui s’est déroulé ce dernier week-end pascal, du 26 mars au 1er avril et auquel il participait, Spi qui s’est déroulé fort heureusement sans meurtre, Jean-Marie Biette, associant son amour pour le littoral morbihannais et sa passion pour la voile réussit un polar captivant et savoureux.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/04/jean-marie-biette-spi-d-enfer.html
Sympathiques retrouvailles avec le commissaire Rochard que nous retrouvons en cure en baie de Quiberon ! Pas plus étonnant que ça car c’est un bon vivant qui ne sait pas vraiment se limiter et les bonnes résolutions ne sont pas arrivées à leur terme !
Après une nuit de bamboche avec un vieil ami, il interrompt son séjour pour enquêter sur la disparition d’un célèbre chanteur juste avant le lancement du Spi Ouest France ! Puis témoin d’un incident lors de la première régate, qu’il a eu la chance de vivre sur le voilier de son ami, le voilà embarqué dans une enquête pour meurtre qui va d’ailleurs se transformer en double meurtre !
Peu de séjour au restaurant mais de grandes virées entre le Golfe du Morbihan et la Baie de Quiberon et ce pour mon plus grand plaisir car c’est ma région de coeur !
Truculent Rochard avec un humour plus potache qu’anglais qui rejette un peu trop son adjointe dans l’ombre ! Un grand bain dans le monde de la voile et des régates, des personnages hauts en couleurs ou attendrissants, des intrigues qui se déroulent sans heurt ! Un bon moment avec tout ce que j’aime !
Merci à Jean-Marie Biette de me l’avoir offert et bon Spi 2024 pour de vrai !
Toujours aussi truculent, Jean-Marie Biette poursuit l’aventure commencée avec Mort à bout de course puis Rhum amer. Le commissaire Rochard est bien sûr là et joue toujours plus avec les mots dans ce Spi d’enfer plein de rebondissements.
Ça commence assez mal pour lui puisque je le retrouve en cure de thalassothérapie… et oui ! à Plouharnel, le jeudi 28 mars. Cela fait dix jours déjà qu’il se fait soigner, tente de retrouver la forme, même de perdre des formes… Ce matin-là, il est convoqué par le docteur Globbeur, le médecin-chef, car, la veille, il s’est laissé aller, a même fait une fugue !
Il a cédé à son ami d’enfance, Michel Nanteuil, qu’il appelle Michel Clavouille car il est le sosie de Michel Sardou et s’exprime comme Christian Clavier. Tous les deux, ils ont répondu à l’appel de la BBC (Bourgogne – Bordeaux – Champagne) et surtout engloutit un très bon repas. Le retour à Plouharnel, à une heure avancée de la nuit, a été très remarqué.
C’est donc parti avec des vagues d’humour, une déferlante de calembours que Jean-Marie Biette manie à merveille. Alors, qu’il va subir les foudres du médecin-chef, Rochard est sauvé par un appel du procureur. En effet, le chanteur populaire, Laurent Souchan, qui participe au Spi Ouest-France à bord du voilier Âme seventies, a été enlevé et son ravisseur demande une rançon de cinq millions d’euros !
Déjà ont commencé les paroles de chansons détournées ou adaptées aux circonstances. D’ailleurs, en fin d’ouvrage, l’auteur propose la playlist de Spi d’enfer. Se côtoient Alain Souchon, bien sûr, et Michel Sardou, mais aussi Claude Nougaro, Serge Reggiani, Alain Barrière, Eddy Mitchell, Jacques Brel, Léo Ferré, etc…
Spi d’enfer va vite s’emballer au cœur de ce 45e Spi Ouest-France qui permet à professionnels et amateurs de régater ensemble. Monocoques, multicoques, monotypes de course et voiliers de série motivent plus de trois mille personnes pour se retrouver à La Trinité-sur-Mer, pendant cinq jours.
Deux autres affaires beaucoup plus sérieuses mobilisent alors le commissaire Rochard, la capitaine Agnès Vézin et maréchal des logis Maxime Deschanel. Tout se déroule autour du golfe du Morbihan, la petite mer, et Jean-Marie Biette me donne vraiment envie de retourner là-bas car ses descriptions précises et imagées ne manquent pas d’attrait.
Avec ça, il y a le vocabulaire de la voile. Même si j’ignore presque tout de ce milieu, cela ne m’a pas gêné, plutôt presque amusé. À La Trinité-sur-Mer, les régates débutent par un temps clément mais ça ne va pas durer. Chaque début de journée propose le bulletin météo indispensable pour tout marin qui se respecte.
Si le sort de Laurent Souchan passe au second plan, il n’est pas délaissé car le but de son ravisseur est d’écrire une bonne chanson qui le rendra célèbre. L’inquiétude du ministère de la Culture à propos de l’artiste donne une séquence savoureuse lorsque Rochard remet à sa place Marc de la Gontrie, soi-disant conseiller du ministre mais dont le véritable métier est « conseiller politique occulte aux frais du contribuable »...
Au cours de ce polar, Jean-Marie Biette offre beaucoup de références, d’allusions, d’informations à propos de sa chère Bretagne, citant même quelques célébrités de la voile comme Bernard Moitessier ou Éric Tabarly et son Pen Duick, son premier bateau.
L’île aux Moines, Carnac, la plage de Houat, l’île aux Chevaux, la plage du Men Du, Sauzon, la presqu’île de Quiberon, Ty Guard, la rivière d’Auray, je pourrais citer beaucoup d’autres lieux où Spi d’enfer m’a emmené et fait rêver, même par gros temps. Cela n’empêche pas Jean-Marie Biette de livrer quelques réflexions bien senties sur notre société, sur les maisons de retraite, par exemple.
Avec Spi d’enfer, j’ai donc passé un bon moment. Le stress inévitable est savoureusement atténué par l’humour du commissaire Rochard dont Jean-Marie Biette a su faire un personnage attachant, bien secondé ici par un certain Gueule cassée qui sévit au Bar Tab’ et a un avis sur tout.
Dans Spi d’enfer, grâce aux éditions Ouest-France, l’auteur que je remercie pour sa confiance a su mettre une nouvelle fois en valeur l’amitié, l’humanité et la nécessité indispensable de savoir profiter de la vie, même dans les moments les plus troubles.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/03/jean-marie-biette-spi-d-enfer.html
À quelques heures du départ de la Route du Rhum, Jean-François Belloiseaux, propriétaire guadeloupéen de la rhumerie du même nom est retrouvé mort, des signes de vaudou antillais, le kenbwa, dessinés sur le visage, à bord du monocoque de son fils, un Class40.
Averti, le procureur confie sans hésitation l’affaire au commissaire Rochard, celui qui est venu à bout de l’enquête de ce jeune navigateur Erwan Sauzon, retrouvé mort à sa table à cartes après avoir coupé en vainqueur la ligne d’arrivée de la Globe Race aux Sables-d’Olonne.
Il opérera avec la capitaine Agnès Vézin et leur sera bientôt adjoint Désiré Capesterre, un policier antillais né à Grigny, cabossé par la vie et l’enfer de certaines cités parisiennes, qui sort d’un burn-out.
Si, dès le début, une piste les entraîne vers une indépendantiste guadeloupéenne dont l’un de ses contacts a été géolocalisé, la nuit du crime, dans la zone où était mouillé le voilier de Malo Belloiseaux, elle devra être abandonnée. Le corps du supposé assassin est en effet retrouvé mort, avec les même marques de strangulation que la victime du voilier et son décès serait antérieur à celui de ce dernier.
L’enquête, passionnante et haletante, va nous fait naviguer, souvent, nous faisant vivre au plus près les aventures de ces marins au courage et à la force étonnante, des êtres avant tout passionnés.
Nous partons de Saint-Malo, découvrant l’ambiance qui règne dans cette cité de départ de la célèbre course à la voile transatlantique en solitaire, courue tous les quatre ans, la Route du Rhum, pour rallier Pointe-à-Pitre en Guadeloupe et sa ligne d’arrivée. Mais grâce à l’enquête, nous faisons connaissance avec toute la beauté sauvage d’autres îles antillaises, leurs coutumes, traditions, leur histoire non sans avoir fait avant, une courte mais intéressante escale sur la petite île de Porto Santo, au nord de Madère.
Ce qui est agréable dans ce polar de Jean-Marie Biette, comme ça l’était déjà dans le premier de cet auteur, Mort à bout de course, c’est que le milieu marin, ce milieu de la course au large serve d’écrin à l’enquête, s’inscrivant comme un personnage à part entière.
Quant aux personnages en chair et en os, quel régal !
En effet, ce commissaire Rochard, quel bon vivant ! C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé cet accro de la bonne bouffe qui ne jurait en Bretagne que par le THB : thon, huîtres et vin blanc et qui a du se convertir à l’APCC : acras, punch et colombo de cabri, Antilles obligent. Quant au rhum, conseillé par de fins connaisseurs, il est vite devenu sa boisson de prédilection.
Si le récit est aussi prenant, palpitant, plein d’humour et tellement vivant, c’est que cet auteur connaît bien son sujet. Jean-Marie Biette, ancien skipper était, jusqu’à tout récemment, journaliste, responsable du pôle Mer du groupe Ouest France et directeur du magazine Voiles et Voiliers...
Il sait à merveille faire partager son amour de la mer et de la navigation, sans jamais lasser le lecteur ni le laisser sur la touche par trop de détails techniques. Pour ma part, complètement ignare de ce monde marin et de l’univers de la compétition en haute mer, j’ai adhéré et été conquise par ce récit. J’ai été vivifiée par l’écume et les embruns, émue par deux belles histoires d’amour et par cet appétit de la vie, véhiculé tout au long de l’histoire et surtout enthousiasmée par les facéties de ce commissaire hors-normes et « la résurrection » du lieutenant Capesterre, sans oublier l’humour omniprésent auquel s’ajoutent quelques malicieux petits clins d’œil à l’auteur lui-même. Quant au résultat…
À noter une playlist riche et variée qui rythme agréablement le polar.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2022/12/jean-marie-biette-rhum-amer.html
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