Blanche se sent perdue à la mort de Pierre, son mari. Après toute une vie de travail, de voyages partagés, les heures sont lentes. Le temps s'étire entre les promenades de son teckel...Pour surmonter la peur qui la hante d'oublier son grand amour, Blanche va fixer ses souvenirs dans l'écriture. Elle va tout dire de leur bonheur et aussi de sa rivale ; une tige bien roulée de 72 millimètres...
Au cimetière où elle se rend chaque jour, elle va faire la connaissance de Jules, un vieil homme, amoureux des fleurs .Après une première rencontre houleuse, pendant des mois, ils se retrouveront dans le jardin de Pierre où ils partageront leur histoire, jusqu'au jour où le vieillard disparaîtra sans un au revoir ... Il lui faudra attendre le printemps suivant pour avoir l'explication du silence de son camarade de cimetière.
La veuve au teckel, nous emporte dans l'intimité de ce couple inséparable.. La veuve au teckel, nous rappelle que l'amour est plus fort que le chagrin : Tu m'as si bien accompagnée, que je ne serai jamais seule.
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Il y eut son premier, "Mademoiselle à la folie", quand la mémoire s’en va : adoré. Il y eu le deuxième, "Ma vie parfaite d’avant Céline Dion", quand un acte manqué modifie le cours de la vie, beaucoup aimé. Et puis voilà le troisième, "La présence des absents". Il corrobore simplement l’expression "Jamais deux sans trois".
Dire que j’ai aimé ce troisième opus est faible. Il possède en effet toutes les qualités que j’attends d’un récit : il est court, magnifiquement écrit et il raconte une histoire qui pour être triste, n’en est pas moins belle, très belle, lumineuse. Cette histoire, c’est celle de Blanche. Elle vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. La vie n’a plus de saveur. Après avoir travaillé, voyagé, passé sa vie aux côtés de cet homme qu’elle aimait, le temps s’écoule lentement. Alors, elle va mettre ses souvenirs par écrit.
J’ai aimé l’écriture de l’auteure, épurée, ciselée, d’une grande délicatesse, d’une belle élégance. Chaque mot est à sa place, pas un qui ne dépasse. Les phrases sont courtes, extrêmement courtes, qui claquent et disent sans fioriture "Je monte me coucher. Notre chien s’endort à mes pieds. J’étouffe une plainte dans mon oreiller, je laisse aller mes pleurs. Je balaye ce que nous sommes. Je déterre ce qui fût nous : ce binôme radieux."
J’ai aimé la construction du roman par chapitres alternés entre la vie d’avant, celle du bonheur, et la vie d’après, celle de la mort, faite de moments de retrouvailles devant une tombe où repose celui qui l’a laissé esseulée. J’ai aimé son approche du personnage de la Gitane, la rivale, celle qui partait en fumée et noircissait l’amour, cette rivale toujours plus forte, impossible à quitter.
J’ai aimé la résilience qui domine le récit et enfouit la colère de la défaite au plus profond. Seuls demeurent les bons souvenirs, les moments joyeux et l’amour, toujours l’amour. Ce roman est un hymne poétique à ceux qui nous quittent, les émois sont racontés avec beaucoup de pudeur, et petit à petit la vie renaît.
Un magnifique roman.
Un grand merci à l'auteure et à la maison d'édition pour cette lecture.
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