"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
À Saint-Malo, à quelques heures du départ de la Route du rhum, le corps sans vie du producteur de rhum guadeloupéen Jean-François Belloiseaux est retrouvé à bord du voilier de son fils Malo. Des signes inquiétants de kenbwa (vaudou antillais) entourent le cadavre. Le commissaire Rochard commence son enquête avec la capitaine Vézin, bientôt rejoints par le lieutenant Capesterre, un policier originaire de Guadeloupe. Alors que le duel bat son plein en mer entre Malo Belloiseaux et Médélice Lenclume, une jeune navigatrice métisse native des Saintes, l'enquête conduit les policiers aux mystères de la tombe de Chateaubriand au large de Saint-Malo, puis à Madère et enfin aux Antilles, dans les îles de la Dominique, d'Anguilla et de la Guadeloupe. De lourds secrets de familles, des destins mêlés entre Saint-Malo et les Antilles émergent. Toujours nourri de mauvais esprit, d'humour et de bons rhums, le commissaire Rochard navigue entre une fantastique Route du rhum et une enquête pleine de rebondissements.
À quelques heures du départ de la Route du Rhum, Jean-François Belloiseaux, propriétaire guadeloupéen de la rhumerie du même nom est retrouvé mort, des signes de vaudou antillais, le kenbwa, dessinés sur le visage, à bord du monocoque de son fils, un Class40.
Averti, le procureur confie sans hésitation l’affaire au commissaire Rochard, celui qui est venu à bout de l’enquête de ce jeune navigateur Erwan Sauzon, retrouvé mort à sa table à cartes après avoir coupé en vainqueur la ligne d’arrivée de la Globe Race aux Sables-d’Olonne.
Il opérera avec la capitaine Agnès Vézin et leur sera bientôt adjoint Désiré Capesterre, un policier antillais né à Grigny, cabossé par la vie et l’enfer de certaines cités parisiennes, qui sort d’un burn-out.
Si, dès le début, une piste les entraîne vers une indépendantiste guadeloupéenne dont l’un de ses contacts a été géolocalisé, la nuit du crime, dans la zone où était mouillé le voilier de Malo Belloiseaux, elle devra être abandonnée. Le corps du supposé assassin est en effet retrouvé mort, avec les même marques de strangulation que la victime du voilier et son décès serait antérieur à celui de ce dernier.
L’enquête, passionnante et haletante, va nous fait naviguer, souvent, nous faisant vivre au plus près les aventures de ces marins au courage et à la force étonnante, des êtres avant tout passionnés.
Nous partons de Saint-Malo, découvrant l’ambiance qui règne dans cette cité de départ de la célèbre course à la voile transatlantique en solitaire, courue tous les quatre ans, la Route du Rhum, pour rallier Pointe-à-Pitre en Guadeloupe et sa ligne d’arrivée. Mais grâce à l’enquête, nous faisons connaissance avec toute la beauté sauvage d’autres îles antillaises, leurs coutumes, traditions, leur histoire non sans avoir fait avant, une courte mais intéressante escale sur la petite île de Porto Santo, au nord de Madère.
Ce qui est agréable dans ce polar de Jean-Marie Biette, comme ça l’était déjà dans le premier de cet auteur, Mort à bout de course, c’est que le milieu marin, ce milieu de la course au large serve d’écrin à l’enquête, s’inscrivant comme un personnage à part entière.
Quant aux personnages en chair et en os, quel régal !
En effet, ce commissaire Rochard, quel bon vivant ! C’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé cet accro de la bonne bouffe qui ne jurait en Bretagne que par le THB : thon, huîtres et vin blanc et qui a du se convertir à l’APCC : acras, punch et colombo de cabri, Antilles obligent. Quant au rhum, conseillé par de fins connaisseurs, il est vite devenu sa boisson de prédilection.
Si le récit est aussi prenant, palpitant, plein d’humour et tellement vivant, c’est que cet auteur connaît bien son sujet. Jean-Marie Biette, ancien skipper était, jusqu’à tout récemment, journaliste, responsable du pôle Mer du groupe Ouest France et directeur du magazine Voiles et Voiliers...
Il sait à merveille faire partager son amour de la mer et de la navigation, sans jamais lasser le lecteur ni le laisser sur la touche par trop de détails techniques. Pour ma part, complètement ignare de ce monde marin et de l’univers de la compétition en haute mer, j’ai adhéré et été conquise par ce récit. J’ai été vivifiée par l’écume et les embruns, émue par deux belles histoires d’amour et par cet appétit de la vie, véhiculé tout au long de l’histoire et surtout enthousiasmée par les facéties de ce commissaire hors-normes et « la résurrection » du lieutenant Capesterre, sans oublier l’humour omniprésent auquel s’ajoutent quelques malicieux petits clins d’œil à l’auteur lui-même. Quant au résultat…
À noter une playlist riche et variée qui rythme agréablement le polar.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2022/12/jean-marie-biette-rhum-amer.html
Un tantinet agaçant ce capitaine Rochard,un peu lourdingue mais fin connaisseur de rhum et autres joies rabelaisiennes l'enquête passerait presque au second plan sur le meurtre de J.F.Belloiseaux ,producteur de rhum guadeloupéen,à St Malo,la veille du départ de la course du Rhum à bord du voilier de son fils,Malo.
Retours dans le passé historique,promenades exotiques grâce à de très fines descriptions de JM.Biette tout en nous faisant partager son amour de la voile!
Je dois dire dire que lire ce roman en entendant souffler le vent malouin fera presqu'oublier que le départ réel 2022 ne sera donné que mercredi:agréable et instructive façon d'attendre...
Bises malouines
Égal à lui-même, Jean-Marie Biette m’a emmené une nouvelle fois dans une folle aventure, sur les pas de son héros favori : le commissaire Rochard.
Celui-ci est un fameux amateur de rhum et un formidable client des meilleurs restaurants, ceux qui servent une excellente nourriture, locale de préférence.
Après le palpitant Mort à bout de course, Jean-Marie Biette, dans Rhum amer, démontre encore sa parfaite connaissance de la mer et des voiliers.
En effet, après le Tour du monde en solitaire, c’est la Route du Rhum qui débute très fort à Saint-Malo. Dans la catégorie Class40, les voiliers monocoques, loin des « formules 1 » de la mer, sont, j’ai envie de dire les bateaux les plus authentiques. Donc, dans cette catégorie, deux Antillais sont favoris : Médélice Lenclume, sur Caraïbes Immobiler, et Malo Belloiseaux qui défend les couleurs de la rhumerie Belloiseaux. Si Malo est blanc, Médélice, la bien nommée, est une métisse aux yeux bleus.
Au passage, l’auteur n’oublie pas de me remettre en mémoire la disparition d’Alain Colas, en mer, lors de la première Route du Rhum, en 1978. C’est l’occasion de rappeler la chanson d’Alain Chamfort, paroles de Serge Gainsbourg, Manureva (oiseau de voyage en tahitien), le nom du bateau du trimaran d’Alain Colas.
Passé cet hommage, ce polar est lancé avec la découverte du cadavre du père de Malo, Jean-François Belloiseaux, le patron de la rhumerie Belloiseaux qui prospère là-bas, aux Antilles où l’arrivée de la Route du Rhum est fixée, à Pointe-Noire.
Aussitôt, voilà la commissaire Rochard sur le pont avec le lieutenant Agnès Vézin. L’assassinat du père de Malo révèle un mystère de plus : son visage porte les marques du kenbwa, un rite vaudou.
Si l’enquête piétine, la course prend le dessus puisque Malo décide de prendre quand même le départ donné par un coup de canon. Ces navigateurs au courage et à la volonté incroyables, forcent l’admiration.
Après quelques anecdotes savoureuses, voici une nouvelle victime, un certain Lionel Richaud. Cela oblige la police à reprendre l’enquête à zéro. Rochard et Vézin reçoivent le renfort d’un flic dépressif, Désiré Capesterre, d’origine antillaise.
La course en mer prend le dessus et Jean-Marie Biette m’apprend pas mal de termes techniques complétés par des références historiques.
Les trois enquêteurs suivent la progression de Malo et Médélice et se retrouvent à l’arrivée, à Pointe-Noire, en Guadeloupe. À partir de là, l’auteur me fait visiter les petites îles, les plages les plus isolées et même l’île de la Dominique, entre Guadeloupe et Martinique.
Sur place, le commissaire Rochard abandonne son fameux THB (tartare de Thon + Huîtres + vin Blanc) pour le APCC (Acras + Punch + Colombo de Cabri).
Fidèle à son habitude, Jean-Marie Biette mitonne des dialogues savoureux au cours desquels Rochard aime avoir le dernier mot.
À part ça, l’enquête piétine, est relancée, surprend et j’avoue que je m’y perds un peu dans cette galerie de personnages. Mais l’essentiel n’est pas là car l’auteur réussit à me plonger dans la vie des Antillais tout en complétant mes compétences géographiques. Il m’apprend que le plus haut sommet de toutes les Antilles, les Diablotins (1450 mètres) se trouve sur l’île de la Dominique.
Compromissions, goût du pouvoir et de l’argent, certains personnages sont sans foi ni loi. Heureusement, Jean-Marie Biette réussit à glisser quelques rencontres amoureuses dans cet imbroglio. Si Capesterre retrouve avec bonheur ses racines, il se révèle un fameux enquêteur, laissant Rochard avaler pas mal de rhum dont l’un titre 59 degrés ! Pour lui, le rhum n’est jamais amer alors que certains protagonistes confirment le titre bien approprié de ce polar : Rhum amer.
Au fait, cette fameuse Route du Rhum, organisée tous les quatre ans, partira de Saint-Malo ce 6 novembre 2022. 6562 km séparent Saint-Malo de Pointe-à-Pitre. Elles et ils seront 138 concurrentes et concurrents sur la ligne de départ.
Après Rhum amer de Jean-Marie Biette, il va sans dire que mon intérêt pour cette course en solitaire sera grand et que je ne pourrai pas m’empêcher de penser à Médélice Lenclume et à Malo Belloiseaux, les deux sympathiques héros de Jean-Marie Biette que je remercie ainsi que les éditions Ouest-France.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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