"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Clothilde a fait de l'annonce des mauvaises nouvelles son métier.
Son créneau : les interactions sociales personnelles que les gens préfèrent éviter. Sa mission : informer avec diplomatie et professionnalisme en cas de ruptures, licenciements, fins de contrats brutales, maladies et décès, etc.
Née sous X, Clothilde porte un prénom qu'elle déteste et collectionne les objets perdus qu'elle s'efforce de rendre à leurs propriétaires. Elle a deux chats, parce qu'eux ne la contredisent jamais, et beaucoup trop de livres à lire. Elle n'a qu'une amie, Sarah, mais c'est déjà pas mal. Elles se connaissent depuis l'école primaire, car la maison de Sarah était en face du foyer de l'orphelinat. Le seul défaut de Sarah, c'est son frère jumeau, Ben. Il a été le premier - et unique - amour de Clothilde, mais l'a quittée brutalement pour faire sa vie en Angleterre.
Alors qu'elle est confortablement installée dans cette vie solitaire et un tantinet marginale, Clothilde reçoit la visite du notaire local : il à une bonne et une mauvaise nouvelle pour elle. Sa mère biologique vient de mourir, lui laissant un héritage pour le moins inattendu: la garde d'un petit garçon de 8 ans, tout aussi roux qu'elle... qui s'avère être son petit frère.
Mais est-ce la bonne ou la mauvaise nouvelle ?
Clothilde, jeune trentenaire, née sous X, a grandi de foyer en foyer en tentant de se construire. Elle mène aujourd’hui une petite vie bien rangée et suffisante pour elle : pas ou peu d’amis – une seule, sa meilleure amie Sarah, pas d’amant, pas de famille ni d’enfant.. Pas d’attache en somme, pas de souffrance ! Elle contrôle tout pour ne pas être déçue.
Insensible et détachée au possible, elle exerce un job officiel et peu commun, celui d’annoncer des nouvelles, parfois mauvaises, à des familles, des employés, que ce soit un décès, une maladie, un licenciement.. Et un job en incognito, celui d’auteure de romans d’amour. Comme une envie de conjurer le sort et de rêver un peu.
Sauf qu’un jour, c’est à elle qu’un notaire vient annoncer une nouvelle particulière : sa mère biologique vient de décéder et elle lui laisse un héritage particulier : un petit frère de 8 ans. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Le monde que Clothilde a réussi à former, ainsi que les barrières érigées depuis des années, viennent s’écrouler. Mais lorsqu’on a connu que les foyers, peut-on se résoudre à y laisser un enfant – qui plus est un petit frère ? Laissant une entrevue dans sa carapace et contre toute attente, Clothilde décide de s’occuper d’Adam, du moins tenter.
Pour Clothilde qui s’est forgée seule, apprendre à panser les blessures et tisser des liens n’est pas évident. Comment peut elle donner de l’amour à une personne, elle qui n’a jamais connu la famille et qui vit avec ce sentiment d’abandon par la même mère qu’Adam ? Difficile aussi de ne pas en vouloir à ce jeune frère qui a reçu l’amour qu’elle n’a pas eu, par cette mère en commun..
Malgré tout, ce lien filial se met progressivement en place et la vie à deux s’organise, doucement et avec beaucoup de pudeur aussi. Adam est inscrit à l’école du village où un nouveau professeur exerce. Le hasard fait que cet instituteur Ben, n’est autre que le frère jumeau de Sarah et premier amour de Clothilde, revenu dans la région après l’avoir quitté il y a plus de 12 ans et dans l’espoir bien sûr, de la reconquérir..
La plume de Marion McGuinness est tout en finesse et tente d’aborder le thème douloureux de l’abandon. C’est une des 5 blessures de l’enfance ; la reconstruction peut s’avérer lente et complexe. Dans ce roman justement, pas de drame, on ne tombe pas dans le pathos, simplement des émotions très justes.
Clothilde doit se reconstruire, encore, continuer à se battre contre un passé pas complètement guéri, fragile et qui demande des efforts constants. Le tout en apportant soutien à Adam qui lui aussi est en souffrance. Montrer que l’on est fort alors qu’on y croit peu..Tout le jeu des parents confrontés aux aléas de la vie.
Un réelle introspection est faite pour Clothilde, un lâcher-prise surhumain lui est demandé. Ce n’est pas évident, il y a toujours cette carapace qui nous protège. C’est à nous de décider si nous ouvrons les portes ou non. Peut-être qu’Adam sera son sauveur finalement, ils se soigneront ensemble aussi.
En second plan, il y a ce début (recommencement ?) d’histoire sentimentale. Ne vous fiez pas à cette amorce de feel-good guimauve parfumé à l’amour. On se laisserait prendre au jeu en levant les yeux au ciel mais il n’en est rien.. du tout. Le cœur est là et montre à quel point il peut rebondir et y croire à nouveau. Comprendre. Pardonner. Avancer.
Alors oui c’est un roman où l’on devine les événements et la finalité assez vite – en surface. Mais… il y a tout ce cheminement pour y arriver et comme dans la vraie vie, il est semé d’embûches. Il nous pousse à faire un gros travail sur soi, à oser, à lâcher prise et sortir de notre zone de confort – si réconfortante en apparence.
Abandonnée d’une autre manière, je reconnais ce sentiment, on recherche évidement l’amour des autres, leur regard, leur attachement, une promesse qu’on ne sera plus jamais seule. J’ai trouvé que Marion McGuinness présentait ce cheminement de manière très réaliste. Ce sont des étapes de reconstruction inévitables si on veut aller de l’avant et « guérir » d’un abandon passé. Bien qu’on en guérisse jamais, on apprend à vivre avec et à y croire d’une autre manière.
Bravo à Marion McGuinness pour avoir – à mes yeux – sublimé une douleur d’enfance très délicate.
Roman séduisant, attachant ... Clothilde, jeune femme au métier très atypique et née sous X, se voit annoncer par le notaire que son héritage comprend la garde d'un 1/2 frère de 8 ans suite au décès de leur mère. Comment va-t-elle gérer cette situation, elle la célibataire, ayant peu d'amis-es et sans famille ? Cette arrivée inopinée est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Tout comme le retour de son amour de jeunesse ?
J'avais pris beaucoup de plaisir à lire son 1er livre "Egarer la tristesse", et ce plaisir a été retrouvé dans cette lecture.
Au travers de ses mots justes, réparateurs, Marion McGuinness réussit le tour de force d'évoquer avec finesse et beauté la construction d'un enfant né sous X avec ses difficultés. L'ensemble des personnages de ce roman ont été cabossés par leur parcours de vie, mais au fil des pages, on s'aperçoit qu'ils vont tous avoir une seconde chance pour se reconstruire, s'ouvrir à l'amour.
Ce livre m'a ému, porté au-delà de mes premières impressions. Il a provoqué des frissons, des papillons et j'ai aimé suivre la construction pas à pas de cette famille atypique.
La plume de Marion est toujours aussi belle et elle m'a entrainé avec elle tout comme dans son premier roman... A quand le suivant ?
A l'image de son premier roman " égarer la tristesse" que j'avais beaucoup aimé, ce roman est porteur d'un message optimiste et positif. Résiliente, Clothilde est un personnage attachant.
Née sous X, la vie démarre plutôt mal pour elle. Une enfance cabossée dans les foyers d'accueil de l'aide Sociale à l'enfance. Les blessures d'enfant ont forgé un tempérament certain. Clothilde sait ce qu'elle veut mais elle garde de nombreuses cicatrices.
Son métier est plutôt atypique : elle est annonceuse de mauvaises nouvelles. Cela consiste à informer : rupture, licenciements, maladies et décès. Ce métier elle l'exerce avec une certaine distance mais beaucoup de diplomatie.
Sa vie va basculer lorsqu'elle est elle même dentinaire d'une nouvelle qui va changer le cours de sa vie.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !