"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après avoir tiré un trait sur leurs jeunesses de braqueurs et d'assassins, les quatre membres du «Gang du grand boxeur» mènent désormais des existences rangées et paisibles. Jim a si bien réussi à refaire sa vie qu'il est sur le point d'épouser la sublime fille d'un shérif. Mais un fantôme de leur passé annonce qu'il va s'inviter à la cérémonie et profiter de la fête pour régler de vieux comptes. La mort dans l'âme, les quatre anciens complices n'ont plus qu'à se donner rendez-vous au mariage, où il faudra vaincre ou mourir. Mais ce qui les attend dépasse de très loin tout ce qu'ils avaient pu imaginer.
Le roman commence par une scène qui semble un peu à part. Deux vilains jumeaux, l'un parle, l'autre pas, terrorisent dans un bar un jeune couple ne demandant rien à personne, et racontent l'histoire terrifiante qui les a rendu si méchants.
On rencontre ensuite deux frères, Oswell et Godfrey, fermiers en Virginie, qui ont reçu une invitation au mariage d'un certain Jim, invitation qui semble ne pas les réjouir et même franchement les inquiéter avec le laconique «toutes les vieilles connaissances seront présentes».
Ils s'embarquent, fortement armés, pour un voyage vers le Montana et retrouve en chemin Dicky le new-yorkay, chéri de ces dames et joueur invétéré.
Comme le voyage est long, Oswell a la bonne idée d'écrire une lettre à sa femme pour lui révéler un passé où lui, son frère, et ses compagnons de l'époque n'étaient pas du bon coté de la loi et ont commis des actes peu avouables qu'ils risquent de payer très prochainement. Missive particulièrement judicieuse qui permet au lecteur de patienter le temps que dure ce voyage en s'instruisant sur les raisons pour lesquelles des personnes pourraient en vouloir à ce petit groupe et ce vers quoi ils se dirigent réellement.
Arrivé dans le Montana on découvre d'autres protagonistes, Jim, sa future épouse, le père de celle-ci shérif du coin, l'adjoint du shérif et amoureux éconduit dont on se doute qu'il va avoir avec son patron un rôle dans les événements à venir en tant que représentants de la loi. La cérémonie qui aurait du être joyeuse mais qui s'annonce comme celle de tous les dangers se profile enfin.
Autant jusque là le rythme a été plutôt lent avec une mise en tension progressive laissant augurer un affrontement digne du meilleur «Ok corral», autant les 150 dernières pages nous plongent dans un impressionnant déchaînement de violence, à la limite du supportable, la rancoeur et le désir de vengeance des «vieilles connaissances» n'ayant pas de limites.
Ce roman étant qualifié de western de série B, je l'ai apprécié comme tel, sans en attendre plus qu'une lecture divertissante, avec un brin d'ennui dans la première moitié et un intérêt quelque peu mitigé pour le final sanglant.
J'ai plutôt bien aimé les personnages très typés ouest sauvage, les vrais méchants, les anciens bandits en quête de rédemption, le vieux shérif qui boite, le jeune adjoint téméraire, les cruels indiens de service, la belle à protéger.
Bref une lecture pas inintéressante mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable n'étant pas un habitué du genre.
Je ne suis pas une grande spécialiste des Westerns même si plus jeune je ne ratais aucun film présenté par Eddy Mitchell dans sa dernière séance, j’ai toujours adoré les histoires d’indiens et de cow-boys et j’ai souvent été du côté des indiens. Si j’aborde le côté cinéma et western c’est parce que j’ai été surprise d’apprendre que S.Craig Zahler est aussi bien cinéaste qu’auteur, il suffit de voir son film Bone Tomahawk pour comprendre à quel point l’auteur est capable de nous donner des plans très visuels dans ses livres puisqu’il était d’abord auteur et scénariste avant de passer derrière la caméra. Avec une assemblée de chacals on change de catégorie et ce n’est pas le western de papy ! C’est un livre puissant avec des personnages uniques et attachants, empreints de profondeur évoluant dans des paysages typiques avec une histoire lourde à trimballer. Les personnages que l’on rencontre au fil de la lecture sont superbement conçus, en particulier Dicky le New-yorkais et bien entendu Quinlan le méchant sans âme et même les personnages secondaires gardent une présence forte au-delà de l’intrigue. J’ai apprécié aussi l’humour noir, les situations décalées. Je n’ai trouvé aucuns signes de faiblesse dans ce roman tout est parfaitement à sa place. On sent le danger venir et le suspense se construit avec brio pour en arriver à rendre l’atmosphère insupportable et c’est alors que se déverse sur nous des flots de violence venant en direct de l’enfer. Une barbarie dont je ne pensais pas qu’elle puisse exister dans le nouveau monde en ces années 1880, j’en étais encore à la petite maison dans la prairie avec son côté romantique. Donc tout le roman tend à se construire lentement pour en arriver à un point culminant tellement brutal. Y aura-t-il une rédemption possible pour ces hommes ? Peut-on d’une manière ou d’une autre racheter ses erreurs passées ? Si vous voulez tenter un western dérangeant qui vous attrape par le col et ne vous lâche plus, ce livre sera parfait. Bonne lecture.
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