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Augustin : Je désire connaître Dieu et l'âme.
La Raison : Ne désires-tu rien de plus ?
Augustin : Rien absolument.
Les Soliloques sont un des tout premiers textes écrits par le jeune Augustin vers 386, peu de temps après sa conversion au christianisme. Composé, comme La Vie heureuse (Petite bibliothèque n° 261), dans sa retraite rurale de Cassiciacum, à quelques kilomètres de Milan, il se présente comme un dialogue entre Augustin et sa raison. Augustin est seul avec lui-même, et les Soliloques - Augustin est l'inventeur du terme - nous font accéder sans intermédiaire à sa vie intérieure.
Qu'est-ce que l'âme, qu'est-ce que Dieu ? A ces questions centrales de la philosophie platonicienne, Augustin répond dans le langage de cette philosophie, et sous la forme éminemment platonicienne du dialogue. Mais il y répond après l'événement bouleversant de la conversion. Pour Platon l'expérience philosophique de l'âme était en lutte avec celle de la nature. Plus l'homme se voyait impliqué dans l'ensemble des créatures vivantes, plus il s'éloignait de son âme en proie à la nostalgie des Idées. Pour Augustin, à l'inverse, l'homme, s'il appartient a la hiérarchie naturelle qui relie tous les êtres les uns aux autres, est aussi détaché de la nature car il a un rapport immédiat avec Dieu vis-à-vis de qui il est une personne, de même que vis-à-vis de l'homme Dieu aussi est une personne. L'homme parle à Dieu et Dieu parle à l'homme. Dans ce dialogue intérieur, un homme nouveau se forme : l'homme religieux.
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