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Shakespeare et les boys band ; culture jetable et marchandisation hédoniste

Couverture du livre « Shakespeare et les boys band ; culture jetable et marchandisation hédoniste » de Vincent Teixeira aux éditions Kime
  • Date de parution :
  • Editeur : Kime
  • EAN : 9782841746545
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Malgré ces temps de crise, le règne de l'hédonisme consumériste perdure, et la consommation culturelle est à la mode. Mais à bien des égards, la culture de masse qu'on nous vend, quand elle n'est pas un escamotage ou un bricolage culturel, dont l'artifice va de pair avec la fuite en avant dans... Voir plus

Malgré ces temps de crise, le règne de l'hédonisme consumériste perdure, et la consommation culturelle est à la mode. Mais à bien des égards, la culture de masse qu'on nous vend, quand elle n'est pas un escamotage ou un bricolage culturel, dont l'artifice va de pair avec la fuite en avant dans l'artificialisation de la vie, relève essentiellement du divertissement, comme un baume adoucissant aux misères quotidiennes. C'est contre cette manière distrayante de conforter la domestication des êtres, façonnage d'un homme moyen, fonctionnel, que s'inscrit cette critique, volontiers pamphlétaire, de l'actuelle marchandisation, ad nauseam, de la culture. Laquelle est devenue le champ de bataille d'une véritable misère symbolique, aussi déroutante que les autres désastres du monde moderne. Car à travers cette assuétude qu'on nous inocule à consommer indifféremment des « produits culturels », comme du coca light, les manoeuvres d'assujettissement et les outrages qui sont faits aussi bien au langage, à la pensée, la sensibilité, l'imagination, les rêves, les désirs, les corps, participent en fait d'une véritable destruction de la vie intérieure. Comme la société industrielle de masse, à laquelle elle est désormais largement soumise, la marchandisation de cette culture sans estomac, insignifiante, plus spectrale que spectaculaire, car détachée de la vie, achève d'obstruer la question du sens, rendue superflue. Ainsi, à mesure que, déroutés, nous sentons l'horizon se restreindre, et croître, parallèlement à celles de la planète, les pollutions et dégradations de l'esprit, s'impose la nécessité vitale d'une désintoxication, afin de renouer avec les ressorts et pouvoirs d'une culture apte à repassionner le réel, comme à aimanter la liberté d'être ce que nous sommes. Tel est sans doute un des enjeux de notre nouveau malaise dans la civilisation.

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