"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Une petite semaine m’a suffit pour lire tranquillement le dernier polar de Renée Hallez et il me laisse sur la bonne impression du précédent « Tweet à toute heure ». Je trouve que Renée Hallez, peut-être depuis qu’elle a plus de temps et d’énergie à consacrer à l’écriture, construit des intrigues de plus en plus claires et structurées. Je peux bien le dire à présent, ces premiers polars étaient vraiment touffus, avec un nombre de personnages trop importants et des intrigues un tout petit peu trop tortueuses pour moi, particulièrement « La dixième plaie » où j’avais presque été tentée de prendre des notes pour m’y retrouver ! Dans « Sale temps pour les peluches », on retrouve le style direct et très fluide de Renée Hallez au service d’une intrigue complexe juste comme il faut, complexe mais en restant crédible, avec des personnages peu nombreux mais au final bien croqués et suffisamment multi facettes pour qu’ils suscitent tous des impressions contrastées au lecteur. L’intrigue se déroule à Haguenau ou une mère en instance de divorce voit son petit ami et son petit garçon enlevés par des faux policiers lors d’un faux contrôle de police. Eplorée et paniquée, elle refuse de prévenir la police et fait appelle à Paul Soyote, enquêteur privé collaborateur de Françoise Poisson (le cabinet d’enquête privé Poisson étant le personnage récurent des polars d’Hallez). Une course contre la montre pour retrouver le bambin s’enclenche, surtout que le gamin de trois ans est un affreux jojo qui va pourrir la vie de ses ravisseurs, et la patience des voyous (aux motivations bien mystérieuses puisqu’ils ne demandent aucune rançon) a des limites ! C’est peu dire que les personnages de Renée Hallez ont du caractère : le bambin est insupportable, le père à la fois onctueux et angoissant et la mère éplorée (très vite énervante avec ses crises de nerfs et ses évanouissements qui tombent à pic pour ne pas répondre de son passé) nous est au final clairement antipathique. Je me demande si ce n’est pas elle le sujet principal du livre : cette mère castratrice, possessive, clairement abusive qui adule son affreux gamin qui, je n’en doute pas, deviendra un sale type en grandissant (c’est ce genre de mère qui enfantent des sérials killers !). Secrets de familles, paternités subies ou contrariées, la famille est au cœur de l’intrigue comme dans les autres polars de l’auteur. Avec elle, on n’est jamais loin du « Famille, je vous hais » d’André Gide. Le dénouement, dont évidemment je ne dirais rien, est un petit peu difficile à suivre puisque la grande scène d’action qui clôture le livre m’a semblée un peu chaotique, comme le sont les scènes d’action dans les films policiers d’ailleurs, ce qui ne constitue pas une critique. Il y a peut-être quelques petites choses peu crédibles dans « Sale temps pour les peluches » comme la fausse arrestation par la police en plein centre ville d’Haguenau. Peut-on vraiment imaginer, dans une affaire d’enlèvement d’enfant, qu’un enquêteur privé accepte de ne pas prévenir la Police ? Mais qu’importe, le livre se lit bien, l’intrigue est bien construite et le thème abordé est universel, c’est un bon Renée Hallez, un des meilleurs même. Et puis, elle est belle cette couverture, il touchant cet ours en peluche énervé qui brandit son petit poing !
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