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La civilité, en définissant la bonne distance entre les individus, vise la domestication des corps, introduit au respect de l'autre, encourage la solution des différends par la discussion raisonnable.
Mais, code de distinction, elle produit aussi de l'exclusion: les bonnes moeurs distinguent l'homme bien élevé du vandale, de l'étranger ou du "jeune". L'éducation aux bonnes manières dans un contexte de domination peut ainsi cacher la crainte des uns de voir s'exprimer la colère ou le désespoir incontrôlés des autres. Les incivilités signifient alors la révolte contre l'hypocrisie des moeurs.
Pourtant, dans les comportements incivils eux-mêmes, dans l'esthétique des tags et des graffs, de la musique rap, se lisent aussi des formes spontanées de sociabilité, basées sur la reconnaissance du groupe des pairs. Celles-ci constituent une forme d'apprentissage souterrain de la vie en société.
Civilité et incivilité(s) ne se laissent donc pas réduire à un affrontement entre civilisation et sauvagerie. Le but de ce numéro est de faire la part de ce qui, d'un côté, dans les processus de civilisation, fabrique aussi du contrôle social et de l'exclusion, et de ce qui, de l'autre, dans les faits d'incivilité, laisse pourtant entrevoir des processus de resocialisation.
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