"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce recueil de courts « instantanés » sur le Goulag est la réédition d'un ouvrage publié en 2002 par Le Cherche Midi.
Jacques Rossi (1909-2004), né d'une mère française et d'un père polonais, a grandi en Pologne. Entré très jeune au parti communiste, il accomplit des missions en Europe pour le Komintern (qui utilise ses talents de polyglotte), tout en suivant des études d'art et de langues orientales. En 1937, alors qu'il est agent de liaison en Espagne, il est convoqué à Moscou, où il est arrêté, condamné, et envoyé dans le camp de Norilsk. Il y reste jusqu'en 1958, puis est assigné à résidence à Samarkande, avant de retourner en Pologne où il enseigne le français pendant des années. Après plusieurs séjours aux États-Unis et au Japon, il se fixe en France en 1985 et obtient la nationalité française en 1990.
Il est l'auteur d'un monumental Manuel du Goulag, véritable encyclopédie sur les camps (mise en place du système concentrationnaire soviétique, vie quotidienne des détenus, langue et folklore des camps, etc.), publié en russe en 1987 et traduit en français en 1997, ainsi que du recueil de récits Qu'elle était belle cette utopie !
Durant les dernières années de sa vie, Jacques Rossi a donné de multiples conférences dans des cadres divers, y compris scolaires, et dans divers pays. Des émissions de télévision et de radio lui ont été consacrées en France et en Allemagne.
L'oeuvre de Jacques Rossi occupe une place importante dans la littérature sur le système concentrationnaire communiste.
Écrits dans une langue sobre, mais avec un humour décapant, ces textes constituent des témoignages irremplaçables sur les camps soviétiques par un intellectuel européen, communiste convaincu, qui découvre peu à peu qu'il s'est battu pour une utopie irréalisable.
Dans les années 1920, un jeune homme de 20 ans, né d’une mère française et d’un père germano-polonais, vit en Pologne.
Il réalise, petit à petit, les injustices sociales criantes existantes dans ce pays.
Il s’engage alors en politique et rejoint les communistes, intégrant le Komintern.
Ses missions sont de plus en plus dangereuses et l’envoient même en Espagne. En 1937, il est rappelé à Moscou. Il ne s’inquiète pas, tout va bien. C’est un fidèle communiste après tout, que pourrait-on lui reprocher ?
Mais c’est un piège et le voilà victime de la machine répressive soviétique pendant vingt-cinq années.
Jacques Rossi a vécu tout cela. Il a survécu au goulag, finissant ses jours en France et rédigeant un manuel du goulag et ce livre, en collaboration avec Sophie Benech.
Ce livre est constitué d’une suite d’instantanés sur la vie au goulag. Et si j’ai lu plusieurs témoignages de déportés, je suis toujours surprise de voir comment chaque détenu réussit à transmettre quelque chose de différent.
L’auteur insiste, ici, sur le manque de logique de cet univers concentrationnaire. Son aspect absurde, complètement déraisonnable. Dans des courts récits d’une page ou deux, il offre une vision tout à fait passionnante.
On évoque la nourriture, les cellules, les rencontres avec les autres détenus et notamment, étrangers, avec lesquels Jacques Rossi, polyglotte, a pu échanger.
Le tout est dans un style clair, non dénué d’un humour noir et d’un cynisme face à la réalité et à l’absurdité carcérale du goulag.
Une belle lecture, un témoignage très intéressant que je vous recommande.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !