"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«On m'a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m'enfonce une épine dans le pied, décrire l'échauffement d'une brûlure, parler des noeuds dans mon estomac quand j'ai trop mangé, de l'élancement lancinant d'une carie, mais je suis incapable d'expliquer ce qui me ronge de l'intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.La dépression.Ma faiblesse.Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n'est en mesure de m'aider. Dieu, la science, la médecine, même l'amour des miens a échoué. Ils m'ont perdue. Sans doute depuis le début.J'ai vingt-neuf ans, je m'appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.Le 6 avril 2016.Par euthanasie volontaire assistée.»
Quand la nuit devient jour est mon premier Sophie Jomain. J'ai décidé de le lire suite à sa publication sur Facebook où elle était malheureuse que ce livre n'ait pas su trouver son public.
Camille est dépressive, à tel point qu'elle est passée par tous les troubles alimentaires possibles et que sa dépression la rend malade autrement. Lasse de ne jamais se sentir bien et de vivre constamment dans la douleur, elle fait une demande d'euthanasie qui est acceptée. Cela semble être la lumière au bout du tunnel, mais elle en découvre une autre.
C'est un livre relativement noir, on sent sa détresse et sa frustration d'être incomprise, parce que dans le fond je le prends comme ça, ce livre est un appel à la tolérance de la part des gens qui ne comprennent pas la dépression. Non, on ne décide pas d'aller mieux, non ce n'est pas simplement dans la tête, non on invente pas les symptômes...
Je sais ce qu'est la dépression, mais il m'a filé les idées noires plus qu'autre chose ce livre, c'était bizarre. Et cette fin, mon dieu.
Chronique : http://leschroniquesdenounett.blogspot.com/2017/07/chronique-litteraire-quand-la-nuit.html
Tout d’abord, je tiens à remercie les éditions France Loisirs pour ce partenariat.
C'est l’histoire de Camille qui souffre d'un mal être depuis plusieurs années. Après des années de rendez vous médicaux, traitements, spécialistes etc... Elle en conclut qu'il lui est impossible d'en guérir, elle prend donc une décision radicale, décision qui n'est pas sans conséquences.
On apprend cela dès les premières pages, qui nous mettent vite dans le bain et sans prendre de gants, l'auteur ne nous épargne rien...
Camille est un personnage très touchant et attachant, même si parfois on aimerait un peu la secouer.
J'ai découvert Sophie Jomain grâce à son livre Cherche jeune femme avisée qui avait été un coup de cœur, et ici, elle nous offre un roman touchant, émouvant, où l'on peut percevoir la complexité de l'être humain, qu'un mal être n'est pas forcément une pathologie que l'on peut identifier ou guérir. Ce récit est construit de façon à ce qu'on puisse s'identifier au personnage principal, Camille, car il est écrit à la première personne.
On est aussi confronter à l'opinion hostile de personnes qui ne comprennent pas le choix de Camille, ces personnes qui, du coup, prennent son choix pour un manque de volonté pour guérir et leur jugement est cruel et dur à supporter tant on prend Camille en sympathie car on essaie de comprendre mais on s’aperçoit que ce n'est pas aussi simple.
Le rythme de l'histoire est assez tendu car cette histoire se passe en quelques semaines et les chapitres font office de compte à rebours jusqu'au dénouement final. Et plus l'échéance approche et plus on souffre avec Camille et on espère une issue différente pour elle grâce à des rencontres particulières qu'elle fait.
Notamment la rencontre avec Marc, son médecin, qui est un personnage très mystérieux, on ne sait pas vraiment ce qu'il attend d'elle et de plus, il nous donne cet espoir inespéré...
En bref, c'est un écrit osé et percutant que nous offre Sophie Jomain en traitant une histoire mêlant le mal être, la dépression et surtout l'euthanasie, qui pour ce dernier est un sujet très délicat et controversé.
Ce récit poignant peut faire ouvrir les yeux aux personnes qui pensent que toutes les maladies ont un remède et surtout qu'on ne peut pas se mettre à la place des autres si on ne vit pas ce qu'ils vivent. Je pense que c'est le genre de mal être qu'on ne peut comprendre que si on le vit....
La narration étant à la première personne du singulier il m’a été plus facile de comprendre ses troubles et son mal être, en effet la dépression est une maladie invisible qui est souvent jugé par les autres. C’est ce que l’auteur met en avant à certains moments, ceci permet de nous recentrer sur cette pathologie et en apprendre plus déçu, afin de ne pas juger sans savoir. Et puis il est aussi question d’euthanasie, un sujet encore assez tabou qui mérite qu’on s’y attarde et dont Sophie Jomain arrive à traité avec douceur.
De plus le récit n’est à aucun moment larmoyant ou accusateur, un point que j’ai beaucoup apprécié.
Pour alléger un peu la lecture nous avons une petite romance qui s’installe, et j’avoue avoir était un peu déçu, car j’ai trouvé cela facile. Surtout qu’à la moitié du livre cela s’intensifie et devient trop présent. Ce que j’avais aimé dans la première partie et mis en arrière plan et j’ai un peu oublier le thème du sujet c’est à dire l’euthanasie volontaire.
Quand aux personnages, certains sont drôle, d’autre un peu plus discret, et pourtant je les ai tous adoré ils ont chacun quelques choses qui fait qu’on s’attache à eux.
En conclusion une lecture ou les sentiments sont très bien transcrits, avec un sujet délicat mais qui est très bien amené mais je regrette cette romance un peu trop prononcé à certains moment. Je n’ai pas eu le coup de cœur attendu mais cela reste une très bonne lectures
http://liliandtheworldofbooks.blogspot.com/2016/06/quand-la-nuit-devient-jour.html
Je connaissais l'auteure par sa série Noss Head (que j'ai dévoré) et j'ai encore été transporté par sa plume.
Cette fois-ci ce n'est pas du fantastique qu'elle nous offre, mais une histoire qui va vous bouleverser au point qu'elle va réussir à vous faire pleurer.
On suit l'histoire de Camille qui va en bouleverser plus d'une. Après plusieurs tentatives de suicide qui n'ont pas fonctionné, elle décide de se faire euthanasier et pour cela il y a un centre qui va très bien l’entourer jusqu'au bout.
Tout au long du livre, on comprend son ressenti et on comprend totalement son choix même si pour nous ce n'est pas la solution. Elle souffre depuis son plus jeune âge et il n'y a rien qui va l'aider à se sentir mieux (moquerie, mauvaise aventure, trop grosse, trop maigre...).
L'auteure nous offre une vraie leçon de vie et dès le début je savais que cette histoire allait me marquer à vie. J'ai passé une nuit blanche tellement que je voulais avoir le fin mot de son histoire. Une fin qui d'ailleurs nous laisse libre cours à notre imagination.
Enfin, bref, "Quand la nuit devient jour" est une histoire dure, bouleversante et prenante. La plume de l'auteure est fluide et envoûtante qu'elle nous rend addict. Je peux vous garantir que cette histoire ne vous laissera pas de marbre. Un grand coup de coeur pour cette magnifique histoire.
9/10
Je remercie les éditions Pygmalion – ainsi que Sarah – pour cette magnifique réception ! Dès que j’ai vu la couverture et lu l’accroche, j’ai su qu’il me fallait ce roman. Ça n’a pas l’air comme ça, mais j’ai des périodes où j’aime me plonger dans des drames contemporains ; ça me ramène un peu les pieds sur terre, après toutes les histoires de fantasy et fantastique que je lis. En plus, c’était l’occasion rêvée pour découvrir l’auteur dans un contexte moins imaginaire, sachant que j’étais ressortie mitigée des Étoiles de Noss Head. En fait, après avoir refermé cette petite perle, j’ai eu un mal fou à passer à autre chose. Quand la nuit devient jour m’a littéralement transportée !
Camille, presque trentenaire, raconte son parcours, une succession de cauchemars toujours plus envahissants. Bien entourée, choyée, désirée, elle n’en demeure pas moins détachée de son existence et combat ce corps qui la révulse avec la plus grande énergie. Car Camille ne s’aime pas. Littéralement. Et cette souffrance remonte à son enfance, où déjà, elle ressentait un mal-être dévorant. La jeune femme somatise (c'est-à-dire que sa souffrance psychologique a des répercussions cliniques : elle souffre de douleurs abominables). Entre les crises de boulimie, d’anorexie, d’automutilations, de dépression profonde et de tentatives de suicide… C’est devenu trop pour elle.
Plus les années passent, et plus Camille s’aperçoit que la seule issue qui s’offre à elle est la mort. Elle prend alors une décision irréversible et lourde de conséquences : passer par le suicide médicalement assisté. Elle intègre donc un centre spécialisé, dans lequel elle sera suivie par un psychiatre jusqu’au jour J, le 6 avril 2016.
J’écris cette chronique avec les réminiscences de mes émotions de cette nuit. J’ai ouvert ce livre et me suis retrouvée dans une spirale infernale, incapable de m’en détacher jusqu’à la fin. J’ai eu peur de retrouver la substance de Avant toi par Jojo Moyes, ou encore Je vous demande le droit de mourir, l’histoire véridique de Vincent Humbert. Heureusement, Sophie Jomain a très bien su sortir son épingle du jeu.
L'histoire commence avec un long prologue qui nous explique les grandes lignes du parcours de l'héroïne, du début de son combat jusqu'à sa décision de mourir. Ce prologue m'a fascinée, même s’il était carrément déprimant. Il est puissant et extrêmement effrayant, d'une certaine manière. L'héroïne est prisonnière de son propre corps. Ses démons intérieurs ne lui laissent jamais de répit. Dans ce prologue, on assiste à sa descente aux Enfers, avec des habitudes alimentaires qui font le yoyo et des instants d’accalmie pour mieux replonger par la suite. J’ai été soufflée par cette entrée en matière peu.
Dans ce roman, Sophie Jomain a misé sur un réalisme incisif, qui m’a beaucoup impressionnée. J'ai moi-même travaillé dans des services psychiatriques accueillant des personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire et de dépression ; j'ai trouvé qu’elle avait très justement dépeint ce milieu. Le récit est tout en justesse. Il y a beaucoup de recherche, c'est creusé, bien manié et je n'ai décelé aucune fausse note.
La plus grande problématique reste ce désir de se donner la mort. La décision de Camille est prise, et elle ne compte pas dévier d’un iota. La mort est, à ses yeux, sa porte de sortie. Elle la vit comme une délivrance, une conjuration. Sa maladie la tourmente, l’engloutit et la dévore, alors quelle option lui reste-t-il ?
Mes émotions se sont entrechoquées, créant dans mon esprit un triste méli-mélo. J'ai moi-même un proche qui s'est donné la mort, et je dois admettre que ça a éveillé en moi des sentiments très puissants et difficiles à réfréner. D'abord, de la colère. On se dit que l'héroïne est égoïste. Ses parents lui ont donné la vie. Ils l'adorent, la soutiennent contre vents et marées depuis de longues années, sans jamais faillir. Et elle, cette vie, elle la piétine. Elle a la stabilité, l'amour, les proches, le confort... Mais son désir de disparaître l'emporte sur le reste.
Oui, je lui en voulais, je la trouvais ingrate et inconsciente de la chance qu’elle avait. Qu'elle abandonne alors que d'autres se battent pour vivre, n'est-ce pas un triste paradoxe ? En même temps, je culpabilisais de penser ainsi, moi qui ai toujours assumé ma position au sujet de l’euthanasie. Pour ça, Sophie Jomain est une magicienne, elle a su éveiller en moi des contradictions que je ne soupçonnais même pas.
C'est là que ça devient intéressant, parce que quelque part, je ne pouvais pas m'empêcher de compatir au mal-être qui ronge Camille comme une gangrène. Sa vie n'est plus qu'un trou béant dans lequel elle chute sans jamais en voir le fond. On se dit qu'effectivement, il n'y a pas 36 solutions pour la sortir de cet enfer. Et si la mort pouvait être cette solution ?
Camille est comme un petit animal craintif et inapprivoisable. Elle a le sentiment de ne pas appartenir à ce monde, de ne pas y avoir sa place. Une phrase en particulier m'a bouleversée. Je l'ai trouvée magnifique dans sa vérité, parfaitement en adéquation avec les pathologies psychiatriques que certains ont du mal à supposer, même à notre époque et dans notre société :
« Les maladies incurables sont généralement visibles à la longue, mais la mienne est sournoise. Elle se cache et donne l'illusion de ne pas exister. Elle est pourtant bien là, chaque jour, chaque nuit. Elle court dans mes veines comme un poison et insuffle à mes poumons un air irrespirable. »
Finalement, c'est délicat de porter un jugement sur la décision de Camille. Puis ce roman a le don d’écorcher les émotions à vif. Il n'est pas là pour nous conter une petite histoire mignonnette, mais pour nous amener à comprendre la complexité de la situation de Camille.
Cette décision de se faire euthanasier, c’est aussi le combat qu’elle mène, avec beaucoup de courage. Car il faut être capable d’affronter sa famille, sa colère et ses larmes. Les gens autour d’elle sont animés de bonnes intentions, mais ne réagissent pas toujours de la manière qu’elle espérait. Sa mère passe par la case évitement, puis acharnement thérapeutique. Elle est prête à en arriver à toutes les extrémités pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Son père est en plein dans le déni et se persuade intérieurement que l'espoir est toujours permis. Mais peut-on retirer le droit de mourir à une personne qui souffre?
La romance, quant à elle, m’a totalement transportée. Je n’en dirai pas beaucoup plus à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir des potentiels futurs lecteurs, mais ces instants m’ont mis beaucoup de baume au cœur. Ils étaient comme suspendus dans le temps. Même si en arrière-plan, le compte à rebours continue de s’égrener.
En résumé, Quand la nuit devient jour est une claque, un charivari d’émotion qui nous explose au visage. L’histoire est intense et puissante, les sentiments grimpent crescendo, pour nous laisser sans force – presque apathiques – dans les dernières pages. Avec une sensibilité peu commune, Sophie Jomain nous confronte à nous même. Quand la nuit devient jour ne fait que 238 pages, une parenthèse dans une vie, mais il a l’impact d’un coup de massue.
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/jeunesse---young-adult/quand-la-nuit-devient-jour-sophie-jomain
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