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« Elle se souvient. Il lui a annoncé un jour qu'il la quittait pour une chanteuse qui lui donnait énormément de plaisir. Il lui a demandé alors si elle avait du plaisir, elle aussi. Charlotte a compris. George était allé trop loin. Le pervers qui jouit de la souffrance d'autrui. Elle avait l'information. Les dés étaient jetés. » Charlotte est chanteuse de jazz. Elle ne le voyait pas, mais son compagnon, pianiste, était animé du désir irrépressible de la détruire. Sous emprise lorsque survient la rupture, elle ne peut plus chanter. Son propre corps se révolte. Trop longtemps, comprend-elle, elle a confondu amour et perversion. Elle était un objet pris dans ses filets.
Mais si ce deuil était une chance ? L'opportunité, par le chemin psychanalytique, de trouver la distance nécessaire pour se délivrer de ce maître en manipulation ? de se relier à la condition féminine ?
Au fil de ce travail, la découverte de son propre désir sera déterminante. Ainsi s'écrit et se déploie, tel un écho, la partition d'une fugue à deux voix vers la liberté.
Charlotte est chanteuse de jazz. Elle a partagé sa vie pendant douze ans avec George. Quand il la quitte, elle perd sa voix. Pour guérir de cette blessure, elle se livre à son psychanalyste Ravar et réalise qu'elle a été l'objet, et non le sujet, dans sa relation...
C'est le récit d'un long et lent processus qui nous est livré entre ces pages, celui du deuil et de la délivrance. Charlotte entame le combat intime de sa reconstruction. Son analyse la renvoie à ses propres peurs et autres névroses. Elles leur donnent corps ici pour s'extraire de ses schémas involontaires et s'en libérer. Elle s'ouvre ici à la vie et renoue avec une féminité qui avait été étouffée dans son œuf. Elle jouit de cette séduction sans calcul et sans tabou.
L'écriture est fluide et exprime, dans un fouillis ordonné, une foule d'émotions. La prise de conscience est réelle autant que nécessaire. L'accompagnement de Ravar est discret et permet le recul et la sécurité que Charlotte attend. L'approche est freudienne, et on se rapproche aussi ici de l'enfance. La volonté et la réflexion de Charlotte m'ont beaucoup touché.
Petit à petit, elle intègre, elle accepte pour donner le meilleur d'elle-même et aller de l'avant. George n'aura plus de prise sur elle, au-delà du temps qu'elle lui aura consacré.
Ce roman témoigne d'une malveillance sournoise dont il faut à tout prix se détacher, au risque de s'abandonner et de se perdre définitivement !
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