"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On connaît le merveilleux livre que composa Jean Giraudoux, sous le titre Littérature, en réunissant un certain nombre d'essais : un de ces volumes qui traversent le temps. Ce receuil pourrait être intitulé Littérature II si n'y voisianient, à côté des réflexions sur Proust ou Claudel, Labraud ou Alain-Fournier, de charmants textes, brillants, familiers, consacrés, eux, à Mozart, au graveur Daragnès, à Suzanne Lalique et, à côté de développements sur le théâtre, des portraits, des aperçus sur le sport, la guerre, le journalisme, les régions de France qu'aime Jean Giraudoux. A travers cet éventail de ravissants morceaux de prose réunis par les soins de son fils, c'est tout Giraudoux qui réapparaît, avec ses préoccupations, sa vie, ses gravités et son sourire. Un livre d'intimité, de charme - mais ne sont-ce pas là justement les qualités que nous aimons retrouver chez Giraudoux, que personne, sur ce terrain-là, n'a su encore remplacer ? Il ne faut pas attendre ici des "essais", au sens un peu pompeux et professoral du mot, mais des témoignages rapides, des textes occasionnels, des croquis, tous ces clins d'oeil que peut se permettre l'amitié, quand elle est sous-tendue, comme c'était le cas chez Jean Giraudoux, par une immense culture. Il eût été dommage de laisser dormir ces textes qui nous restituent, dans une lumière parfaite, un écrivain demeuré étonnament vivant.
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