"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous, les petits enfants de Tito, c'est l'histoire d'un adolescent qui a quitté son pays natal pour vivre en France. Dans ce même pays une guerre éclate quelques années plus tard. Ce pays, c'est la Yougoslavie. Et cet adolescent, c'est moi. À l'âge de 15 ans, j'ai quitté mon petit village au pied d'une montagne du Kosovo pour venir vivre à Paris (ou plutôt dans le département de la Seine-Saint-Denis). J'ai laissé derrière moi la maison, la famille, les amis, la terre, les animaux sans vraiment savoir ce que j'allais trouver dans ce pays d'adoption ! Mais peu importe, il fallait partir, partir... à ce moment-là. J'ai laissé derrière moi une époque, une vie bouillonnante, un monde artisanal et familial pour retrouver un monde et une vie d'industrie et d'individualisme. Nous, les petits enfants de Tito raconte l'histoire de cet adolescent qui va se confronter à une culture, une langue, un rythme de vie qui lui est complétement étranger, inconnu. Cet adolescent porte en lui un héritage traditionnel et culturel vieux de deux mille ans. Et une histoire, des conflits ethniques, des conflits religieux, des guerres et toutes sortes de violences. Il va faire avec, il va tout faire pour s'en sortir, il se bat, il cherche, il rêve toujours d'une autre vie, il a l'espoir et foi en lui.
« Je suis un mafieux, je suis un mafieux comme tous les Albanais ». Dès la première phrase, le ton est donné et la mise en scène opère. Face aux pages que je tourne en dévorant les mots et le phrasé tombant telle une sentence, je vois Simon évoluer sur la scène du théâtre.
Simon incarne l’enfant qu’il a été dans son Kosovo natal, de là où la guerre l’a délogé, de là où il est parti adolescent avec ses racines, entre mélancolie et vif espoir de découvrir une sorte d’eldorado. C’est l’image qui est née en lui de la promesse de son père : vivre à Paris, voir la Tour Eiffel, vivre dans une maison, dormir dans un lit …
Près de Paris certes, c’est le 9.3 qui accueille « l’Albanais ». Dans une vaste diversité culturelle, il apprend que pour « vivre ensemble » il lui faut abandonner ses croyances et se muer face aux légendes des Balkans au risque de se perdre pour se construire un autre soi.
Dans un style sans complaisance, Simon Pitaqaj m’a littéralement transportée dans le plongeon vers son autre sorte de prison. Le vocabulaire est juste, violent comme la vie, dérangeant, Simon emploie les mots qui heurtent notre sensibilité. Un récit bouleversant.
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