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MURmur

Couverture du livre « MURmur » de Caroline Deyns aux éditions Quidam
  • Date de parution :
  • Editeur : Quidam
  • EAN : 9782374913230
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« J'écris de la prison qu'est mon corps et de la cellule où on l'a enfermé. J'écris d'un pays geôlier et d'une époque à camisole exigeant des femmes qu'elles engendrent et punissant celles qui y faillissent. J'écris pour que nous nous souvenions qu'il n'en a pas toujours été ainsi.» Dans le... Voir plus

« J'écris de la prison qu'est mon corps et de la cellule où on l'a enfermé. J'écris d'un pays geôlier et d'une époque à camisole exigeant des femmes qu'elles engendrent et punissant celles qui y faillissent. J'écris pour que nous nous souvenions qu'il n'en a pas toujours été ainsi.» Dans le monde de la narratrice, la liberté des femmes à disposer de leur corps n'existe plus, l'interruption volontaire de grossesse est considérée comme un homicide aggravé, avortement et fausse couche confondus.
Histoire de femmes en insurrection, de solidarités obstinées, de luttes anciennes à recommencer, MURmur raconte la régression et la répression de ce droit élémentaire, mais aussi le courage d'y résister et la détermination à se révolter.
Caroline Deyns vit et travaille à Besançon.
D'un style inventif, fait de phrases courtes, percutantes d'où rugit la poésie d'une langue révoltée, son travail d'écriture est surtout reconnu depuis la publication et le succès (15000 exemplaires) de Trencadis (Quidam, 2020), un roman sur Niki de Saint Phalle, puissant, féministe et iconoclaste, qui reparaît aujourd'hui dans la collection poche Les Nomades.

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Avis (2)

  • Voici un roman atypique. Le début et la fin ont une mise en page particulière pour refléter la prison, le sentiment d’enfermement, de se cogner à un mur.
    Il y a deux récits. D’abord celui d’une femme emprisonnée pour avoir perdu son bébé suite à une fausse couche, fait indépendant de sa volonté...
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    Voici un roman atypique. Le début et la fin ont une mise en page particulière pour refléter la prison, le sentiment d’enfermement, de se cogner à un mur.
    Il y a deux récits. D’abord celui d’une femme emprisonnée pour avoir perdu son bébé suite à une fausse couche, fait indépendant de sa volonté mais puni par la loi. Il n’y a pas de distinction pénale entre l’avortement et l’interruption de grossesse involontaire.
    Puis vient le récit d’une jeune fille de 14 ans, appelée « GrandeEnfant », abusée par un garçon et enceinte. Sa mère l’aide à trouver quelqu’un pour avorter clandestinement puisque cet acte est interdit. S’ensuit un procès qui rappelle le célèbre procès de Bobigny en 1972. Il sera alors question du corps des femmes et de leur droit à en disposer, de liberté, du patriarcat, de féminisme, etc.
    La lecture de ce texte a été parfois difficile et suffocante de par le sujet abordé et le malaise provoqué. L’écriture est sèche et concise pour raconter l’histoire de ces femmes. C’est extrêmement efficace.
    J’ai été touchée par certains passages qui m’ont rappelé le procès et le combat de Gisèle Halimi. Mais ce n’est pas un coup de cœur pour moi. Une lecture « coup de poing » qui peut être éprouvante et qui ne sera pour tout le monde malgré l’importance du sujet.

    Ce roman est finaliste du Prix Hors Concours 2023.

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  • « MURmur », l’absolu, un viatique. S’il est un livre, le seul, à retenir dans l’orée tremblante des jours, c’est celui-ci.
    Universel, essentiel, langue humaine qui se reconnecte à la matrice, femme (s).
    À la beauté même sans relâche aucune. Dans l’éclat du réel où la cartographie féminine est...
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    « MURmur », l’absolu, un viatique. S’il est un livre, le seul, à retenir dans l’orée tremblante des jours, c’est celui-ci.
    Universel, essentiel, langue humaine qui se reconnecte à la matrice, femme (s).
    À la beauté même sans relâche aucune. Dans l’éclat du réel où la cartographie féminine est virtuose de sincérité, de vérité.
    Ce livre vous fera pleurer de par l’électrochoc de ce tour de force. Des entrelacs qui assignent les vents contraires, les turbulences, les guerres intestines faites aux femmes.
    Caroline Deyns écrit pour elles, eux, et nous aussi. L’acuité boréale jusqu’au bord des cils. L’éminente littérature engagée, cruciale, où pas un méandre n’est ignoré.
    Elle est altière, digne, éveillée, porte-voix, étendard, dans cette supériorité complice des êtres qui écrivent pour l’urgence, le rappel, pour ne rien céder au compromis.
    Ce texte est un MURmure, un bruit sourd, tout ce qui délite les souffrances, les combats et les armures.
    Femmes, la création marée-basse. Coquillage sur un ventre dont le mystère cache l’enfant.
    Les fragments sont d’elles (ailes).
    Écoutez le murmure qui approuve la rémanence des dires de Caroline Deyns.
    « J’écris de chez les emmurées, les parquées, les claustrées, les assignées, les cadenassées, les séquestrées, les incarcérées. De chez les captives et les recluses. D’ici. De derrière les verrous et après l’écrou. De la geôle qu’est mon corps. Et de la prison où on l’a enfermé ». « Ici, j’ai oublié ce qu’était l’intimité. Même habillée, je suis nue ».
    Femmes qui avortent et dont l’enfant est crime pour la loi. La société étranglée par ses faiblesses et ses lâchetés.
    « J’écris du vide de ma pièce manquante ».
    Femmes en désir de maternité. Femmes achevées comme un ourlet mal fait. Femmes enceintes, coquille qui éveille le bruit de la mer.
    Lire cet écrin, c’est respirer. Plonger au fond de la matrice, sentir l’effluve d’une féminité écorchée vive.
    « J’écris d’une époque et d’un pays délirants qui entérinent des lois punissant de prison toute femme dont la grosse a été interrompue ».
    Fragment-litanie, le berceau pour ventre et le regard qui change de couleur dans le contre-jour. Ici, toutes les remontrances sont pointées du doigt. Ici, la femme est un cri. D’abandons, de joies, de souffrances, ou de combats. Guerrières au front pâle, les barbelés sur leurs consciences.
    Chacun des morceaux d’architecture, des morceaux d’étoiles-femmes à pleine main, est l’œuvre-mère.
    « On nous fait croire qu’à part les mères, elles n’existaient plus. Les héroïnes.
    « MURmur », la mappemonde dévoile les horreurs. Homme lâche qui abandonne la belle enfant vulnérable parce qu’enceinte. Ses batailles as de pique, as de mort, sans joker ni solidarité. Seule, la mère sera son capitaine, sa voie de secours.
    Texte de renom, si percutant, si violent et pourtant son voile blanc est empreint de la plus belle humanité. La mère bouée qui fera de sa vie l’arme pour sauver l’enfant, GrandeEnfant.
    « Le mot forcée. Le mot frappée. Le mot enceinte. Le mot peur ».
    « MURmur » comme la pleine lune qui ne ment pas. La trame est dévouée à elle (es).
    La littérature est plus forte, plus urgente que la vie même. Écrire ainsi est un miracle.
    Incontournable, fusionnel, « MURmur » illumine l’obscurité. Dénonce, témoin bienveillant, des existences en apogée que les ombres infinies tourmentent inlassablement. Ce livre est une cascade en pleine chambre. Ce livre est un nid survivance dans la nuit noire.
    Grave, crucial, son crépitement est salvateur car dédié à elles.
    D’utilité publique, le fronton qui rassemble l’honneur de la parole. Ce parchemin est la pierre angulaire d’une littérature triomphante et révélatrice.
    Vigilance, toujours, étreindre ce livre. Laissez le partir chez vos filles et vos fils. Il est l’équité et vos larmes viendront d’elles, et de Caroline Deyns.
    Un murmure inoubliable. La résistance est un flambeau.
    « MURmur » et sa capacité exhaustive, un feu qui brusque les consciences.
    Une urgence de lecture.
    En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes 2023/2024. Publié par les majeures Éditions Quidam éditeur.

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