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« Da Achour ne quitte jamais sa chaise à bascule. Chez lui, c'est une protubérance naturelle. Une cigarette au coin de la bouche, le ventre sur ses genoux de tortue, il fixe inlassablement un point au large et omet de le définir. Il est là, du matin au soir, une chanson d'El Anka à portée de somnolence, consumant tranquillement ses quatre-vingts ans dans un pays qui déçoit. Il a fait pas mal de guerres, de la Normandie à Diên Biên Phu, de Guernica au Djurdjura, et il ne comprend toujours pas pourquoi les hommes préfèrent se faire péter la gueule, quand de simples cuites suffisent à les rapprocher. »
Le capitaine Llob est de nouveau de service pour mener l'enquête suite à la disparition de la fille d'une famille influente d'Alger.
Les méthodes sont musclées, le cynisme omniprésent et le climat politico-financier exécrable.
A travers une Algérie poursuivie par ses démons et malmenée par la corruption, Llob tente, malgré ses méthodes un tantinet anti-conventionnelles, de rester intègre tout en ayant conscience de la fragilité de sa sécurité et de celle de sa famille.
" Ce n'est pas sur des châteaux de cartes que l'on édifie des civilisations. Ce n'est pas, non plus, avec des connivences mesquines que l'on s'élève au rang des nations."
Pour ma part, loin d'être le meilleur roman de Y. Khadra, j'y ai retrouvé cela dit son style bien particulier qui nous laisse, comme à la fin de chacun de ses romans, matière à réflexion.
Dans celui-ci, on ressent intensément la difficulté de l'Algérie à s'ériger, prise en étau d'un côté par une volonté de modernisation - au sens large du terme - et son désir de conserver son authenticité.
" Je regarde Alger et Alger regarde la mer. Cette ville n'a plus d'émotions. Elle est le désenchantement à perte de vue. Ses symboles sont mis au rebut. Soumise à une obligation de réserve, son histoire courbe l'échine et ses monuments se font tout petits."
C'est un des premier livres de Khadra que j'ai lu et franchement je l'ai trouvé très bien fait. Moi qui suit fan de polar, j'ai trouvé une histoire puissante, un commissaire complètement abimé par la déchirure d'un pays en guerre (interne). Très bon bouquin.
Alger où règne la terreur et le totalitarisme religieux , le commissaire Llob lutte. C'est noir, un violent réquisitoire contre l'intégrisme, la corruption. Un polar de Khadra, un auteur dont je me lasse pas.
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